Algérie

Faits et méfaits d'une élimination



Faits et méfaits d'une élimination
«Ceux qui appellent au départ de Lucas Alcaraz ne seraient pas tous des experts du foot, ou alors s'alignent avec ceux qui sont à l'origine de la ?décomposition' de notre équipe nationale.On ne peut renverser la vapeur lorsque celle-ci vient de face. Oui, y a eu un fait voulu que tout le monde connaît. Durant des années, on avait utilisé cette équipe nationale comme une propriété privée, des primes ont été accordées à des joueurs pour qu'ils jouent sous les couleurs nationales. Ce sont ces mêmes joueurs qui gèrent l'équipe, avec la bénédiction de qui vous savez... Voilà pourquoi le sélectionneur n'arrive pas à comprendre ce qui se passe dans cette baraque. Ils veulent sa peau puisque c'est devenu à la mode.Que s'est-il passé dans les vestiaires lors du match face aux Camerounais ' Les disputes avec les cadres, les menaces de grèves... avait martelé notre invité qui ajoutera : «Ne sont- ils des professionnels, ne se connaissent-ils pas depuis des années ' On est tous d'accord, mais alors pourquoi n'ont-ils pas réagit sur le terrain pour faire le score attendu ' Pourquoi n'ont-ils pas amélioré le paramètre technique, le paramètre tactique, le paramètre athlétique ' Soyons sérieux.»La dure révélation du capitaine de l'équipe nationale, lors de la dernière conférence de presse a fait réagir les joueurs. M'Bolhi avait déclaré «On a les joueurs qu'il faut, mais malheureusement ils ne se donnent pas à fond. Pourquoi ' Je ne saurai vous le dire, par contre, à l'avenir, celui qui ne veut pas se donner à 100%, n'a qu'à rester chez lui.»Dure et inattendue fut cette réaction, bien qu'en sa qualité de capitaine du groupe, il aurait gagné à le faire aux vestiaires. Il est connu que le capitaine doit être le relais de l'entraîneur sur le terrain. Il n'empiète pas sur ses attributions, il se contente de le représenter durant la partie. En somme, il est le premier maillon de la liaison théorie-pratique. Son rôle reste important, mais semble désormais assujetti aux orientations et directives données par quelqu'un qui ressemblerait à un supérieur hiérarchique.Ferait-il allusion, aussi aux protégés de X ou Y ' Sur un notre registre, notre confrère «Compétions» fait part dans sa dernière livraison des comportements qui dénoncent l'absence totale de discipline : «Certains joueurs se sont permis de faire appel à un coiffeur et de se coiffer jusqu'à très tard dans la nuit, voire 00h30/01 du matin.» Un autre cas qui dénote une fois de plus l'implication de quelques joueurs titulaires dans l'élimination.«Aux environs de 23h30, un de ces joueurs s'est même permis le luxe la veille du départ de recevoir de la compagnie (une amie) pas très loin du portail d'entrée du CTN.» Et ce n'est pas fini: «A Constantine, quelques-uns d'entre eux ont ramené des membres de leurs familles à séjourner à l'hôtel où résidait l'EN, pensant même que la Fédération algérienne de football allait les prendre en charge...Un autre fait, malgré le couvre-feu décrété à 23h30, des éléments n'ont pas hésité à rejoindre leurs familles à la réception de l'hôtel pour veiller.» Fort heureusement que de pareilles «brebis g...» identifiées ne feraient plus partie de l'équipe nationale et d'ailleurs, «une fois rentrés à l'hôtel et au moment de dîner, sont partis voir chacun son tour Lucas Alcaraz pour lui demander pardon quant à leur rendement ayant conduit à la défaite face à la Zambie. Ces derniers lui feront le souhait de poursuive l'aventure avec lui. Voilà les raisons d'une défaite programmée puisque à Constantine, aucune promesse n'a été tenue.Bachi, ex-international de football nous confiera : «Je ne suis pas d'avis à ce que le sélectionneur quitte l'équipe nationale après la débâcle. D'abord il a hérité d'une équipe habillée par l'ancienne FAF, non concernée par ses objectifs. Ensuite, il est arrivé sans connaître l'Afrique ni le caractère du groupe habitué à s'imposer. Pour moi, faire partir l'actuel sélectionneur, c'est chercher à aggraver la situation. Il reste encore deux matchs, une occasion pour mieux voir ce qu'il va faire, va-t-il réussir à imposer son empreinte ' On verra. Pour moi le mal vient de quelques joueurs, c'est eux qui s'imposent, aujourd'hui ce n'est ni le sélectionneur ni Zetchi qui dominent.»Pour Mustapha Kouici l'ex-international : «Alcaraz, a montré ses limites, au bout des quatre rencontres, l'erreur vient de Zetchi, qui semble être sur les pas de son prédécesseur, décide seul sans consulter les experts, les techniciens et cette démarche ne peut être que préjudiciable à l'Equipe nationale. Nous allons patienter pour voir ce qu'ils feront lors des deux prochains matchs éliminatoires, Cameroun et Nigeria, des matchs que nous considérons comme des matchs de préparation, mais on aura une idée. Pour moi, les joueurs sont à l'origine de cette débâcle, il est temps de changer la composition et tout le monde sait que c'est eux qui gèrent alors il faudrait leur dire Basta !»Pour Claude Le Roy, sélectionneur du Togo : «Il manque à l'Algérie un championnat local fort sur lequel l'équipe pourrait s'appuyer. On compte un peu trop sur des joueurs venus de France. C'est bien, dans l'absolu, mais ça ne doit pas être un frein à la formation locale. Il manque un vrai réservoir à l'Algérie, mais est-ce que les instances dirigeantes sur place le veulent vraiment. Où est le projet sportif '» Sur ce point, Claude Le Roy dira encore : «J'ai toujours intégré, parfois massivement des joueurs locaux au sein des équipes nationales africaines que j'ai coaché. J'ai créée la première équipe nationale locale au Cameroun en 1986. Le football local, c'est ce qui régénère l'équipe en permanence.»L'ancien entraineur de l'USMA, Courbis a réagi, à sa façon, à la débâcle des Verts, lui qui a des liens particuliers avec l'Algérie. «Depuis le départ de Vahid, il y a eu un Serbe, un Belge et un Espagnol, dommage pour moi je ne parle pas espagnol.» Il en rajoute une couche en parlant du passage de Christian Gourcuff : «Un Breton à la tête de l'Algérie ce n'était pas une si bonne idée.» Le coach marseillais a ajouté : «J'ai de l'affection pour ce pays, je suis supporter de l'Algérie, mais j'ai le droit d'être suspicieux, à force d'être cité à chaque fois, j'ai fini par prendre ça pour de la plaisanterie.»L'ancien entraîneur de l'équipe nationale, Rabah Saâdane, s'est exprimé chez nos confrères d'El Heddaf TV. «Personnellement, lorsqu'on m'a demandé mon avis, j'ai dit que cet entraîneur avait besoin au moins de 6 mois pour s'acclimater aux conditions de travail chez nous et s'arrêter sur le niveau des joueurs. C'est pour vous dire que quel que soit son niveau et sa compétence, il ne peut donner des résultats rapides surtout s'il ne connait pas notre football... Le football algérien est malade.On nous parle de professionnalisme mais tout est faux. Je crois qu'on est arrivés à un moment crucial où les responsables doivent s'attabler et poser les vrais problèmes sans jeter la responsabilité sur une telle ou telle personne. C'est la faute à tout le monde, l'erreur est toute simple, on ne travaille pas à long terme. On n'a pas de projet ni de stratégie à long terme, la preuve, on a réalisé quelques exploits mais on n'a pas su bonifier ces bons résultats, on a commis beaucoup d'erreurs.On est restés combien d'années sans donner un entraîneur national capable de prendre la sélection en main '» Où sont donc les hommes ' On ne les aperçoit guère et le vieux cri du capitaine : «Marquez vos hommes», retentit sans écho ». La déclaration de M'bolhi a été reprise à juste titre par le président de la FAF qui promet du changement avant que la situation n'échappe à son contrôle.Lucas, pour sa part, en conférence, a répété qu'il ne souhaite pas être le dindon de la farce, il faut tout revoir pour faire de cette équipe nationale celle qui mouille son maillot pour les couleurs algériennes, et d'ajouter : «Je vous promet que je surprendrais beaucoup de monde...»Enfin, Riyad Mahrez, Yacine Brahimi, Raïs M'bolhi et Aïssa Mandi ont affrété un jet privé de la compagnie Tassili pour se rendre à Paris sans passer par Alger, et ce, dans la soirée d'avant-hier, mardi.Telle est l'histoire d'une élimination presque programmée...


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