Fadéla - Boutin : l'eau et le feu

Défi - Fadéla Amara ne tardera pas à faire les frais d'un caractère à l'opposé du sien, tout en nuances, calculateur, qui sait attendre son heure tel un chasseur patient tapi dans l'ombre.
L'entrée de Fadéla Amara au gouvernement tient de la volonté de Sarkozy de s'ouvrir comme nous l'avons dit non seulement aux communautés visibles, mais surtout au monde des banlieues. Quelle meilleure ambassadrice que cette femme entière, qui parle «cash» et qui dirige avec beaucoup de succès cette célèbre association de l'Hexagone connue sous le nom de «ni putes ni soumises».
Fadéla a ce caractère trempé qui dit ce qu'elle pense, qui ne met pas de gants et qui n'a pas peur des difficultés.
C'est à partir du moment où son secrétariat d'Etat dépendait directement du ministère de Christine Boutin que tout va se gâter.
Du moins au niveau des comportements. Christine Boutin est une grand-mère catholique et pudique et qui cache beaucoup d'ambition et comme dit le proverbe «Qui s'y frotte s'y pique».
Fadéla ne tardera pas à faire les frais d'un caractère à l'opposé du sien, tout en nuances, calculateur, qui sait attendre son heure tel un chasseur patient tapi dans l'ombre.
Son éviction était prévisible, programmée tant l'eau et le feu sont incompatibles et ne peuvent cohabiter. De plus, le côté direct, d'une seule pièce de Fadéla, ne plaide pas pour elle.
Contrairement aux belles promesses républicaines qui assurent à tous les Français des lendemains chantants, l'égalité pour tous et la fraternité pour l'ensemble de la communauté, l'Hexagone reste une terre inhospitalière pour les étrangers et surtout pour les Français d'origine étrangère.
Ils gênent quand ils sont à la tête d'un poste sensible, dérangent quand ils ne sont pas des boucs émissaires et encombrent quand ils posent leurs problèmes de Français comme tous les Français. Même le fameux Dahmène que l'on pensait indétronable à l'Elysée et qui est l'un des plus sûrs et des plus fidèles conseillers de Sarkozy a été obligé de se rendre à l'évidence : un étranger n'a pas sa place dans ce milieu. Et pour bien le montrer, il n'a pas hésité à coller une étoile verte à sa veste et à l'exhiber à travers tout Paris pour dénoncer le racisme à peine voilé, en tous cas mal caché des dirigeants français.
Arabe, musulman, Maghrébin ou Africain, pour la classe politique française, qu'elle soit de droite ou de gauche, ce sont des étrangers qui doivent vivre sur leur sol comme des étrangers quand bien même ils se seraient naturalisés.
Ce n'est pas un hasard si le Parlement a voté des lois contre le niqab, si les prières du vendredi agacent et si Marine Le Pen déclare la guerre ouverte à la viande halal et si enfin Claude Guéant s'insurge de toutes ses forces contre le droit de vote des étrangers aux municipales.
Même les artistes leur emboîtent souvent le pas. L'humoriste juif Ely Kakou n'a-t-il pas proposé comme enseigne à sa boutique à Marseille le nom de «PAMOSQE» ' C'est tout un programme'