Photo : A. Lemili
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
«Vaste et exaltant programme, les élus du Khroub sont en ordre de travail pour l'affronter». Propos lucides et responsables lancés par le président de l'Assemblée populaire communale (APC), en l'occurrence M. A. Aberkane, lequel, est-il essentiel de le souligner, fait preuve de beaucoup de pédagogie afin de stimuler les membres de l'équipe communale, toutes obédiences politiques confondues mais, également avec pour objectif important, d'assurer et d'entretenir une cohérence en ce sens pour les cinq années à venir.
Notre interlocuteur a énormément de repères dans une ville qu'il connait au plus profond de tous ses aspects, qu'ils soient topographiques, morphologiques, sociologiques, humains, politiques' d'autant plus qu'il en a été déjà à la tête et que c'est, sans nul doute, sous son ère qu'elle a entamé de véritables mutations lesquelles, toutefois, ont été atrophiés une fois que l'Etat a eu besoin de ses compétences ailleurs. Aujourd'hui, il dirige la même institution mais sous une autre couleur politique qui est celle du FFS. Néanmoins, pour avoir assisté à la première session de la nouvelle assemblée tenue à la fin de l'année, il ne serait pas exagéré d'affirmer la quasi naturelle neutralité chez l'édile, dès lors qu'il s'agit de la gestion de la ville.
Répondant à une sollicitation de la Tribune, quant au constat immédiat fait par la nouvelle assemblée, le premier édile estime que «la première chose à faire est l'état des lieux ; non pas seulement en termes de bilan de la gestion passée mais aussi de façon pédagogique et structurante. Pédagogique, parce que le constat de situation doit impérativement se faire de façon rationnelle et avec les citoyens qui sont partie prenante du diagnostic (en médecine l'interrogatoire du patient et le recueil de sa doléance est une partie essentielle de la prise en charge' toute ressemblance avec...). Structurante, parce que la poursuite des mêmes schémas d'approche de la ville risque de conduire aux mêmes désillusions.
La ville du Khroub recèle un extraordinaire vivier de compétences, jusqu'à présent complètement et stupidement effacé par la médiocre gestion démocratique dite représentative, bien sûr nécessaire mais dont chacun connait le caractère factice et les travers corrompus jusqu'à la caricature. Donner la parole à des citoyens qu'il faut éclairer sur les enjeux de la ville et sur la nécessité d'une vraie démocratie participative : voilà le premier objectif ; il est structurant, parce qu'il va éclairer (mettre à nu) la ville dans ses moindres recoins et permettre un débat pluriel, avec et grâce aux élus, sur les objectifs, les échéances et les moyens à mettre en place pour les atteindre.
Dans la commune du Khroub, il y a la ville d'Ali-Mendjeli qui est programmée pour être un formidable pôle universitaire, national (50 000 étudiants, des milliers d'universitaires et chercheurs). Le véritable gisement est donc dans cette magnifique ressource humaine et dans le savoir qu'elle détient pour gérer son territoire, sa culture, son économie et son bien-être. Au cours du premier semestre 2013, nous aurons au Khroub un véritable 'Parlement de la ville', organisé et compétent dans tous les domaines que couvre la gestion de la ville».
Au sujet de l'amélioration du cadre de vie, lequel a, de tout temps, été la préoccupation essentielle du Pr Aberkane, le maire nous répondra : «Nos villes sont, sauf quelques exceptions notables, dans un triste état. En ce qui concerne le Khroub, la déliquescence des gestionnaires, non seulement communaux mais étatiques à plusieurs niveaux, avec une incompétence notoire des services techniques, a renforcé l'anarchie et la laideur du bâti ; la coexistence des activités rurales ancestrales (avec des centaines d'écuries dans le tissu urbain), du marché informel avec des rues et des trottoirs qui sont devenus des zones franches d'activité économique, et d'une balafre sauvage et mafieuse des terres agricoles environnantes qui bloquent jusqu'aux perspectives de développement harmonieux de la ville. Nous sommes, de ce point de vue, dans un état d'insécurité majeure (réseaux hydrologiques, d'assainissement, d'énergie) et d'incapacité à gérer le présent et à anticiper le développement durable pour les générations futures. C'est pourquoi nous devons absolument réunir les citoyens conscients (même ceux qui ne payent aucun impôt solidaire ou qui se sont enrichis sur simple signature d'un document d'attribution de') autour d'un projet de la ville.
En attendant, nous sommes tenus de prouver que des améliorations sont possibles, sans corruption et sans gabegie, en particulier pour le verdissement de la ville et sa salubrité, et tout ce qui la rendra plus agréable à vivre et plus attractive pour le développement économique et social. Les programmes de santé publique et d'éducation seront la base de cette sécurité pour les familles et la commune s'efforcera d'être une 'ville-sainte', une 'ville-éducation', une 'ville-culture'. Elle en a très largement les moyens.
Quant à la problématique majeure qu'est le potentiel économique de la ville, la situation est dramatique car le Khroub a déjà été amputé de sa zone d'activité économique sud (transférée d'un trait de plume à Benbadis et Ouled Rahmoun) et elle risque de perdre celle du nord (à Ali Mendjeli).»
Et justement à propos, nous avons tenu à évoquer la confusion qui tourne autour de la situation de la nouvelle ville Ali-Mendjeli qui, jusque-là, est administrativement gérée à moitié par l'APC de Constantine, du moins, c'est ce qu'affirment les élus du chef-lieu de commune concernée, alors que ceux du Khroub soutiennent le contraire. Le nouveau maire, quant à lui, a tenu à préciser : «Ali- Mendjeli fait évidemment partie du territoire de la commune du Khroub, mais elle est dépendante essentiellement d'une gestion par l'Etat, la wilaya essentiellement, de tout ce qui relève de sa création, de son développement, de son fonctionnement. C'est un exemple, parmi d'autres, de la difficulté et des retards dans l'aménagement du territoire et de la qualité médiocre du bâti. Quant à parler de catastrophe c'est bien excessif, et les premiers à le penser sont les habitants des bidonvilles éradiqués grâce à cette ville, qui est une extraordinaire locomotive pour toute la région, pour peu qu'il y ait une vraie rupture dans son mode de gestion et d'abord dans son autonomisation.»
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Posté Le : 08/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A L
Source : www.latribune-online.com