Algérie

Fascination et originalité Ouverture au TRC de la 5e édition du Festival culturel international du malouf



Fascination et originalité                                    Ouverture au TRC de la 5e édition du Festival culturel international du malouf
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
Une mélodie à odeur de jasmin mêlée à l'authenticité «Tunisienne-Andalouse» a étrenné la 5e édition du Festival culturel international du malouf vendredi soir au Théâtre régional de Constantine. Les chouyoukhs du malouf et mouacheh tunisiens, une troupe formée en 1990 qui vient de Bizerte, ont subjugué les mélomanes adeptes du genre par des variations impressionnantes dont la puissance vocale et la maestria instrumentale se fondent en une seule note, envoûtante. Et les habits traditionnels du pays viennent ajouter un zeste supplémentaire à la rangée d'artistes qui oeuvrent pour la préservation des legs andalous, dont les noubas et zedjel. Les istikhbars au luth par le jeune, mais cheikh de par sa maîtrise instrumentale, Mahrez ou à la flute et le qanun respectivement résonné par Lassaâs et
El kaizani exhumaient une âme tunisienne enchantée et nostalgique. «C'est un répertoire que l'on découvre. Il me plaît, c'est un autre genre qui diffère du nôtre. Mais il y a une note commune», apprécie un spectateur. Les vétérans ont interprété nouba «el araq», el Mezmoum et autres variations qui, à chaque fois, suscitaient des applaudissements. «Tunis la verte est présente et au fait elle n'a jamais quitté l'Algérie verte et Constantine», dira le chef d'orchestre en fin de spectacle. En fait, le malouf est une parcelle statique liant ces deux contrées quand bien même chacun a son style, chacun a son mode. La seconde partie du programme a été consacrée au chanteur local Aouabdia, disciple du grand cheikh, voire l'unique en ce genre, Mohamed Tahar Fergani, sans oublier son passage sous la loupe de l'autre pionnier Cheikh Darsouni. C'est un «silence mélodieux» qui planait dans l'odéon vu la popularité conférée à cet artiste locale, humble de surcroît où rigueur de l'exécution et justesse des phrasés feront taire les muses du théâtre. La scène du TRC aux couleurs et aux décors du terroir ajoutait un peu aux airs interprétés dont le bachraf, nouba el maya, et el mahdjouz. C'est une tradition du festival de faire évoluer aux côtés des invités internationaux des troupes locales. Une façon de faire retentir à jamais les «tréfonds» de ce genre musical et rappeler une partie de ses origines constantinoises. Pour cette soirée d'ouverture, la salle était bondée. «On espère que le public ne décrochera pas lors des prochaines soirées, car la tradition nous a appris que seules les ouvertures et clôtures des manifestations voient une affluence record», a estimé un responsable. Du moins vu, les artistes programmés pour les cinq prochaines soirées, il y a de quoi espérer que le TRC sera plein. On citera parmi les invités Ghada Shbeir, chanteuse libanaise qui excelle dans les mouachahate, présente lors de la 4ème édition, Dar el Opéra d'Egypte, la troupe El andaloussiate de France ainsi que les associations locales, notamment El Inchirah (Sonelgaz), Maqam et Salim Fergani. Pour certains présents, le programme renvoie toujours les mêmes artistes, alors que pour d'autres ce choix est justifié par la performance des groupes toujours «compétitifs». On choisit les formations qui répondent au mieux aux aspirations du festival, laisse-t-on entendre. Et ça repart pour une semaine de chant de master class et de conférence animés par des artistes et musicologues. La représentante de Madame la ministre qui, en présence des autorités locales dont le directeur de la culture et non moins commissaire de la manifestation, a donné le la à cette manifestation arabo-andalouse adoptée il y a trois ans dans cette ville après avoir transité par Skikda lors des deux premières éditions. Retransmettant fidèlement la missive de la tutelle, l'hôte de Constantine s'est félicitée de la réussite du festival qui, dira-t-elle, s'est ancré dans l'agenda culturel du ministère. Comme elle a honoré l'artiste Ben Lebejaoui El Arbi, natif de Constantine en 1920 et ayant embrassé l'art du malouf à l'âge de 20 ans. Cela devient une tradition de rendre des hommages à chaque opus. Pour rappel, l'année passée, c'est M. Toumi qui a eu droit aux reconnaissances. Pour sa part, le wali entend entreprendre d'autres actions pour pérenniser cette musique et du coup animer la cité millénaire. Il s'est dit porteur d'une perspective qui s'étalera sur l'année. Il s'agit d'organiser des soirées chaque week-end au niveau du TRC et du palais de la culture Malek Haddad durant lesquelles seront accueillies des associations soucieuses de sauvegarder cet acquis musical. Une manière de faire de la ville du malouf une scène à part entière qui ne brille pas uniquement lors des festivités institutionnalisées.


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