L?ISM paralysé
« Pourquoi ici et pas ailleurs ? Pourquoi maintenant ? » Ibtissem, 21 ans, se dit solidaire du « groupe des 120 étudiants ajournés de leur cursus. Parmi les 5 000 étudiants que compte cette faculté, cette étudiante de quatrième année s?est montrée très sensible au sort de ses aînés. La cour grouillait de monde ; la grogne se lisait sur tous les visages ou presque. Entre l?administration et les étudiants, le bras de fer ne fait que commencer. Au centre du conflit, l?application d?un arrêté ministériel, vieux de 11 ans, fixant les conditions de progression dans le cursus universitaire. Si, pour recaler les 120 étudiants, l?administration s?est basée sur cet arrêté stipulant dans son article 14 que « le nombre de semaines d?enseignement en dettes cumulables d?année en année dans chaque année du cycle clinique doit être inférieur ou égal à 12 semaines au maximum », les étudiants grévistes font une toute autre lecture de cet arrêté. De prime abord, si, pour Brahimi Lazhar, délégué des étudiants, « le nombre en semaines de dettes ne peut s?étaler que sur une seule année universitaire, l?administration, elle, considère que ce nombre est pris en compte durant tout le cursus. » Pour Nassima, une autre étudiante très active, « cet arrêté n?est pas appliqué dans toutes les facultés de médecine du pays. » Elle s?interroge alors sur cette « spécificité oranaise. » Un langage de sourds « Ici, dit-elle, l?administration fait les lectures qu?elle veut. » Plus loin, cette étudiante revendique encore « le droit à la consultation des copies d?examen avec la présence du responsable du module et non pas avec celle du représentant de l?administration. » De son côté, tout en se disant ouvert au dialogue, le professeur Cherrak, qui nous a reçu hier dans son bureau, affirmait avoir « déjà eu des discussions avec le représentant des étudiants et accepté beaucoup de points de revendication. Cependant, j?ai demandé, précisera-t-il, l?application de cet arrêté, non pas pour sanctionner les concernés mais parce que je me bats pour une formation médicale de qualité dans le seul intérêt de la population. » Et ce responsable de considérer que « l?application de cette réglementation a été assortie d?un engagement préalable des étudiants signé lors de l?inscription en 2003. Les articles concernant le redoublement ou le triplement n?ont pas été et ne sont pas appliqués par l?administration. » Lors de l?entrevue accordée par le chef de département au délégué des étudiants, il a été convenu que « la consultation des copies se tiendra conjointement avec l?enseignant et le représentant de l?administration », affirmait encore ce responsable.
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Posté Le : 13/10/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Cherif Lahdiri
Source : www.elwatan.com