Algérie

Faut-il « chiner » ou se ruiner ' Vêtements usagés et neufs



Faut-il « chiner » ou se ruiner '                                    Vêtements usagés et neufs
Bien qu'interdite, la friperie existe encore dans des boutiques en plein centre-ville ou encore dans les marchés hebdomadaires. Elle reste le seul moyen pour les petites bourses d'assurer un habit propre et respectable sans trop de dépenses. Car pendant l'Aïd, et comme le veut la tradition et la Sunnah, on porte des vêtement neufs. Cela dit, les prix qu'affichent les vitrines ne sont pas à la portée de tous. « Les magasins de vêtements vendent à des prix exorbitants à l'approche de l'Aïd, ils savent très bien que les gens achètent quel que soit le prix, alors ils mettent la barre très haut pour un maximum de bénéfice », explique Othmane. Ce dernier tient un petit magasin de vêtements pour adultes, où on trouve toutes sortes de grandes marques à petits prix. C'est un magasin de friperie. Othmane précise que « le rapport qualité/prix est la seule raison qui fait qu'on a toujours des clients, les gens préfèrent acheter une pièce de marque usagée en bon état que d'en avoir une dizaine qui s'abîment au premier lavage ». Les jeunes amateurs de mode et de grandes marques se dirigent aussi vers les magasins de friperie où ils peuvent « s'habiller comme un riche sans en être un », selon les propos de Sid-Ali, un jeune homme de trente ans. La friperie est, décidément, devenue le recours de beaucoup d'Algériens même pour les vêtements de l'Aïd, certains sont attirés par le prix et d'autres par la qualité. « Dans la friperie, je suis sûre de la qualité du tissu, j'y trouve des pantalons en lin que j'ai du mal à me procurer dans les boutiques vu leur prix », relate Sabiha qui s'est trouvée une tunique et une jupe en lin qu'elle portera à l'occasion de l'Aïd. « Je n'y trouve rien de mal, c'est neuf, propre et plus intéressant sur le plan esthétique », ajoute-t-elle. Cela dit, si les jeunes et les parents n'hésitent pas à « fouiner » dans les bacs et entre les cintres pour trouver cette pièce de grande marque, ils refusent catégoriquement d'en faire de même pour leurs enfants, et ce quel que soit le niveau de vie. « La joie de l'Aïd, pour les enfants, réside dans la tenue neuve, je pense que même les parents à petits salaires n'aiment pas les priver de cette joie », dira Mouloud, un fonctionnaire retraité. Beaucoup de parents ont affirmé qu'ils refuseraient d'acheter des vêtements de friperie pour leurs enfants le jour de l'Aïd, même s'ils le font à longueur d'année. A ce sujet, Sabiha ajoute que « l'essentiel c'est d'avoir un habit propre et décent ce jour-là peu importe où il a été acheté ». Entre le pour et le contre, et malgré l'interdiction de l'importation de la friperie dans la dernière loi de finance, beaucoup préfèrent « chiner » (chercher une bonne affaire) plutôt que se ruiner.


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