Falsification de documents et trafic de véhicules

Un «gros» réseau démantelé à Alger Après trois mois d’enquêtes ouvertes et de filatures, la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la Sûreté de wilaya d’Alger vient de démanteler un important réseau de falsification de documents en tous genres et de trafic de véhicules. Huitpersonnes, dont une femme, sont ainsi tombées dans la souricière tendue par les enquêteurs. Lors d’une conférence de presse tenue, hier, au commissariat central de la wilaya d’Alger, le chef de section de la BRI est revenu sur les dessous de cette affaire. L’enquête sur cette bande organisée de trafiquants a ainsi commencé depuis le mois de septembre dernier. Suite à un contrôle routinier, la brigade de recherche et d’intervention a intercepté une Peugeot 307 touristique, immatriculée en France, mais qui circulait avec un matricule algérien. Après avoir pris contact avec le concessionnaire du véhicule, les policiers ont découvert le pot au rose. Ce n’est qu’à ce moment précis que la BRI est intervenue en mettant le suspect n°1 sous filature. Il s’agit de B.M., âgé de 32 ans, habitant Dely-Ibrahim, et licencié en droit, qui circulait avec une fausse identité. Après la perquisition de sa villa, la PJ découvre, contre toute attente, un véritable atelier abritant du matériel informatique utilisé pour la falsification de documents, ainsi qu’un tas de faux papiers. Dans son garage, la BRI a trouvé un véhicule asiatique 4x4 de marque Mitsubishi. Son complice N.S., analphabète, habitant Aïn Naâdja, qui agissait lui aussi sous une fausse identité, est tombé entre les mains des agents de recherche, à bord d’une Clio 2006 volée à Oran. A l’intérieur de sa villa de Staouéli, les brigadiers n’en ont pas cru leurs yeux quand ils ont découvert, outre une Nissan volée à Tizi-Ouzou, un important lot de fausses cartes grises ainsi que des cachets secs et humides de pratiquement toutes les administrations civiles et militaires des 48 wilayas du pays. De quoi légaliser permis de conduire, cartes grises, cartes d’identité nationale, cartes militaires, vignettes automobiles, registres de commerce, extraits d’actes de naissance, certificats de résidence, déclarations de perte, etc. Une véritable usine de faux documents officiels. Un autre de leur complice a également été arrêté dans cette opération. Il s’agit de L.A., 35 ans, originaire de la région de Baraki. Ce repris de justice a été intercepté à bord d’une Clio 2005 volée à Khenchela. Ces trois malfaiteurs, qui constituaient la tête pensante et agissante du réseau, ont été mis sous mandat de dépôt. Quant aux cinq autres intermédiaires, dont une femme, ils ont été mis sous contrôle judiciaire. La femme leur servait de couverture durant leur forfait, afin de passer inaperçus et de tromper la vigilance des policiers. En tout, la BRI a arrêté huit personnes et récupéré huit véhicules. L’affaire, de par son ampleur, suit son cours. En effet, le réseau qui sévit depuis 2003 à Alger a tissé de véritables ramifications à travers les wilayas du pays et aurait même trempé dans le blanchiment d’argent.