FAF : S'attaquer aux vrais maux

La Fédération algérienne de football a finalement décidé de rester dans la légalité. Elle n'a pas piétiné ses propres règlements généraux en refusant d'instaurer un nouveau système de compétition dès la saison 2008-2009. Pour rappel, le président de la FAF avait, dès le départ, refusé tout changement de système de compétition dès la nouvelle saison. Mais suite à la rétrogradation du MCO et les émeutes qui avaient éclaté à Oran, le ministère de la Jeunesse et des Sports, après une réunion avec des députés, a forcé la main à la FAF pour changer le système de compétition. D'ailleurs, c'est à la surprise générale que la fédération avait diffusé un communiqué, la nuit même, sur son site Internet pour annoncer le probable changement du système de compétition pour la saison 2008-2009. Les membres du bureau fédéral, supposés être au courant, l'ont appris comme de simples citoyens en consultant le site Internet de la FAF.

L'annonce de l'instauration d'un nouveau système de compétition a suscité un débat controversé. Tous les observateurs se sont accordés à dire que c'est antiréglementaire et que les règlements généraux prévoyaient tout changement une saison à l'avance. Entre-temps, les esprits se sont calmés à Oran, nourrissant l'espoir de voir le MCO, le WAT et l'OMR repêchés. Le RCK et d'autres clubs des divisions inférieures ne parlaient que d'accession. Cependant, d'autres clubs comme le CSC et le MOC avaient saisi la FAF par écrit, contestant l'instauration du nouveau système de compétition.

Il faut relever que la décision de changer le système de compétition la saison prochaine obéissait à des critères plutôt démagogiques. La «refondation» du football national ne passe pas par un changement de système de compétition décodé dans la nuit de mercredi à jeudi. Il s'agissait en fait de réfléchir à des solutions visant à juguler la violence et combattre la corruption devenue transparente dans les milieux du football. Du fait de la corruption et de l'arrangement des résultats des matches au vu et au su de la FAF et de la LNF, ce ne sont pas les clubs les plus faibles qui ont rétrogradé, mais plutôt les clubs victimes de ces pratiques. Au lieu de traiter les affaires de corruption qui ont éclaté à la fin de la précédente saison, la FAF a contourné le problème en annonçant l'instauration d'un nouveau système de compétition. Du coup, toute l'attention s'est portée sur un faux problème, ignorant les véritables maux qui rongent le football national. La FAF aura démontré, une nouvelle fois, son incapacité à assumer sa mission. A présent, on parle d'un changement de système de compétition à l'horizon 2011.

D'ici là, le football algérien aura croulé sous le poids de la corruption, l'équipe nationale aura raté la CAN et le Mondial 2010. Saâdane aura démissionné après avoir empoché un total d'un milliard de centimes avec son staff et la FAF sera dirigée par d'autres responsables qui subiront le diktat des (mêmes) présidents de club.