La campagne électorale accapare toute notre attention. Au point où d'autres événements, non moins importants, risquent de passer inaperçus. Comme cette fois. D'autant que cela ne se passe pas dans notre pays mais en France. Ce qui pourrait faire croire que nous ne sommes pas concernés. Oh, que si! La nouvelle est de taille. La puissante association française de défense des consommateurs (UFC-Que choisir) a assigné en justice, hier, les réseaux sociaux Facebook, Twitter et Google. L'association les accuse de porter atteinte aux données personnelles de leurs utilisateurs. La plainte déposée devant le tribunal de grande instance de Paris précise que ces réseaux «persistent à s'autoriser très largement la collecte, la modification, la conservation et l'exploitation des données des utilisateurs et même de leur entourage». Dans un communiqué publié hier, l'association des consommateurs précise que «après plusieurs mois de discussions avec les trois principaux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Google) qui s'entêtent à maintenir des clauses que l'association juge abusives ou illicites, l'UFC-Que choisir les assigne en justice devant le Tribunal de grande instance de Paris et, plus généralement, appelle les consommateurs à la mobilisation pour qu'ils gardent la main sur leurs données». Après une longue enquête, l'association s'est rendu compte que des utilisateurs de ces réseaux sociaux ont essayé d'effacer leurs données personnelles sans y parvenir. Une fois mises sur la Toile, les données personnelles sont «séquestrées». Il faut dire que ces trois sociétés se sont bien arrangées pour arnaquer les utilisateurs. Bien avant, ce recours à la justice, l'UFC-Que choisir avait mis en demeure, en juin dernier, les trois réseaux sociaux d'avoir à modifier les clauses problématiques de leurs Conditions générales d'utilisation qui «sont toujours aussi inaccessibles, illisibles, remplies de liens hypertextes - entre 40 et 100 liens hypertextes - renvoyant parfois à des pages en langue anglaise. Pire, les réseaux persistent à s'autoriser très largement la collecte, la modification, la conservation et l'exploitation des données des utilisateurs et même de leur entourage («amis», «followers», «+1», etc.)... Ils s'octroient toujours, sans l'accord particulier des utilisateurs, une licence mondiale, illimitée et sans rémunération, d'exploitation et de communication des données». Le problème est d'ordre législatif. Tant au niveau européen que national des pays membres. Cette action en justice a permis de délier les langues. Ainsi, un assureur français a dévoilé que 78% des cambrioleurs agissent sur la base d'informations recueillies sur ces réseaux sociaux (départs en vacances notamment). Ces mêmes cambrioleurs font des repérages en utilisant Google Maps. Quant aux photos personnelles publiées sur ces sites, elles suivent des «circuits incontrôlés». Il n'y a pas que les amis des amis qui y ont accès. Parallèlement à sa plainte l'UFC-Que choisir a lancé une campagne de mobilisation des internautes contre cette arnaque. Après le dépôt de plainte, les dirigeants de ces trois réseaux se sont mis aux abonnés absents. Pas de commentaire! Faire le dos rond en attendant que l'orage passe. Si leurs sièges se trouvent aux Etats-Unis pour les uns et en Irlande pour l'autre, les dégâts occasionnés sont les mêmes dans tous les pays. Y compris en Algérie. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de l'information. Pour regarder de plus près si nous disposons d'une législation contre ces dérives. Il est bon de naviguer sur la Toile et de faire des confidences sur les réseaux sociaux ou même d'y stocker ses données personnelles. Il est beaucoup mieux d'en maîtriser tous les aspects pervers. Un procès à suivre donc de près par nos internautes. Ainsi que par nos législateurs!
Posté Le : 26/03/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zouhir MEBARKI
Source : www.lexpressiondz.com