Algérie

Faut-il aimer Saâdane '



On a rêvé. Longtemps rêvé. Jusqu'à cette fatidique 90e minute du match. Puis vint ce raid de « l'armée » américaine qui ne laissa aucune chance aux troupes, fatiguées du vieux commandant Saâdane. C'est tellement dur d'accepter une défaite en fin de match, après tous ces ratages monumentaux de Djebbour, Ziani et Saïfi. J'ai pensé surtout à ces millions d'Algériens qui se préparaient, hier, à festoyer, à célébrer un exploit inédit en Coupe du monde. C'est surtout pour eux que j'éprouve de la peine. Mais, en revoyant lucidement le match, on s'aperçoit que l'on a échappé à une correction. A 1 à 0, les Verts s'en sont sortis à bon compte ; à moins d'être d'indécrottables chauvins. Il était pourtant évident que Donovan, Dempsey, Bradley étaient physiquement plusieurs crans au-dessus de nos frêles Fennecs qui eurent du mal à suivre un rythme d'enfer. Non messieurs, ces Américains, c'est du costaud. Ils ont bien rechargé leurs accus contrairement aux nôtres qui furent lessivés.A plusieurs reprises, les USA auraient pu scorer ' leur but est valable ' n'était la maestria d'un excellent M'bolhi. Tiens, s'il y a une seule satisfaction à tirer de cette explication algéro-américaine, c'est justement ce valeureux gardien des Verts. Il aura longtemps retardé la victoire des USA plusieurs fois tout près du but. Oui, ce M'bolhi a de la classe, du talent et ça fait plaisir en ces temps de dépit. Mais sur la prestation de nos joueurs, on pourrait juste dire que c'est le meilleur qui a gagné ; celui qui a bien préparé le match, voire tout ce tournoi. Parfois, tu te dis même que ces Américains étaient dopés, tellement ils ne lâchent rien. Ils ont patiemment attendu cette ultime minute de la partie pour faire la différence. C'est cela le haut niveau ! C'est cela la grinta qui nous a terriblement fait défaut hier. Alors, ne faisons pas la fine bouche, les Verts ont vraiment sauvé l'honneur d'avoir évité une déculottée. Après tout, Sâadane en bon « gagne-petit », nous a déjà préparés au pire. Ah oui, lui sait ce qu'il a fait avec ses troupes à Crans-Montana et à Nuremberg. Au vu de la forme affichée hier, on est tenté de dire que le shopping l'a bien disputé au jogging... Quand on regarde Yebda, Halliche, Ziani et même Bougherra, carbonisés en deuxième mi-temps, on devine mieux le confort de la retraite helvétique des Verts. Quand on sait qu'un joueur a célébré ses noces en plein regroupement et qu'un autre a quitté le stage pour signer un contrat publicitaire, était-il raisonnable d'attendre un feu d'artifice ' Passons sur la gestion catastrophique du groupe avec l'affaire Mansouri et Ghezzal, qui montre toute « la poigne » du coach. Faut-il donc aimer Sâadane après tout ça ' Comme en 1986, le cheikh nous sort un argument de haute voltige technique pour justifier son travail bâclé : l'altitude ! Ça vole vraiment très bas pour un sélectionneur qui a fait son stage à Crans-Montana'Avec l'incorporation de Saïfi et Ghezzal en lieu et place de Boudebouz et Abdoun, Saâdane a raté une belle occasion de sortir par la grande porte. Il aura, en effet, réussi à faire l'unanimité contre lui, en nous privant de ce brin de folie si nécessaire pour bousculer le réalisme américain. On a rêvé. Longtemps rêvé. Mais le rêve américain est encore inaccessible. Et il faut avoir l'esprit sportif de l'accepter. Pour le reste, vivement un sélectionneur national !


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