Algérie

Faut-il arrêter le football en Algérie '



Faut-il arrêter le football en Algérie '
C'est la question que tout le monde se pose après le tragique décès du joueur de la JS Kabylie, le Camerounais Albert Ebossé samedi dernier après avoir reçu un projectile à la tête.Les différentes personnes que nous avons rencontrées après cet incident, premier du genre en Algérie, sont unanimes à proposer l'arrêt du championnat professionnel de Ligue 1 en attendant que les choses s'arrangent. Quelles sont justement, ces choses qui doivent s'arranger ' Organisation, éducation, réhabilitations des infrastructures, sécurisation des stades... Autant de questions qui n'ont toujours pas trouvé de réponses. En fait, le phénomène de la violence dans les stades n'est pas nouveau. Combien de fois, l'alarme a été tirée par les différents acteurs du football national ' Combien de séminaires ont été organisés ' Combien de fois des stades, joueurs et même des supporters ont été sanctionnés sans pour autant que ce fléau ne soit éradiqué. Sauf que pour cette fois, il y a mort d'homme, celle d'un joueur de football. Auparavant, nous avons eu à assister à des parties plutôt chaudes comme il y a quelques années à Béjaïa, lorsque le joueur du CR Belouizdad Badji avait été agressé à l'arme blanche ou encore des supporters du Mouloudia d'Alger jetés dans l'oued ou ceux de l'USM El Harrach tabassés à Bologhine. Le dernier cas est celui de l'USM Alger qui a subi l'enfer à Saïda il y a deux années de cela et le joueur Laïfaoui qui a même failli perdre la vie sans compter les blessures occasionnées au dirigeant Cherchar. En relatant ces faits, il y en a encore beaucoup plus, nous ne voulons pas remuer le couteau dans la plaie, mais lorsque le sport n'est plus cette partie de plaisir, il vaut mieux y mettre fin. Si aujourd'hui, la question de savoir s'il faut arrêter le football en Algérie est posée, c'est que devant un cas d'une extrême gravité, il faut une mesure extrême. Comme nous l'avons signalé plus haut, il y a eu des initiatives pour combattre le phénomène de la violence dans les stades, mais les résultats n'ont pas suivi, la preuve, Ebossé n'est plus parmi nous. Ni le huis clos, ni les amendes ou autres suspensions ou autres solutions n'ont réglé le problème. Cela dit, une telle décision, lourde à prendre certes, pourrait donner à réfléchir à ceux qui prônent et encouragent la violence. Cependant, les plus hautes autorités du pays ne voudraient pas prendre le risque de mettre de côté ce football, cette monnaie d'échange qui n'a pas de prix. Et la vie d'Ebossé ' Lorsqu'on est incapable de trouver des solutions, d'assurer la sécurité des joueurs, des journalistes, des arbitres... le sport n'a plus lieu d'être. Aujourd'hui, c'est aux sociologues, psychologues et autres spécialistes des sciences humaines d'intervenir pour essayer de contribuer à une sortie de crise. Il est connu que le sport éduque, mais pourquoi donc le supporter arrive au stade déchaîné ' Loin de nous, l'idée de prendre sa défense, mais un supporter qui est mis en condition de violence, avant même l'accès au stade, est un danger public. Tout commence pourtant à l'accueil où le supporter est malmené avant même d'acheter son ticket pour ensuite être bousculé avant d'accéder au stade, qui plus, est dépourvu de toutes commodités (sanitaires, buvettes...) Que pouvons-nous attendre de lui ' En plus, à voir la tranche d'âge qui se déplace chaque semaine au stade, on note que ce sont des jeunes dont l'âge varie entre 15 et 25 ans pour la plupart d'entre eux. Donc ce sont ceux qui vivent une période difficile ou subissent quotidiennement... qu'il faut prendre en charge. En plus, pour beaucoup, l'éducation est à refaire. C'est triste, mais c'est la réalité. Celle que certains ne veulent peut être pas voir en face. Aujourd'hui, le stade est devenu un défouloir. Beaucoup de jeunes, désabusés, y vont pour se défouler, mais à leur manière. Il y a aussi beaucoup de manipulation. Ils ne sont pas pris en charge par les soi-disant comités de supporters dont justement la mission est d'assister le supporter dans les tribunes. Où sont-ils ' Au lieu de s'occuper de leur mission initiale, il vont imposer leur choix d'entraîneur ou joueur alors que son rôle est de sensibiliser les jeunes. Autant de facteurs, qui font que ce phénomène de violence dans les stades, est vraiment à prendre très au sérieux avec la contribution de la presse sportive, la vraie, celle qui fait dans l'information, qui dénonce et qui sensibilise et non celle qui jette de l'huile sur le feu pour vendre. Triste réalité. Aussi, les dirigeants de club doivent prendre leur courage en évitant de mentir aux supporters. Lorsqu'une équipe n'a pas les moyens de jouer un titre, ça ne sert à rien de promettre un trophée ou autre pour ensuite justifier les défaites en s'en prenant à l'arbitre ou à la presse. Le sport c'est gagner mais aussi perdre. A la fin de la course, il n'y a qu'un seul vainqueur, le fair-play. La disparition tragique d'Ebossé doit nous donner à réfléchir. Nous tous devons trouver des solutions. Tous sans exception car il faut justement impliquer le supporter. Lui aussi peut et doit proposer des solutions même si cela passe par l'arrêt temporaire du championnat car s'il y a eu mort d'homme lors de la deuxième journée du championnat seulement, qu'est-ce-que cela va être après. Ebossé est parti le jour où sa fille est née. Douleur, joie... Ainsi, est fait notre football, celui qui brillait au Brésil il y a à peine quelques semaines avant que tout ne s'effondre...




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