Fausses informations sécuritaires Zerhouni : «Une manipulation grossière»

La diffusion au cours des derniers jours de fausses informations sécuritaires est une «manipulation grossière», a affirmé hier à Bouira le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, à l'issue de la cérémonie d'installation du nouveau wali de Bouira. «Vous pensez que les gens qui ont lancé la fausse information sécuritaire ont été induits en erreur par les autorités ? C'est une manipulation grossière», a-t-il dit, à la presse, en réponse à une question sur le retrait des accréditations des correspondants des agences de presse britannique Reuters et française AFP, suite à la diffusion par ces agences de fausses informations sécuritaires. L'agence AFP, rappelle-t-on, «avait exagéré le bilan de l'attentat terroriste ayant visé dimanche la gare de Béni Amrane» en évoquant 13 morts alors que le bilan réel était de deux victimes dont un ressortissant français, les deux travaillant pour l'entreprise «Razel». Quant à l'agence Reuters, elle s'est rendue coupable de la diffusion d'une fausse information en annonçant un attentat terroriste à la gare routière de Bouira, attentat qui aurait causé, selon elle, la mort d'une vingtaine de personnes. Interrogé sur la difficulté que rencontre la presse nationale en matière de collecte ou de vérification d'information sécuritaire, M. Zerhouni a rappelé qu'«il y a, à tous les niveaux, des personnes habilitées à donner une information». «Nous n'avons aucune raison de retenir des informations, à moins que la rétention de cette information est utile au déroulement d'une action sécuritaire en cours», a-t-il expliqué, ajoutant qu'«il y a des informations pour lesquelles on peut citer la personne quand il n'y a pas de risque pour la poursuite de l'enquête». «En général, nous évitons de donner l'information lorsqu'elle a une répercussion sur une action opérationnelle en cours ou sur une enquête de police», a-t-il réitéré. Concernant l'attentat terroriste de dimanche dernier ayant causé la mort d'un ressortissant français et de son chauffeur algérien à Béni Amrane (Boumerdès), il a indiqué que «les tentatives visant les étrangers existent depuis longtemps. Fort heureusement, les services de sécurité ont toujours pu éviter ces tentatives», a-t-il dit, tout en déplorant cet assassinat. «Nous demandons plus de vigilance aussi bien de la part de notre population mais aussi des étrangers qui travaillent en Algérie et qui doivent prendre certaines dispositions, qui sont dans l'ensemble très efficaces, entreprises par nos services de sécurité».