Algérie

Familles de disparus : L'impunité dénoncée



Pendant deux heures, une centaine de femmes arborant les portraits de leurs enfants disparus, encerclées par un cordon policier, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir. «A bas la répression, liberté d'expression», «Nos enfants sont notre cause et rien nous ne fait peur», «Non à  l'impunité» et le célèbre slogan des révolutions arabes adapté à  la situation devenu «Le peuple veut la vérité sur les disparus».  Le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme, Farouk Ksentini, a eu droit à  sa part de critiques. «C'est un menteur ! En 2009 il avait déclaré que l'Etat doit dire la vérité aux familles de disparus et maintenant il fait dans la calomnie. Il a peur de la vérité. Nacéra Dutour, qu'il accuse de vouloir instrumentaliser le dossier des disparus, est une mère d'un disparu qui a le droit de se battre pour connaître le sort de son fils», a dénoncé Hassan Ferhati, membre actif de SOS Disparus.  Si le rassemblement s'est déroulé dans le calme, néanmoins, un militant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme a été interpellé puis relâché à  la fin du sit-in.  L'appel de la Coalition, qui a été signé par de nombreuses personnalités du monde intellectuel et politique, dénonce la charte dite pour la réconciliation nationale. «Avec cette charte, qui prône l'oubli et consacre l'impunité tant des groupes armés islamistes que des agents de l'Etat, le régime espère solder le passif humain du conflit des années 1990 par des indemnisations financières et ignore la revendication de vérité et de justice des familles de disparus et de victimes du terrorisme», dénoncent les organisateurs de la journée contre l'impunité en Algérie.  La Coalition a organisé, hier à  Paris, une autre manifestation pour dénoncer l'impunité, «levier incontournable de la lutte pour le changement et la démocratie en Algérie».
 


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