Faire face à la surdité infantile

La prise en charge de la surdité infantile et les conséquences que celle-ci peut engendrer ne cesse d'être au centre des préoccupations des spécialistes et du ministère de la Santé. Pas moins de 600 enfants naissent sourds chaque année en Algérie. Une réalité à laquelle doivent faire face toute la corporation, grace à l'élaboration d'un programme national de prise en charge. Cette première évaluation nationale communiquée, jeudi, à l'hôtel Sheraton à l'occasion de la tenue de la journée régionale de l'Ouest organisée par les membres de l'Association nationale des ORL libéraux (ONAL) a été l'occasion pour rouvrir le débat sur plusieurs pathologies liées à la surdité, à la rhinite allergique et au cancer du cavum. Animée par d'éminents professeurs algériens, maghrébins et français, ce congrès a encore une fois explicité l'objectif assigné de l'association forte de 300 adhérents en matière de prise en charge efficace de ces pathologies et de traitements préconisés. «Nous sommes en train de travailler avec le ministère de la Santé pour la mise en place d'un programme de surdité-mutité», souligne le professeur Saâdia, chef de service ORL à l'hôpital de Annaba et président de la société algérienne d'ORL. Pour leur part, les communicants ont tenté d'expliciter plusieurs thèmes liés au diagnostic des surdités, les otites séreuses, les poches de retraction, la prothèse auditive et l'implant Cochléaire chez l'enfant. Dans cet ordre d'idées, l'on apprend que 150 implants (genre d'appareils ou bien de prothèses) ont été installés, jusqu'à présent, alors qu'un projet de 800 est prévu en Algérie. Il s'agit, en effet, d'une partie du traitement de la surdité, précisent les représentants de l'ONAL, ajoutant que les premiers implants ont été installés en 2003 à l'hôpital Mustapha à Alger pour cibler, par la suite, d'autres zones à l'échelle nationale. Au CHU de Tlemcen, cinq implants ont été déjà placés alors que cinq autres sont prévus dans les prochains mois, précise le professeur Hadj Allal, alors que dans la wilaya de Annaba 20 implants ont été déjà installés et 9 autres sont prévus, avant la fin de l'année. Cet appareil côute pas moins de 25.000 euros. Tout en mettant l'accent sur l'importance de ce programme, les spécialistes ont attiré l'attention des présents sur le respect des différents circuits à savoir la sensibilisation, la prévention, le diagnostic, le dépistage et ensuite le traitement. Le docteur Abad a tenté pour sa part d'expliquer les dernières mises au point de la rhinite allergique sachant que plus de 600 millions de cas sont enregistrés chaque année dans le monde. Pour les organisateurs, la multiplication de ces rencontres vise à encourager la formation continue et à renforcer les échanges d'expériences dans le domaine médical. Ainsi, les communications présentées, par la suite, ont porté sur le cancer du cavum où les différents aspects anatomo-cliniques ont été expliqués. Notons que plusieurs recommandations ont été prises à l'issue de cette rencontre à savoir la création de services d'endotologie et cancérologie avec l'augmentation de radiothérapies en plus de la révision de la convention sociale, à savoir le budget alloué aux prises en charge pour les malades. Notons, par ailleurs, que les premières assises internationales de la surdité sont prévues à Annaba les 7, 8 et 9 décembre 2007.