Algérie

Faiblesse du dollar et production de pétrole



L?Opep dans l?embarras La faiblesse du dollar explique en partie le souci de l?Opep de maintenir le baril à un prix élevé et pourrait la dissuader d?augmenter sa production plus franchement qu?elle n?ait décidé de le faire en septembre. Le baril du pétrole est-il vraiment aussi cher que le prétendent les pays consommateurs ? Le pétrole a connu, certes, une augmentation significative ces dernières années, mais en raison de son prix libellé en dollars, une devise de plus en plus faible, les recettes des pays exportateurs de l?or noir sont considérablement entamées. La faiblesse du dollar explique en partie le souci de l?Opep de maintenir le baril à un prix élevé et pourrait la dissuader d?augmenter sa production plus franchement qu?elle n?a décidé de le faire en septembre. En un an, le dollar a ainsi perdu environ 10% face à l?euro. Hier, il est tombé à 1,4162 dollar pour un euro, un plus bas historique. « Le dollar s?est déprécié de manière significative au cours des derniers mois, et cela a sensiblement affecté les revenus de plusieurs pays », déplorait ainsi le ministre irakien du Pétrole, Hussein Chahristani, lors de la dernière réunion de l?organisation à Vienne, le 11 septembre. Le souci de ménager les pays consommateurs l?avait alors emporté sur la volonté de préserver coûte que coûte les prix élevés du baril. Emmenée par l?Arabie Saoudite, l?organisation a décidé de pomper davantage de pétrole (500 000 barils par jour supplémentaires à compter du 1er novembre) pour contrer la flambée des prix. La décision n?ayant eu aucun effet sur les prix, qui ont flambé de plus belle, l?Opep se retrouve face au même dilemme que lors de sa dernière réunion. Quelques jours après l?annonce de la hausse de production, le directeur exécutif de l?Agence internationale de l?energie (AIE), Nobuo Tanaka, disait son espoir que l?Opep continue « à écouter les signaux du marché », un appel tacite à faire mieux. Pressée d?ouvrir plus largement les robinets du brut, l?Opep a assuré qu?elle « réexaminerait la situation du marché » lors de sa 146e réunion extraordinaire à Abou Dhabi, le 5 décembre prochain. La faiblesse accrue du dollar devrait peser dans la balance. « Les pays pétroliers ont tous en tête la dépréciation du dollar », résume Muhammed Ali Zainy, économiste du Centre for Global Energy Studies (CGES), cité par l?AFP. « Au moment d?établir leurs niveaux de production, ils ont le souci de maintenir des prix élevés pour compenser le déclin du dollar. » La faiblesse du billet vert se traduit par une baisse du pouvoir d?achat des pays de l?organisation pour des produits achetés hors de la zone dollar, par exemple en Europe. « Les pays du Golfe sont de gros importateurs de produits européens, notamment d?équipements et de produits de luxe », souligne l?analyste Paul Tossetti, du cabinet spécialisé PFC Energy, cité par l?AFP. « Avec un dollar faible, leur pouvoir d?achat en Europe a diminué. » En outre, explique Muhammed Ali Zainy, en payant leurs importations avec une monnaie qui se déprécie, les pays membres de l?Opep importent de l?inflation, ce qui entame encore leur pouvoir d?achat. Pour justement pallier l?inflation et préserver le pouvoir d?achat, l?Iran a officiellement annoncé qu?il songe à adopter la devise européenne, l?euro, à la place du dollar américain pour ses exportations de brut. Une idée qui a plu à un notre pays membre de l?Opep, le Venezuela, dont le président Hugo Chavez avait également annoncé dernièrement qu?il envisagerait de libeller les exportations du pétrole de son pays en euro.


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