Algérie

Facultés de médecine : L'année blanche se profile



Les étudiants en médecine ont observé, hier, un sit-in devant la faculté de médecine M'hamed Maherzi, ex-Laperrine. Ils étaient des centaines d'étudiants à manifester pendant presque une heure. A la demande des organisateurs, ils ont rejoint la faculté pour tenir une assemblée générale. «Nous somme sortis en dehors des structures de la faculté pour attirer l'attention sur notre situation», a indiqué un étudiant. D'autres ont voulu rester plus longtemps à l'extérieur, mais les forces de l'ordre ne leur ont pas permis.

Les étudiants se considèrent comme les victimes d'une grève, celle des professeurs et docents hospitalo-universitaires, qui ne les concerne pas directement. C'est un conflit entres les hospitalo-universitaires qui réclament une rétribution (sorte de bonification pour leurs activités cliniques à l'hôpital), promise par les tutelles (Enseignement supérieur et Santé) il y a cinq mois, et dont le décret pour son application n'arrive toujours pas.

Les professeurs et chefs de départements pharmacie, chirurgie-dentaire et médecine nous affirment que leur rôle est seulement pédagogique, dont l'organisation des cours, des examens et des concours. Cela étant, l'on souhaite vivement que la grève que mènent les hospitalo-universitaires trouve une issue le plus rapidement. Optimistes, ces professeurs qui, eux-mêmes, assurent des cours aux étudiants, considèrent que la situation n'est pas aussi dramatique qu'elle le paraît. Ils sont convaincus que cela va se dénouer. «Nous sommes prêts, affirment ces professeurs, à travailler pendant le mois d'août et assurer les examens, quitte à revenir en septembre pour les rattrapages.» L'on ajoute que l'administration «fera tout pour qu'il n'y ait pas d'année blanche.» Les étudiants pour leur part ne comprennent pas le fait de recourir au prolongement de l'année, au moment le problème de leurs professeurs, dont la revendication «est juste et légitime», n'est pas réglé.

Côté syndicat, le professeur Djidjelli, représentant des grévistes, indiquera : «Si l'on prolonge l'année, les grévistes prolongeront leur débrayage et peuvent aller encore plus loin dans le durcissement de leur position.» Entendre par là l'arrêt de cours et des soins... «Mais si la tutelle répond favorablement à notre doléance, le syndicat s'engage à assurer les programmes des examens pour les étudiants». Djidjelli laissera planer le doute cependant sur l'année blanche, «la balle étant dans le camp des pouvoirs publics». Il résumera la situation actuelle des professeurs en disant que «nous sommes autant déterminés à poursuivre notre débrayage, autant que nous sommes prêts à suspendre la grève et à faire en sorte qu'elle ne soit qu'un mauvais souvenir.»

Commentant les déclarations de la tutelle sur le règlement «très prochain» de ce conflit, le représentant syndical des hospitalo-universitaires dira : «Il ne faut pas se gargariser de bonnes paroles mais dites-nous pour quand le décret (relatif à la rétribution) qui nous remet dans nos droits !». Il ajoutera que «le risque d'une année blanche reste présent». Les syndicats des hospitalo-universitaire interpellent le président de la République pour intervenir dans ce dossier.




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