Algérie

Faible taux d'incidence de la tuberculose: Les craintes des effets de la pandémie sur le diagnostic



Rien n'est définitivement acquis en matière de lutte contre la tuberculose, dont les symptômes, connus et décrits depuis l'antiquité, persistent encore de nos jours, avec des lectures sceptiques du taux d'incidence de cette maladie.C'est ce qui ressort dans les déclarations des spécialistes lors de cette Journée mondiale de la tuberculose (24 mars), qui a subi durant deux années successives les effets de la concentration de tous les efforts sanitaires dans la lutte contre le Covid-19. L'Algérie a enregistré une baisse sensible du taux d'incidence de la tuberculose, ces dernières années, grâce à la mise en ?uvre du programme national de lutte contre cette maladie infectieuse, a révélé, jeudi à Blida, le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, Djamel Fourar. Dans une déclaration à la presse, en marge d'une Journée d'information sous le signe «Nous investissons pour combattre la tuberculose, nous sauvons des vies», organisée à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, le Dr Fourar a souligné que l'Algérie a vécu «la problématique de prolifération de cette maladie infectieuse après l'indépendance, mais elle a néanmoins réussi, à travers la mise en ?uvre du programme national de lutte contre la tuberculose, à réduire le taux d'incidence de cette maladie». Après l'indépendance, des milliers de cas de tuberculose ont été recensés dans notre pays, mais «le taux d'incidence a considérablement diminué, ces dernières années, grâce à son expérience acquise dans la lutte contre cette maladie, reconnue à l'échelle mondiale», a ajouté le même responsable. Il a cité, pour preuve, les statistiques du domaine signalant un taux d'incidence de 28 cas pour 100.000 personnes, en 2013, contre un faible taux d'incidence de seulement 9,4 cas pour 100.000 personnes en 2021. Mais ce faible taux d'incidence est-il le fait d'une baisse de la transmission du bacille liée aux mesures barrières et aux confinements ou une baisse des diagnostics de tuberculose due à l'abandon du suivi et recherche dans cette voie ' Le Dr Fourar a reconnu que des «défis subsistent» en dépit de ces résultats positifs dans la lutte contre la tuberculose, en faisant référence à l'impact négatif de «la pandémie du coronavirus sur la concrétisation du programme national de lutte contre cette maladie». »La stabilisation de la situation sanitaire du pays, suite au recul sensible des cas d'infection par le Covid-19, devrait permettre la poursuite des actions de lutte contre cette maladie infectieuse, pour réduire davantage son taux d'incidence». De son côté, le responsable du programme national de lutte contre la tuberculose, Sofiane Ali Halassa, a souligné que les cas de tuberculose extra-pulmonaire ou ganglionnaire (dite ganglions lymphatiques) représentent près de 70% des cas d'atteintes en Algérie, alors que le reste sont des cas de tuberculose pulmonaire qui est nettement plus grave et plus contagieuse, selon les experts. «En 2021, l'Algérie a enregistré 18.825 cas de tuberculose, dont 5.423 cas de tuberculose pulmonaire», a ajouté ce spécialiste en pneumologie, notant que la majorité des cas d'atteintes ont été enregistrés dans les grandes villes du pays.
Vaccins anti-Covid
Tout en signalant une hausse du taux de mortalité des patients infectés par cette maladie, estimée à 1% auparavant, avant de passer à une moyenne de 3% en 2021, au niveau national, tandis que le taux de mortalité dans certaines wilayas a atteint les 9%. Ce qui peut s'expliquer par la concentration des efforts sanitaires dans la lutte exclusive contre le Covid-19. La Dr Kahina Bouaziz, spécialiste en pneumologie, relève dans ce sens l'importance d'un diagnostic précoce de cette maladie, pour réduire son taux d'incidence, d'une part, et, d'autre part, assurer le rétablissement total du patient et lui éviter des séquelles qui l'accompagneront toute sa vie. Appelant, ainsi, toute personne ressentant les premiers symptômes de cette maladie, notamment une toux persistante (plus de 15 jours), de la sueur, de la fièvre, une perte d'appétit et de poids, à se rendre à une polyclinique pour examen médical et une radiographie pulmonaire. Elle a souligné la mobilisation, à cet effet, par l'Etat, de nombreuses structures sanitaires, dont l'encadrement est assuré par des staffs médicaux spécialisés, pour une prise en charge idoine de cette maladie. «La durée du traitement du malade est de six mois, durant lesquels des médicaments lui sont fournis, à titre gracieux, tous les dix jours», a-t-elle précisé. Par ailleurs, le directeur général de la prévention au ministère de la Santé, Djamel Fourar, a confirmé jeudi de Blida la validité des vaccins anti-coronavirus démentant l'enregistrement de cas de péremption d'un nombre de doses. «Contrairement à un certain nombre de pays dans le monde, l'Algérie n'a pas encore atteint le stade de péremption des vaccins anti-Covid-19", a assuré Dr Fourar dans une déclaration à la presse. Le ministère de tutelle, a-t-il précisé, a pris les mesures nécessaires lui permettant d'inventorier les doses de vaccin périmées, aux fins d'entreprendre les procédures nécessaires en pareils cas. Mettant en garde quant au «respect des mesures préventives, au vu du faible engouement exprimé pour la vaccination», ceci d'autant plus que de «nombreux pays européens et voisins enregistrent une courbe ascendante dans les moyennes de contamination par le coronavirus».


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