Algérie

Farouk Ksentini à Constantine «Le dossier des disparus est clos»



Le rendez-vous des «états généraux» de la commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme, (CNCPPDH ), présidé par Maître Farouk Ksentini, organisé ce jeudi dernier, à Constantine, au double motif de l'installation officielle de la délégation régionale «Est» et de la réunion de l'assemblée permanente ordinaire (APO), n'a pas échappé à la règle, qui a rameuté à l'auditorium de l'université Mentouri, malgré les intempéries et la neige abondante, une très large assistance, entre autorités locales, élus, représentants de la société civile, et autres avocats, étudiants en droit, etc. Il faut l'avouer, avant de prendre des effets «boomerang» notables, essentiellement à l'initiative des médias présents, l'événement en question s'est décliné d'abord sur le plan organique, consacrant, après un discours liminaire du président de la commission, l'intronisation, à la tête de ladite délégation régionale, de Mme Baghdadi Fatiha, avocate au barreau de Constantine, militante connue des droits de l'Homme, et présidente, notamment, de l'association de promotion et de protection des droits de la famille «Enour». De fait, c'est l'organigramme de la commission jusque-là, dotée uniquement de structures centrales, appelées sous- commissions permanentes qui s'est invité sur le «vieux rocher», avec pour contour l'élargissement à la base de son échafaudage, concrétisé par la mise en place de la première délégation régionale, sur les cinq prévus au total, avec pour base en plus de Constantine, Alger, Oran, Béchar (sud-ouest) et Ouargla (sud-est), chaque «maillon» régional ayant sous sa compétence territoriale un certain nombre de wilayas. Ainsi, la délégation de Constantine présidée par Mme Baghdadi rayonnera sur 12 wilayas de l'Est, à savoir: Jijel, Skikda, Annaba, Tarf, Mila, Setif, Bordj Bou-Arréridj, Oum El-Bouaghi, Khenchela, Guelma, Souk Ahras, Tébessa, au niveau desquelles, un à trois «correspondants», en fonction de l'étendue de la wilaya, seront installés et constitueront les chaînons locaux manquants à l'action de la commission. A la vérité, les travaux à huis clos de l'assemblée permanente ordinaire (APO) ayant été programmés pour l'après-midi, c'est la conférence de presse animée par Farouk Ksentini qui a donné une toute autre dimension au rendez-vous. Il est vrai que l'actualité, à l'occasion, a été un aiguillon incontournable, notamment au chapitre de la condamnation récente à deux mois de prison ferme, prononcée par la cour de Jijel contre le directeur de la publication d'»El-Watan» Omar Belhouchet et du chroniqueur Chawki Ammari. A ce sujet Farouk Ksentini a déclaré, sans ambages, qu'il est contre l'emprisonnement des journalistes et pour «la dépénalisation des délits de presse, même si la liberté de la presse ne signifie pas la diffamation», dira-t-il. Sur ce registre c'est «Reporters sans frontières» (RSF) qui a pris pour son grade, dans la bouche de Farouk Ksentini qui a affirmé, pour faire bonne mesure, que cette «ONG est l'ennemi déclaré de l'Algérie». Questionné sur l'affaire des détenus de la prison de Serkadji qui auraient, comme rapporté par certains titres de presse, subi des violences de la part de gardiens, le président de la CNCPPDH a laissé entendre qu'il n'était pas au courant et que «si les faits sont avérés, il faut que la lumière soit faite sur ces dépassements». Concernant la grave situation des Algériens détenus dans les prisons libyennes, Farouk Ksentini s'est contenté de souligner que des correspondances sur le sujet ont été adressées à notre ministère des Affaires étrangères. Sur le sort des 17 Algériens détenus par les Américains au camp de Gantanamo, Farouk Ksentini a rappelé ce que l'on savait déjà, à savoir que les déclarations de l'ambassadeur des Etats-Unis laissaient penser qu'une solution serait proche. A propos, enfin, du dossier des disparus «celui-ci est clos affirmera-t-il, et l'indemnisation des ayants droit des victimes a été une ultime étape». Interpellé par des confrères sur le processus lié à l'identification des auteurs supposés des disparitions de 6.145 cas recensés «cette opération est particulièrement difficile», martèlera-t-il, préférant dresser le bilan positif de la réconciliation nationale qui a amélioré, selon lui, la situation et fait que les services de sécurité soient devenus, désormais, attentifs au respect des droits de l'Homme.


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