Algérie

Fait accompli '



Le sommet de l'Union africaine (UA), qui se tiendra les 5 et 6 février prochains à Addis-Abeba, en présentiel, pourra-t-il répondre aux nombreux défis qui se dressent un peu partout sur un continent en proie à tous les maux ' Au menu de ce sommet, les chefs d'Etat africains auront à discuter à propos de la vaccination contre le Covid-19, au point mort pour diverses raisons, particulièrement à cause du manque de vaccin. L'inefficacité du mécanisme Covax, à travers lequel on devait fournir des vaccins aux pays démunis, qui n'a pas donné de résultats probants, pousse à trouver des solutions sur ce plan, pas faciles et urgentes. Il y aura également d'autres thèmes à aborder, dont le financement de l'UA, la position de l'Afrique face aux changements climatiques, la pauvreté et la malnutrition, accentuée par la crise sanitaire, qui est un thème propre au prochain sommet, en l'occurrence «Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le capital humain, le développement social et économique», ainsi que d'autres points beaucoup plus sensibles, et qui suscitent de profonds désaccords au sein de l'UA. A l'exemple le statut d'observateur accordé par le président de la Commission de l'UA, le Tchadien Moussa Faki Mohamed, à Israël.Plusieurs pays africains rejettent ce statut accordé à Israël, parmi eux l'Algérie, et tout sera fait pour que cette décision soit annulée. Mais, il ne faut pas compter sans le soutien d'autres pays africains favorables à l'intégration d'Israël à l'UA sous le statut d'observateur, dont le Maroc. Il ne faut pas exclure que le débat aille à l'exacerbation sur ce point. Et, il y aurait plus à faire encore avec les questions de sécurité, des violences et de stabilité qui secouent le continent, ravagé par le terrorisme dans la région du Sahel notamment, et autres prises de pouvoir par les armes.
A la veille du sommet, un coup d'Etat militaire, annoncé dans la soirée du lundi 4 janvier, au Burkina Faso a replacé au premier plan cette vieille maladie du continent africain. Les coups d'Etat en Afrique sont légion, mais ce dernier sonne comme une provocation de trop contre l'autorité de l'UA, qui n'admet pas la prise de pouvoir par la force, notamment à travers l'exclusion du pays concerné et la prise d'autres sanctions. Les coups d'Etat en Afrique sont-ils une fatalité contre lesquels l'UA ne peut rien faire ' C'est très compliqué à gérer, d'autant que les auteurs des coups d'Etat, souvent soutenus de l'intérieur et de l'extérieur, ont appris la leçon et savent bien comment faire face à la non reconnaissance internationale des pouvoirs installés par la force des armes. La manipulation est toute simple, les auteurs des coups d'Etat proposent une période de transition et le tour est joué, notamment lorsque cette période n'est pas assez longue. Par la force des évènements, un coup d'Etat est devenu en Afrique un état de fait accompli.


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