Fatiha Berber tire sa révérence

Fatiha Berber n'est plus. Celle qui était considérée comme l'une des icônes du cinéma algérien s'est éteinte vendredi 16 janvier à Paris, à l'âge de 70 ans, des suites d'une longue maladie.Fatiha Berber est native de la Casbah d'Alger, elle y a vu le jour le 11 février 1945. Fatiha Blal, de son vrai nom, est descendante de la tribu des Blal de Koudiat Laraïs, dans la commune de Legata, dans la vallée de l'Oued Issers, la partie centrale de la wilaya de Boumerdès. C'est dans le chant et la danse qu'elle effectue ses débuts artistiques, inspirée qu'elle était par les spectacles colorés d'un autre grand monument de la scène algérienne : Mahieddine Bachetarzi. Avec ses parents, elle assistait à nombre de ses spectacles, ce qui lui donnera envie de suivre ses pas. Inscrite au Conservatoire d'Alger vers la fin des années 1950, elle fait partie, neuf ans plus tard, de l'orchestre de la grande Meriem Fekkaï avant de rempiler pour une seconde formation, cette fois en arts dramatiques, toujours au Conservatoire d'Alger. Durant la guerre de Libération nationale, et à l'instar de tous les autres artistes algériens, Fatiha Berber ne restera pas en marge de la lutte ou de l'engagement, participant à des campagnes de sensibilisation afin d'amener tout le peuple à se battre pour la cause nationale et l'idéal de liberté. Au lendemain de l'indépendance, elle revient à ses premières amours, l'art en l'occurrence, et prend part à plusieurs productions dramatiques. Fatiha Berber compte dans son escarcelle un grand nombre de rôles, tant au cinéma qu'à la télévision. Elle a campé des personnages éloquents notamment dans « Femmes savantes » de Mustapha Gribi, en 1959, une adaptation de l'?uvre de Molière, « Ah Ya Hassen » et « les Concierges » de Rouiched ainsi que « les Chiens » et « Diwan el-garagouz » d'Ould Abderrahmane Kaki. On la verra également dans des rôles de composition, au cinéma, à savoir « Fait divers » et « Hassen taxi », ainsi que dans plusieurs téléfilms et feuilletons dont « El-Bedra », « El-la'ib », « Aïla ki nass », « Démon au féminin »... Fatiha Berber qui était également présidente de l'association des « Amis de Rouiched » a travaillé aux côtés des plus grands comédiens et acteurs tels que Rouiched, Sid Ali Kouiret, Farida Saboundji, Nouria et on en oublie encore. Elle a également été sollicitée par les talentueux réalisateurs. Son décès est une perte irremplaçable pour la culture algérienne. Adieu l'artiste !