Algérie

Fausse accalmie



Les évènements positifs de ce mois, marqués par l’élimination de plusieurs réseaux de soutien liés aux attentats suicide, ne peuvent occulter les travers de la démobilisation constatée tout au long de l’année.Le Ramadhan va s’achever sans coups d’éclat du GSPC. Le dispositif mis en place durant ce mois à risques a porté ses fruits. Mais la recrudescence n’est pas à écarter cet automne.
Durant les cinq derrières années, le Ramadhan, présenté comme le mois le plus violent de l’année, accouche d’une accalmie. Une situation qui combine deux facteurs, à savoir la mise en place d’un dispositif lourd et coercitif et un reflux des attentats terroristes dus à l’intensification des opérations antiterroristes.
Mais ce bilan ne saurait masquer la période sanglante de l’avant-Ramadhan qui avait atteint son sommet de terreur avec l’attentat des Issers. Les Algériens ont plongé dans une amertume sécuritaire visible aggravée par une paupérisation économique durant le mois de toutes les dépenses. Mais les évènements positifs de ce mois, marqués par l’élimination de plusieurs réseaux de soutien liés aux attentats suicide, ne peuvent occulter les travers de la démobilisation constatée tout au long de l’année.
Si les services de sécurité algériens sont toujours soumis aux résultats et à l’efficacité, en un mot pas le droit à l’erreur, le GSPC a toujours profité des mouvements de relâchement collectif pour porter des coups à la doctrine sécuritaire algérienne. Le travail en profondeur accompli par des imams durant cette période est sujet à dissensions au sein de  groupes terroristes qui traversent une période marquée par le manque d’argent et la faiblesse des arguments du recrutement.
Le GSPC se “maffiosit” en tentant de mobiliser des petites frappes et des délinquants connus pour leur appartenance aux réseaux de la drogue. Le tout “subventionné” par un financement issu des kidnappings. C’est cette nouvelle charpente que le GSPC expérimente en surfant, malheureusement, sur une atmosphère de “salafisation” de la société des plus profitables.
Car avant que les idéologues du GSPC ne convertissent un kamikaze à l’inéluctable mort programmée, la société algérienne, avec son glissement progressif et inquiétant vers une forme de salafia abrupte, s’est déjà chargée de planter le décor. Il est vrai que face à ce phénomène, les forces de sécurité n’y peuvent rien et encore moins les appels incessants à la vigilance. La salafia a attaqué le corps social comme un virus, et c’est une thérapie plus lourde qu’un ratissage qui mérite d’être appliquée.


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