Algérie

Fatima Mimi fait du rêve de femme pêcheur, une réalité



ORAN - Fatima Mimi, une femme pêcheur était toute heureuse de mettre le pied dans sa nouvelle embarcation de type palangrier de 14 mètres qu'elle vient de mettre en service dernièrement.Un rêve qui se transforme en réalité, après bien des péripéties. Malgré les déboires, elle a su garder le large dans sa tête et gravir pratiquement tous les échelons de ce métier d'exception.
De matelot à marin qualifié, elle a fait un long parcours pour être admise en classe spéciale de capacité de pêche (raïs), au niveau de l'Institut de pêche et d'aquaculture (ITPA). Un diplôme qui lui permet d'enrôler ou de commander l'embarcation qu'elle vient d'acquérir dans le cadre d'un dispositif de soutien à l'emploi.
A 39 ans, elle est surtout heureuse de pouvoir "labourer" la mer comme elle peut, passant d'un cap à un autre de la baie d'Oran. De Cap Carbon, à Aïn Franine en passant par Cueva del Agua, Cap Blanc, sans la moindre difficulté.
Ce sont les vicissitudes de la vie qui l'ont poussé à faire ce métier. "J'ai commencé, accidentellement, il y a une vingtaine d'années après que mon mari, marin pêcheur de son état tombe malade. Avec deux enfants à charge, il fallait que je fasse quelque chose, apprendre dans le tas, à naviguer", déplorant des années de peine et de lutte pour s'affirmer au milieu d'une corporation "macho" et autres adversités.
Cette profession, l'avait toujours passionné depuis que sa famille habitait au village des pêcheurs, à Madagh 2, aujourd'hui évacué pour des raisons touristiques.
"Il ne fallait surtout pas désespérer, encore moins baisser les bras pour pratiquer ce métier et surmonter les difficultés rencontrées avant d'obtenir mon fascicule en 1995", aime-t-elle à le répéter.
"Je connaissais "Cueva del Agua" la nuit, pas le jour"
Le contexte a changé pour elle et il fallait qu'elle travaille pour nourrir sa famille après que l'état de santé de son mari ne se détériore. "Au départ, c'était difficile avant que je me familiarise. Je me déguisais en homme pour faire des sorties en mer, durant ces années 95", a-t-elle ajouté.
Elle a travaillé plusieurs années dans sa petite embarcation (boat) à l'aide de trémail (une nappe à maillons fins) en faisant de la pêche sédentaire (bogue, raie, rascasse, sole, daurade). Une pêche qui se pratique la nuit, un exercice difficile qui exigeait le travail nocturne.
"Je connaissais Cueva del Agua seulement la nuit. Je connaissais Madagh, Capo Rousseau, Cap Carbon, Paloma mais pas Cueva del Agua. J'étais comme le poisson téméraire. Je cherchais le précieux produit avec l'entière satisfaction d'avoir fait mon travail comme n'importe quel autre marin pêcheur", a-t-elle encore souligné.
Avec son propre bateau acquis et le fascicule en poche, Mimi s'enorgueillit de pouvoir embarquer un équipage d'une dizaine de personnes, avouant qu'elle n'a aucun complexe à travailler avec les hommes, encore moins avec les femmes.
"Je suis prête à accueillir 4 à 5 femmes (patrons et lieutenants de pêche) à effectuer leur stage pratique à bord de mon embarcation", a-t-elle assuré en faisant retentir le klaxon de son nouveau bateau.


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