Algérie

Face contre dos



Au moment où les gouvernants radotent en ch?ur sur le nécessaire rapprochement entre l?Etat et le citoyen, des ministres système sont toujours installés dans la mentalité de féodaux qui posséderaient des droits héréditaires sur les terres, les hommes et les voitures de fonction. Cette semaine encore, le ministre de la Santé a refusé de discuter avec le syndicat des praticiens du SNPSSP, en grève, tout comme son collègue de l?éducation a refusé avant lui de discuter avec les syndicats d?enseignants CLA et CNAPEST, en grève aussi. Finalement, comme un autiste malentendant, l?Etat ne parle qu?avec lui-même, c?est-à-dire avec des partis, des associations et syndicats qu?il a créés pour se donner l?illusion de négocier avec quelqu?un. Si les clés du développement sont relativement accessibles et un dialogue avec les composantes de la société revendicatrice en est une, à l?inverse et au-delà des explications farfelues qui font sortir les criquets des bars pour se jeter (ivres ?) sur les récoltes des braves gens et les séismes qui sortent en vrac de sous les jupes des filles, les causes du sous-développement sont connues et identifiées, en bonne partie dans ces dirigeants qui refusent encore de voir qu?ils ne sont plus seuls dans l?univers. L?Algérien n?aime pas son Etat parce que ce dernier ne lui parle pas. Il n?y a qu?à allumer l?ENTV à 20h pour voir tout le mal que pense l?Etat de sa société. Il est, d?ailleurs, assez remarquable de constater que le présentateur ou la présentatrice ne regarde jamais le téléspectateur en face, les yeux toujours scotchés au prompteur, comme ailleurs certes, mais avec en plus ce raidissement caractéristique des hanches qui indique la présence d?un revolver froid dans le dos et montre que la menace est toujours là. Derrière le téléviseur, derrière l?écran, derrière le présentateur. Esprit maléfique, montre-toi.


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