Faste et authenticité

La manifestation s'est déclinée en plusieurs volets, entre autres le patrimoine culturel, l'animation artistique et l'art gastronomique. Le hall de la salle El Mouggar reçoit un grand nombre d'expositions. La première a trait à l'histoire de Tizi Ouzou, sa géographie, son patrimoine ancestral. Des panneaux expliquent aux visiteurs le passé de la wilaya allant de la préhistoire aux temps modernes. Cette région est riche en vestiges archéologiques et des tableaux reprennent des illustrations des sites marquants de la wilaya. D'autres expliquaient le vécu de la région de Tizi Ouzou durant la guerre de Libération nationale. De grandes figures de la révolution sont issues de Tizi Ouzou à l'image du colonel Amirouche, Abane Ramdane, le colonel Mohand Oulhadj... La géographie de la wilaya de Tizi Ouzou est aussi représentée avec, en filigrane, le massif du Djurdjura avec son point culminant, Lala Khadidja, (2.308 m.). Dans ces tableaux, on peut lire que cette wilaya s'étend sur une superficie de 2.957 km2 pour une population de un million cent trente neuf mille habitants. Le côté patrimoine est abondamment présent. Ce volet se traduit par des objets en vannerie, en bois et en cuir. Il apparaît également dans l'habillement où plusieurs maisons de couture traditionnelle participent. C'est tout l'art vestimentaire de la Kabylie qui brille dans les espaces du hall de la salle El Mouggar. Ce volet du patrimoine se poursuit avec des expositions d'objets artisanaux dont la poterie et la joaillerie. Ce domaine du patrimoine se complète avec un panorama de l'art culinaire de Kabylie. Un stand spécialement aménagé reflète cet art ancestral. Une chef cuisinier spécialisée dans l'art gastronomique traditionnel présente des démonstrations sur ce savoir-faire. Elle s'appelle Malika Gueci. Les visiteurs s'extasient sur la diversité et la richesse de cet art culinaire traditionnel basé uniquement sur le produit agricole de la nature. Mme Malika Gueci en crée des plats super raffinés, allant du couscous traditionnel aux autres plats cuisinés avec des plantes aromatiques. A ces plats s'ajoute toute la série des volumineux beignets de Kabylie. Les visiteurs qui ont assisté au premier jour d'inauguration ont eu le privilège de déguster ces plats à la saveur élevée connus pour avoir servi de nourriture saine pendant des millénaires aux habitants de cette région. Sur le plan culturel toujours, il faudrait noter la participation de la bibliothèque de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Elle a exposé des livres sur la littérature, le patrimoine, l'histoire, ainsi que des ouvrages sur la langue amazighe. Parmi les livres exposés, des ?uvres de Mouloud Feraoun, celles de Mouloud Mammeri, de Djouher Oukal Amhis sur la légendaire Taous Amrouche. Le côté animation artistique a été savamment et richement programmé, avec pour ambition la célébration de Yennayer, année 2964, une célébration qui coïncide avec le dimanche 12 janvier, en plein milieu de cette semaine culturelle. Depuis jeudi, la salle El Mouggar abrite des galas en soirée. La soirée d'ouverture a été marquée par la prestation du ballet de danses traditionnelles de Kabylie. Plusieurs chanteurs se sont succédé sur scène accompagnés de l'ensemble de musique moderne rattaché à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Cette semaine culturelle s'est clôturée par une grande soirée lundi, avec la participation de Djafar Aït Menguellet et le groupe Tagrawla. Elle s'est voulu une opportunité d'échanges, de savoir et de redécouverte du patrimoine ancestral. Au cours de la cérémonie d'ouverture, les responsables ont souligné l'importance d'organiser ce genre de rencontres qui « renforcent les échanges culturels des arts populaires entre les jeunes des wilayas du pays ».