Algérie

Familles de disparus



Deux associations dénoncent SOS Disparu(e)s et le Collectif des familles des disparus en Algérie (CFDA) dénoncent les « pratiques d?intimidation » et « les pressions » subies, ces derniers temps, par ces associations à l?approche de la tenue du référendum du 29 septembre. Dans un communiqué, rendu public hier, les deux ONG indiquent que la présidente de SOS Disparu(e)s, Fatima Yous, a « reçu des appels anonymes lui conseillant de quitter immédiatement le territoire algérien si elle souhaitait protéger les familles, le bureau d?Alger et son personnel ». Hacène Ferhati, membre du bureau de SOS Disparu(e)s, « est contacté sans arrêt depuis jeudi 15 septembre, jour et nuit, d?abord par SMS (un seul mot ??Hacène??) puis par une voix au téléphone qui se moquait en disant : ??Ils ne t?ont pas encore pris ??? » Selon le même communiqué, le bureau d?Oran de SOS Disparu(e)s subit également des pressions depuis plusieurs semaines. Fatima Nekrouf aurait ainsi été contactée par téléphone début septembre 2005. « Quelqu?un lui a affirmé qu?elle allait disparaître, comme son père », relève-t-on. Son père, Abdelkader Nekrouf, selon les deux ONG, est un avocat et militant des droits de l?homme, arrêté en 1997 et disparu depuis. Le 17 septembre, trois policiers en civil ont rendu visite au bureau d?Oran avant de revenir le lendemain. Concernant le cas de Arab Mouloud, 75 ans, père de disparu et membre de SOS Disparu(e)s, arrêté par des policiers le 14 septembre dernier à la place Addis-Abeba à Alger, il a été déféré devant le parquet le 15 septembre au motif qu?il distribuait « des tracts de nature à nuire à l?intérêt national », selon l?article 96 du code pénal. Il a été mis en liberté provisoire compte tenu de son âge. Il doit se présenter au commissariat tous les mercredis et sera entendu le 25 de ce mois. Arab Mouloud a été arrêté alors qu?il quittait le lieu de rassemblement hebdomadaire des familles de disparus devant le siège de la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l?homme (CNCPPDH, officielle) au motif qu?il distribuait des tracts expliquant la position des associations de familles de disparus par rapport au projet de charte pour la paix et la réconciliation. L?article 96 du code pénal prévoit des peines de six mois à trois ans d?emprisonnement et une amende de 3600 à 36 000 DA. Selon cet article, le tribunal peut prononcer la peine d?interdiction des droits civiques ou politiques (articles 14 et 8). Les tracts distribués comprenaient les slogans : « Oui à la paix, à la vérité et à la justice, non au référendum » et « Soutenons les familles de disparus en Algérie ». Un texte suivait ces slogans expliquant les positions critiques de ces associations.


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