Algérie

FARENHEIT 100



« Les prix sont libres », a laconiquement résumé le ministre du Commerce pour expliquer la flambée des marchés alimentaires. Libres, peut-être, sauf que le reste ne l'est pas. Cet alibi libéral dans un pays où (presque) rien n'est libre, est souvent utilisé par l'Etat pour se dédouaner de son rôle de régulateur et de contrôleur des circuits de distribution. Le paradoxe algérien est connu ; la liberté économique est invoquée sur une petite échelle pendant que toute la sphère macro économique n'est que dirigisme. En ce mois de bonté où l'appât du gain est le moteur principal, la peur d'une émeute à caractère social a poussé le président à réagir. Sa récente intervention, qui n'est pas de l'interventionnisme au sens économique, ressemble plus à une manoeuvre politique qu'à une action de l'Etat dont il est le chef. En désignant le nouvel ennemi national, les spéculateurs, il a simplement fait un aveu d'échec, celui d'un Etat milliardaire qui n'a pas les moyens de contrôler le devenir d'un kilo de tomate. Suffit-il de montrer du doigt les spéculateurs pour que les prix baissent ' Non, tout le monde le sait, y compris le président. Mais si l'on ajoute cette hyperinflation aux dernières mesures limitant les importations, y compris alimentaires, il y a de quoi s'inquiéter. Jusqu'à quel point le consommateur va-t-il accepter ces dérives dirigistes prises pendant que le régime invoque le libéralisme pour expliquer les prix ' Les prix sont libres ' Beaucoup de consommateurs seraient prêts à l'accepter si le reste l'était aussi.


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