Après avoir vainement attendu une réponse à leurs revendications, à la
reprise des cours dimanche dernier, les 4000 étudiants de la faculté de droit
de l'université d'Oran ont reconduit leur mouvement de protestation et comptent
le poursuivre, même s'il faut aller vers une année blanche.
Les grévistes attendent toutefois la tenue de la prochaine session parlementaire
lors de laquelle le projet de loi portant organisation de l'exercice de la
profession d'avocat sera soumis pour examen et approbation. Les grévistes ont
constitué une délégation qui a pris attache avec plusieurs députés et groupes
parlementaires afin de les sensibiliser sur leurs doléances. Des représentants
des étudiants affirment que des députés ont été sensibles à leur approche et
défendront leur cause à l'APN en vue de porter quelques correctifs sur
notamment les conditions d'accès au CAPA.
Pour rappel, la grève a été déclenchée le 11 décembre dernier à Oran et
selon les mêmes représentants, plusieurs facultés du pays ont adhéré au
mouvement de protestation. Les étudiants grévistes considèrent que « la
décision est irréfléchie et ne va nullement contribuer à l'élévation du niveau
de la corporation, mais a été initiée uniquement afin de barrer la route à ces
milliers d'étudiants à qui on a donné de faux espoirs». Nos interlocuteurs
estiment, à titre illustratif, que l'âge minimum fixé à 25 ans pour postuler au
concours au CAPA pénalisera des licenciés brillants et qui ont décroché leur
diplôme à 22 ou 23 ans. En clair, ces derniers devront attendre deux ou trois
ans et sans être sûrs de réussir au concours ouvert, rappellent nos interlocuteurs,
qu'aux seuls étudiants n'ayant jamais refait l'année. Ils remettent en cause
également la durée du CAPA qui passe d'une année à trois ainsi que celle du
stage pratique effectué dans un cabinet qui est de deux années contre seulement
9 mois actuellement. L'autre contradiction relevée est la durée d'exercice au
niveau du tribunal fixée à 7 ans.
A ce sujet, les grévistes posent un problème pratique en simulant une
affaire qui passe en appel ou en cassation et qui nécessite un suivi au niveau
d'une cour. Au niveau de cette instance, l'avocat devra passer 10 années pour
espérer grimper les échelons et atteindre la Cour suprême qui demeure «la
véritable consécration pour un avocat». Si on ajoute l'obligation de répondre
au devoir du service national, un nouvel avocat ne pourra atteindre ses
«objectifs» qu'à la cinquantaine.
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Posté Le : 04/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com