Algérie

Façonner des bijoux



Façonner des bijoux
Portrait - C'est à Batna qu'est installé Mohamed Choukha artisan bijoutier, descendant d'une lignée d'artisans tant du côté paternel que maternel.Comment aurait-il pu en être autrement avec un tel héritage dans les veines ' Bien qu'il ait suivi des études et une formation technique et exercé son métier durant de longues années, il commença adolescent à fréquenter l'atelier du père et côtoyer le savoir-faire ancestral. Une initiation qui le rattrapera bien plus tard.Parfait bilingue Mohamed Choukha n'ayant pas encore atteint l'âge de la retraite, prend l'initiative vers le façonnage des parures qui iront ajouter à la beauté des femmes chaouias et autres algériennes.Les diverses techniques de fabrication effectuées par l'artisan nous sont dévoilées, expliquées à nous, profanes, avec force détails et professionnalisme.Il y a donc ce qu'on appelle la méthode «moulage par sable» où les moules sont remplis de sable fin mélangé à de l'huile afin d'obtenir une pâte, empreinte prête pour l'exécution de l'objet, suivra ensuite le coulage. «Ce procédé a été délaissé par les fabricants de bijoux dans la région des Aurès», explique monsieur Choukha, lequel s'est spécialisé dans le bijou en filigrane. Une technique artisanale impliquant une procédure appelant le doigté et la délicatesse. «C'est un travail minutieux où la matière est travaillée en double fil et entortillée méticuleusement pour donner au bijou cette finesse et cet aspect de dentelle.Ainsi, pour une «khelala», fibule, cela exige deux jours de travail soigné et délicat. Je m'applique à réaliser un bijou de qualité et c'est cela qui fidélise ma clientèle qui n'est autre que des personnes qui viennent passer des commandes pour ensuite les revendre dans leurs magasins», signale monsieur Choukha. A la question : «Alors vous ne fabriquez pas sur commande individuelle '», le façonnier répondra : «Non, il y a des femmes qui viennent vers moi pour un bijou spécifique que je leur réalise. Mais mon atelier fonctionne avec des négociants en bijoux anciens des Aurès. Maintenant les parures en argent massif sont passées dans un bain d'or fin, ce qui permet aux bourses moyennes de pouvoir offrir une dot à leur fille sans se ruiner pour des parures en or massif.»En vérité Mohamed Choukha n'a qu'un seul désir partagé avec d'autres artisans, c'est de créer un label du bijou en argent et de la dinanderie qui deviendrait une marque déposée du patrimoine, protégé par la loi et lui garantissant l'origine et la qualité.Ayant suivi un stage de lapidaire à Tamanrasset, technique qui consiste à tailler et façonner les pierres précieuses et autres pierres fines, Mohamed Choukha est attiré par la taille à facette, principe qu'il a appris en Iran lors d'une autre formation.En conclusion notre artisan d'art met en exergue le rôle de l'artisanat à travers toutes ses composantes dans l'accroissement de la compétitivité de l'économie du pays à l'image d'autres pays. De même qu'il avance l'idée de l'évolution d'un artisanat de survivance du passé certes, mais adapté à une innovation en relation à la demande d'un environnement moderne.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)