Algérie

Fatima Bekhaï au centre Claverie



Fatima Bekhaï au centre Claverie
Dans le cadre d'un cycle de conférences consacrées à la ville d'Oran et son histoire, le centre Claverie a reçu dans l'après-midi madame Fatima Bekhaï. L'auteur d' «Ozaran» et «La Femme du Caïd» a consacré sa conférence aux célébrités d'Oran. Elle a commencé son intervention en avançant une définition sommaire de la célébrité. Elle a rappelé brièvement les circonstances de la naissance de la ville d'Oran, relativement jeune puisque son histoire ne dépasse pas onze siècles. Une fois ces préalables et d'autres posés, elle citera toute une série de personnages suivant la chronologie. Mais à aucun moment F. Bekhaï ne s'est prononcée en tant qu'historienne. D'ailleurs, ce qui a le plus manqué à son exposé ce sont les dates et les lieux.Sans être catégorique, elle n'exclut pas que Sidi El Houari soit la personnalité la plus célèbre d'Oran de tous les temps. Ce natif de Mostaganem, qui a été entre autres à Fès pour acquérir le savoir avant de s'installer à Oran, a apporté avec lui «le souffle soufi» qui manquait à la ville. Avant sa venue, la ville avait connu des moments de faste où certains de ses dirigeants s'étaient employés à ériger les écoles et encourageaient l'installation des savants et des hommes de culture. Concernant El Imam Sidi El Houari, la conférencière relatera quelques anecdotes concernant «sa lutte contre la dépravation très répandue dans la cité». Oran, ville commerçante, ville ouverte, était donc portée aussi sur les réjouissances. D'ailleurs, le propre fils de l'Imam, Ahmed, dépravé, sera tué à cause de son comportement peu respectueux des convenances. Sidi El Houari était aussi connu pour son don de sourcier. Il mourût le 12 septembre 1439.Parmi les femmes célèbres, F.Bekhaï choisira Lalla Badra, femme du Bey Hassan. Déjà, son mari est illustre dans l'histoire d'Oran par ses méfaits. C'est lui qui «internera» Cheikh Mahieddine et son fils, l'Emir Abdelkader, durant une année, alors qu'ils étaient de passage à Oran pour aller au pèlerinage de La Mecque. C'est grâce à l'intervention de Lalla Badra que ces illustres personnes auront la vie sauve. C'est au Bey que reviendra l'insigne honneur de remettre les clefs de la ville d'Oran à l'officier de l'armée française venu s'emparer de la ville. Quant à son épouse, elle était extravagante, dira la conférencière. Elle s'habillait en homme, portait toujours une arme sur elle et montait à cheval. Cette extravagance ne l'empêchait pas de s'occuper des orphelins, de venir en aide aux autres et d'intervenir, au risque de sa vie, quand la situation le réclame. Elle devait construire un hôpital à Oran, mais l'arrivée de la colonisation a chamboulé ses projets.Un autre personnage célèbre d'Oran est le général Lamoricière, souligne l'hôte du centre Claverie. En effet, c'est cet officier de la colonisation, désirant imiter ce qui se passait à Paris sur le plan des réalisations des infrastructures, décide de déplacer les populations autochtones pour se lancer dans le même type d'entreprise. Ainsi, il a déplacé des milliers de personnes, sans le moindre ménagement et sans se préoccuper de leur devenir. Ce qui a donné le village nègre, devenu M'dina J'dida.Parmi les savants célèbres de la ville d'Oran, F.Bekhaï citera Mohamed Ben Younès El Wahrani, un grand mathématicien. Il a construit une école d'enseignement des mathématiques et de la philosophie. Des demandeurs de savoir d'est et d'ouest fréquentaient cette école devenue une sorte de phare à cette époque. En évoquant ce cas, Bekhaï profitera pour poser la question des archives de ces époques. Se référant à un chroniqueur qu'elle ne citera pas le nom, elle parlera des tonnes de manuscrits que les soldats français ont brûlés dans les mosquées pour se prémunir contre le froid aux premières heures de l'occupation coloniale. Un aspect de l'?uvre civilisationnelle de la colonisation méconnu.En tout cas, la conférence de Fatima Bekhaï, dépourvue de toute prétention, donne l'envie de revisiter l'histoire de cette ville que certains présentent comme étant sans histoire.




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