Défilé de mode à alger Yasmina sort sa griffe La styliste et créatrice Yasmina a présenté, dimanche dernier, au palais de la culture Moufdi Zakaria sa collection dans un défilé de mode haut en couleur et en forme, dédié aux moudjahidate de la Bataille d?Alger. Intitulée « Si El Djazaïr m?était contée », sa dernière collection printemps-été 2004 présentée au public algérois a été, en fait, exhibée en octobre dernier lors de la clôture au Carrousel du Louvre de la semaine des créateurs de mode qui coïncidait avec l?Année de l?Algérie en France. Yasmina tient cependant à souligner que certaines tenues ont subi des modifications. Aussi, a-t-elle subjugué le public par les tenues traditionnelles proposées. Avec art et dextérité, cet ex-mannequin de Jacque Esterele, a puisé dans le patrimoine algérien, voire arabo-andalou, pour remettre au parfum du jour une spécificité de costumes. Le tissu et la silhouette En effet, c?est parce que chaque région a sa propre culture que Yasmina a voulu traduire la chose par des formes, des couleurs et du volume. Elle aime travailler sur la soie, la mousseline, le taffetas, l?organza brodé légèrement plissé, lequel crée des volumes qui magnifient la silhouette. Sans les couleurs fuchsia, rose, turquoise et prune, elle ne pourrait pas exister, c?est du moins ce qu?elle affirme avec fierté et modestie. Plus d?une vingtaine de mannequins obéissant aux critères internationaux de sélection ont défilé sous les yeux radieux... et envieux de la gent féminine. Un patchwork de tenues traditionnelles émanant justement des quatre coins du pays ont ponctué cette manifestation. Yasmina a opté pour une carte géographique algérienne faite de lumière, de broderie, de strass, de volumes, d?argent, d?or... Elle s?inspire de son pays et de son environnement pour moderniser, styliser et universaliser ces modèles traditionnels avec en prime sa touche personnelle. On pouvait apprécier à sa juste valeur avec des sons musicaux du terroir mixé à l?occidentale, Bent Rostom avec une djellaba en lin froissé champagne aux broderies noires, Bent El Bey avec une robe en tulle fuchsia pailletée, reperlée avec une maleya en tulle fuchsia, Bent El Casbah avec un caraco et seroual en organdi lamé, or, pailleté, Bent El Hoggar avec une robe en mousseline rouge, grand voile en tulle pailleté bordeaux ou encore Bent Saint-Eugène avec un karako, double-gilet en taffetas de soie pailletée violet rose avec un seroual d?organza bleu parme. Pour agrémenter le tout, chaque tenue était agrémentée de beaux bijoux berbères en argent et en or rarissimes. Le défilé de mode se terminera en apothéose avec une magnifique robe blanche perlée, faisant penser à Schéhérazade des Mille et Unes Nuits. Yasmina, cette grande dame de la haute couture, a déjà habillé Valentina Terchkova et surtout conçu la célébrissime robe en vichy de Brigitte Bardo dans les années soixante. Elle a eu l?occasion de côtoyer, entre autres, de grandes célébrités tels Alain Delon, Claudia Cardinal, Roger Vadim. Yasmina est devenue un label international qui a su s?imposer grâce à son professionnalisme et à cette rage démesurée de réussir. Il est à noter, par ailleurs, que ce défilé sera reconsuit le 28 juillet à l?hôtel El Aurassi.
Posté Le : 15/07/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chabani Nassima
Source : www.elwatan.com