Le prix du pétrole est coté le 01 février 2022 à 01h Gmt, 89,31 dollars le Brent, en rappelant que durant le troisième trimestre 2021 pour le gaz , les prix spot européens et asiatiques se sont envolés vers des sommets stratosphériques de 30 à 40 $/MBtu, contre environ 9/12 dollars entre 2019/2020 . L'objet de cette présente contribution est d'analyser l'impact des tensions géostratégiques notamment les tensions entre l'Occident et la Russie et ses percussions sur le prix de l'énergie d'une part, et d'autre la stratégie de Sonatrach face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales, lui imposant un nouveau management pour résister à la concurrence. Pour avoir connu de l'intérieur Sonatrach, pendant plusieurs décennies, de 1974 à ce jour, en tant que directeur d'études, membre de plusieurs organisations internationales sur l'énergie, et publié plusieurs contributions internationales Sonatrach, face à la nouvelle transition énergétique mondiale a besoin, aujourd'hui, d'un nouveau management stratégique.Car toute entreprise doit prendre des décisions en temps réel, dans ce monde en perpétuel mouvement, avec une concurrence acerbe notamment dans le domaine énergétique et surtout d'une société qui procure directement et indirectement avec les dérivées 97/97% des ressources en devises à l'Algérie. En ce mois de janvier 2022, comme je le rappelais déjà lors de trois interventions : la première à l'invitation de l'Institut militaire, IMPED en mars 2018 , la deuxième par le Premier ministère, en avril 2018, sur la sécurité alimentaire, de l'eau et la sécurité énergétique, à la salle des Conventions Alger et la troisième à l'Ecole supérieure de guerre en juin 2019, , Sonatrach c'est l' Algérie et l'Algérie c'est Sonatrach , sa gestion posant la problématique de la sécurité nationale.
1-En s'en tenant aux données officielles, les réserves de pétrole sont estimées selon, la déclaration officielle du ministre de l'Energie (source APS décembre 2020) à environ 10 milliards de barils et les réserves de gaz à environ 2n 500 milliards de mètres cubes pour le gaz traditionnel.
Les exportations à ne pas confondre avec la production pour 2020/2021 ont fluctué entre 450.000 /500.000 barils/j contre environ 1 million de barils vers les années 2007/2008, et 40 milliards de mètres cubes gazeux en 2020 et 42/43 en 2021 contre plus de 60 vers les années 2007/2008. Cela montre une nette baisse en volume physique du fait, à la fois, que les découvertes ont concerné que des gisements marginaux, et du désinvestissement dans le secteur, pas d'attrait de l'investissement étranger, beaucoup de lettres d'intention mais peu de concrétisation sur le terrain. Pourtant l'Algérie reste un acteur stratégique d'approvisionnement notamment en gaz de l'Europe. En effet, la première destination du gaz algérien reste le marché européen, essentiellement l'Italie (35%), l'Espagne (31%), la Turquie (8,4%) et la France (7,8%),. Ne pouvant contourner toute la corniche de l'Afrique, outre le coût élevé par rapport à ses concurrents, le fameux gazoduc Sibérie Chine, le Qatar et l'Iran proche de l'Asie avec des contrats avantageux pour la Chine et l'Inde, le marché naturel de l'Algérie, en termes de rentabilité, étant l'Europe où la part de marché de l'Algérie face à de nombreux concurrents, en Europe est en baisse (Conférence/débats du Pr Abderrahmane Mebtoul, à l'invitation de la Fondation allemande Friedrich Ebert et de l'Union européenne 31 mars 2021).
A court terme l'Algérie peut-elle profiter des tensions entre la Russie et l'Occident en n'oubliant pas le facteur géostratégique, l'Algérie étant liée à un contrat stratégique notamment dans le domaine militaire avec la Russie. C'est qu'existent des limites économiques, l'Algérie étant confrontée à deux contraintes majeures, la forte consommation intérieure et la concurrence de nombreux acteurs. Les exportations se font grâce au GNL qui permet une souplesse dans les approvisionnements et des marchés régionaux par canalisation pour une part respective d'environ 30/70%, à travers le TRANSMED, la plus grande canalisation d' une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux via la Tunisie, le MEDGAZ directement vers l'Espagne à partir de Beni-Saf au départ d'une capacité de 8 milliards de mètres cubes gazeux qui après extension prévue courant 2021 la capacité sera portée à 10 milliards de mètres cubes gazeux et le GME via le Maroc dont l'Algérie a décidé d'abandonner, le contrat s'étant achevé le 31 octobre prochain, d'une capacité de 13,5 de milliards de mètres cubes gazeux. Aussi, dans cette conjoncture où les tensions géostratégiques notamment en Ukraine (voir nos interviews à la Chaîne 1 et à Radio Algérie Internationale 31/01/2022) et la relance de l'économie mondiale ont fait hausser le prix, pour le gaz l'Algérie profite peu de cette hausse , avec la forte consommation intérieure qui risque, horizon 2030 de dépasser les exportations actuelles (dossier lié à la politique des subventions sans ciblage), et étant lié à des contrats fixes à moyen et long termes, la révision des clauses demandant du temps mais profite de l'envolée des prix du pétrole.
Le constat est que les exportations sont toujours dominées par les hydrocarbures y compris les dérivées ,pour le bilan 2021, 34,5 milliards de dollars dont 2,5 de dérivées comptabilisées dans la rubrique des 4 milliards de dollars hors hydrocarbures par le ministère du Commerce soit environ 98% des exportations totales et en janvier 2022,, Sonatrach c'est l'Algérie et l'Algérie c'est Sonatrach irriguant l'ensemble du corps économique et social : taux de croissance, taux d'emploi, niveau de l'inflation , réserves de change. Pour preuve avec la baisse des recettes d'hydrocarbures et l'importance des dépenses, nous avons assisté à une baisse drastique des réserves de change qui tiennent la cotation du dinar officiel ( avec un écart de près de 50% sur le marché parallèle) à plus de 70% étant passée de 70 dinars un dollar vers les années 200/2005 à près de 140 dinars un dollar ,en janvier 2022, l'Exécutif, dans la loi de finances 2022, prévoyant 149,3 DA pour un dollar en 2022, 156,8 DA/dollar en 2023 et 164,6 DA/dollar en 2024. Ainsi, les réserves de change sont passées de 198 milliards de dollars au 01 janvier 2014 à 62 fin 20,48 fin 2022 , malgré toutes les restrictions et les gels de projets que le gouvernement a décidé récemment de débloquer, qui ont paralysé l'appareil de production et contribué à accélérer le processus inflationniste du fait du déséquilibre offre limitée et demande en expansion.
Or, avec la pression démographique plus de 45 millions d'habitants au 01 janvier 2022, plus de 12 millions de population active, pour absorber un flux de 350.000 à 400.000 emplois par an qui s‘ajoute aux taux de chômage en 2021, plus de 14%, il faut un taux de croissance sur plusieurs années de 8/9% par an. Il existe un niveau incompressible des importations, en attendant le bilan du gouvernement, où selon le rapport du FMI, dans son rapport de décembre 2021, les importations en 2021 ont atteint 46,3 milliards de dollars (la Banque mondiale ayant donné 50 milliards de dollars), 38,2 milliards de biens et une sortie de devises de services de 8,1 milliards et des exportations de 37,1 milliards. La majorité des rapports internationaux montrent clairement que le cours du pétrole pourrait être élevé, entre 2022 et 2024, avec un prix très modéré entre 2025 et 2030 du fait de l'inévitable transition énergétique avec l'accélération de l'hydrogène comme source d'énergie entre 2030 et 2040 Concernant la concurrence internationale, selon les données d'Eurostat pour 2020, 46,8% des importations européennes de gaz naturel provient de la Russie, premier réservoir mondial de gaz environ 45.000 milliards de mètres cubes gazeux ayant investi dans plusieurs canalisations en direction de l'Europe avec la capacité du South Stream de 63 milliards de mètres cubes gazeux, du North Stream1 de 55 et du North Stream2 de 55 milliards de mètres cubes gazeux( actuellement gelé), soit au total 173 milliards de mètres cubes gazeux en direction de l'Europe.
La dépendance est très hétérogène selon les pays, par exemple , la Lettonie se fournit ainsi exclusivement (100%) chez les Russes. La Finlande (98%). D'autres pays importent majoritairement du gaz russe. C'est le cas de l'Allemagne (66%) ou de la Pologne (55%). En France, seulement 20% du gaz qui est importé provient de Russie.. L'Europe importe également du gaz venu de Norvège (20,5%), d'Algérie (11,6%), des Etats-Unis (6,3%) et du Qatar (4,3%). Selon les experts, il est utopique donc de parler d'un arrêt des importations de gaz russe qui viendrait gravement perturber l'approvisionnement énergétique des pays européens.
L'annonce par les USA d'augmenter les cadences de leurs livraisons de gaz aux pays européens où durant les trois dernières semaines de janvier 2021, entre 70 et 80 cargos américains de gaz naturel liquéfié (GNL) en direction de l'Europe selon la Commission européenne ne résout pas les problèmes du fait que les prix du GNL sont bien plus élevés que ceux du gaz russe, certaines estimations donnant un prix sept fois supérieur à celui du gaz russe. Mais de son côté la Russie est aussi dépendante de ses exportations gazières vers l'Europe, qui représentent 15% de son PIB, le secteur du pétrole et du gaz assurant à lui seul en 2021, 25% des recettes fiscales totales du pays. Qu'en sera-t-il du gazoduc Nord Stream 2 qui n'est toujours pas entré en service, bloqué par les Etats-Unis et l'Europe d'un coût de 11 milliards de dollars et d'une capacité de 45 milliards de mètres cubes gazeux ' Quant au Qatar, troisième réservoir mondial de gaz entre 150.00 et 17.000 milliards de mètres cubes gazeux il est lié par des contrats avec l'Asie ne pourra que marginalement exporter vers l'Europe.
Reste l ‘Iran deuxième réservoir mondial de gaz avec plus de 30.000 milliards de mètres cubes gazeux, les négociations pour le levée de l'embargo sont toujours en cours étant lié également à des contrats fermes avec l'Asie notamment avec la Chine. Quant à l Azerbaïdjan, un autre grand producteur de gaz, les négociations avec l'Union européenne sont toujours en cours. Aussi, il ne faut pas être utopique Sonatrach sera encore pour longtemps la principale ressource en devises d'où l'importance d'un nouveau management stratégique car du fait de bilans consolidés, on ne discerne pas entre les effets positifs d'une hausse ou baisse des prix sur le marché international et sa performance interne.
L'organisation de Sonatrach est une organisation qui combine à la fois l'organisation hiérarchique et l'organisation divisionnelle, ce qui ne lui accorde pas la souplesse de ses concurrents au niveau international, sans compter la rigidité du système bancaire et surtout les interférences politiques. C'est qu'il y a lieu de tenir compte de l'environnement international et la problématique de la nouvelle stratégie énergétique mondiale. Les tensions géostratégiques et la croissance ou pas de l'économie mondiale jouent comme un vecteur essentiel dans l'accroissement ou la diminution des recettes de Sonatrach. Aussi, l'analyse du fonctionnement de Sonatrach ne peut se comprendre sans la replacer à la fois dans la nouvelle configuration de la stratégie énergétique mondiale, tenant compte des coûts, pouvant découvrir des milliers de gisements mais non rentables financièrement, du nouveau défi écologique avec un changement notable du modèle de consommation énergétique qui se dessine entre 2022/2030.
La gouvernance d'un pays est elle-même inséparable des mutations mondiales devant donc éviter d'isoler la micro-gouvernance de la macro-gouvernance qui sont inextricablement liées. La situation actuelle rend de plus en plus urgent le management stratégique et une transparence de la gestion de Sonatrach devant reposer pour toute démarche scientifique et opératoire du général au particulier, afin de saisir les interactions et pouvoir procéder à des actions par touches successives. Rendre plus efficiente Sonatrach suppose plusieurs actions stratégiques : la replacer dans le contexte international et national ; un système d'organisation au temps réel se fondant sur des réseaux et non plus sur l'actuelle organisation marquée essentiellement sur une vision hiérarchique.
Le Groupe au niveau intérieur est le véritable moteur de l'économie algérienne, un fournisseur essentiel de revenus d'exportations, de revenus fiscaux, d'où l'importance de tracer des pistes d'action car malheureusement, récemment, Sonatrach est sortie de ses métiers de base malgré la faiblesse de ses ressources humaines et surtout faisant double emplois avec d'autres départements ministériels notamment dans le dessalement d'eau de mer, récemment dans la production du ciment, l'aviation et projetant de fonder des banques, cette dispersion à vouloir faire tout a nui d'ailleurs à son management global stratégique.
2.-. Quels sont les axes directeurs d'un nouveau management stratégique de Sonatrach '
Selon Sonatrach dans son bilan publié le 31 janvier, en volume physique, les premiers indicateurs de production pour l'année 2021, affichent une augmentation d'environ 5% de la production d'hydrocarbures, étant passée, de 175,9 millions de tonnes d'équivalent pétrole en 2020, à 185,2 millions en 2021. Pour la production de gaz naturel liquéfié, elle est en augmentation de 14% en 2021, atteignant un niveau de 26,3 millions de mètres cubes, contre 23,1 en 2020 et assurant la couverture des besoins du marché national en énergie, pour 64 millions de tonnes équivalent pétrole en 2021, soit une augmentation de 9% par rapport à 2020. Les exportations ont enregistré une hausse de 18% par rapport à l'année 2020, passant de 80,7 millions de tonnes équivalent pétrole fin 2020, à 95 millions de tonnes en 2021. Il s'agira donc d'élaborer un modèle de simulation donnant plusieurs variantes en fonction des paramètres et variables -fonction de contraintes qu'il s'agira d'éliminer pour éviter des effets pervers.
La démarche devra être de type itératif. Elle consistera à itérer les séquences en plusieurs étapes : fixer les objectifs d'amélioration des performances reliés à chaque fonction où à chaque système de gestion, selon une démarche descendante et en vérifier le réalisme ( ratios, contexte) ; - évaluer l'ordre de grandeur des impacts attendus (gains, qualité, délais, coût...) selon une démarche ascendante ; - évaluer les moyens et les délais nécessaires (ordre de grandeur) et enfin vérifier qu'à chaque objectif fixé peuvent être associés des indicateurs de performance faciles à mettre en ?uvre. Cette simulation permettra la mise en place de deux ou trois scénarios d'amélioration des performances de Sonatrach tenant compte de l'évolution erratique tant du cours du dollar, de l'euro que du cours du pétrole et du gaz, permettant d'identifier chaque action, décrire le contenu, évaluer les moyens, les délais, les coûts associés à l'action, vérifier le niveau de gain attendu éventuel, rédiger une fiche descriptive de chaque action accompagnée d'un tableau récapitulatif des moyens, coûts et gains attendus et enfin établir un tableau récapitulatif des indicateurs de performance à prévoir.
Sonatrach, société par actions et propriété exclusive de l'Etat, devra faire face aux mutations quant à son nouveau rôle de société économique et commerciale créatrice de richesses et aux changements dans son mode de fonctionnement en vue d'évoluer dans un environnement international de plus en plus concurrentiel. Pour cela, il s'agira principalement d'analyser l'ensemble des règles juridiques influençant le secteur énergétique (environnement légal et institutions publiques), les circuits banques primaire- banque centrale, évaluer les structures d'appui professionnelles existantes , les structures d'appui techniques et de formation, l'identification de la stratégie des entreprises concurrentes et des institutions internationales et leurs facteurs- clés de succès pour une comparaison nécessaire de la stratégie internationale des grands groupes pétroliers et gaziers. Cela implique la prise en compte de la comparaison des comptabilités- organisation, filialisation, les récents fusionnements, la concurrence des énergies substituables, de l'environnement avec des activités non polluantes en incluant donc de nouveaux coûts nécessaires tenant compte de cette nouvelle contrainte internationale.
Le nouveau management stratégique doit, avant tout, diagnostiquer l'impact de l'environnement national et international sur Sonatrach et l'appréciation des domaines où l'interface Sonatrach/environnement peut être améliorée afin de rendre plus performante l'entreprise et la hisser au niveau de la concurrence mondiale. La description des opérations devrait permettre d'identifier les gisements de productivité et les niches de gains de coûts (comparaison avec des compagnies tests)- volume, rentabilité et analyser la stratégie des principales institutions similaires dans le monde sur les plans : technologie- standards et normes- sous-traitance et enfin le conventionnement et ce, afin de réduire les coûts et d'avoir une stratégie agressive afin de prendre des parts du marché tenant compte de la concurrence. Sur le plan de la gestion interne s'impose un audit des immobilisations corporelles et incorporelles.
Il est à rappeler que sur le plan strictement comptable, les immobilisations corporelles comprennent le terrain, les constructions, les installations techniques, matériel et outillage industriels, ainsi que les installations générales, agencements, matériels de transport, matériel de bureau et matériel informatique, mobiliers et emballages récupérables. Dans la comptabilité des sociétés, ne sont pris en compte que les biens dont l'entreprise est propriétaire, les biens corporels loués ne figurant pas à l'actif, ce qui constitue une lacune importante que certaines entreprises internationales comblent en général pour ne pas avoir un bilan biaisé. Quant aux immobilisations incorporelles, elles comprennent les frais d'établissement, les frais de recherche et développement, les concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés ainsi que le droit au bail commercial. Il s'agit de préparer un audit opérationnel du patrimoine existant, en le réactualisant à la valeur du marché. Parallèlement un audit technologique et des moyens matériels (fixes et roulants) qui permettent de rentabiliser ce qui existe car le poste services (paiement des connaissances étrangères, l'expert national pour le même travail étant rémunéré actuellement et cela n'est pas propre à Sonatrach, parfois à dix fois moins que l'étranger) et l'immobilisation du parc roulant notamment au niveau de Naftal, sont inquiétants. Pour les autres activités existantes, comme le raffinage, le transport, la transformation et la distribution, seuls les audits pourront tracer les actions concrètes à mener en envisageant soit d'internaliser l'activité, soit de l'externaliser avec une priorité au profit des cadres et travailleurs du secteur de certaines activités ou le partenariat afin d'éviter la dispersion source de gaspillage des ressources et d'inefficience de l'entreprise. L'objectif est donc d'évaluer le degré de compétitivité des outils, équipements et immobilisations utilisés dans le contexte d'évolution technologique international.
Cette opération d'audit consistera à rassembler l'information sur les caractéristiques techniques, et les conditions de fonctionnement des équipements et de gestion des immobilisations, évaluer ses équipements et immobilisations corporelles et incorporelles, le niveau des stocks dormants, (objectif stock zéro) ces derniers donnant une comptabilité déconnectée de la réalité économique supposant de connaître le niveau d'automatisation, le niveau de performance, les besoins de maintenance non satisfaits, la pertinence des investissements réalisés et enfin la compétence du personnel utilisateur. Cela permettra d'analyser les fortes et faibles technologies des équipements, les alternatives stratégiques sur les programmes d'investissements, le besoin de formations techniques et d'acquisitions de savoir-faire et enfin le niveau de maîtrise de la gestion des moyens matériels et des stocks. Cet audit préalable des immobilisations devrait permettre une gestion transparente des coûts et des contrats. L'objectif est d'optimiser les conditions de mise en ?uvre des options stratégiques. Ce module dans le plan d'action supposera la description des opérations suivantes : évaluer l'efficacité de la structuration actuelle en fonction des axes stratégiques de Sonatrach, envisager des structures organisationnelles plus adaptées à ses missions, évaluer les systèmes d'information quant à leur efficacité sur le plan délai, coût et atteinte des objectifs.
Cela implique l'analyse du test d'efficacité des structures et organigrammes existants, de l'évaluation des circuits et analyser les supports d'information de gestion afin de raccourcir les délais source de surcoûts. Sur le plan comptable, Sonatrach, bien qu'existe une direction de l'audit au niveau de la direction générale, établit souvent un bilan consolidé où l'on ne cerne pas correctement les centres de coûts du fait de ce que les économistes appellent les comptes de transfert, pouvant voiler la mauvaise gestion d'une division. Par ailleurs, au niveau des unités de production , la comptabilité établit une valeur globale pour des ventes similaires de certains produits, résultant de la consolidation de produits exportés au prix international et de produits écoulés sur le marché interne à un prix largement plus bas. Aussi faute de comptes physico-financiers à prix constants, les ratios de gestion sont d'une signification limitée pour apprécier la performance.
Il en résulte l'urgence de mettre en place des comptabilités analytiques et de mieux adapter les structures organisationnelles à la mission et aux contraintes de Sonatrach, de définir la structure des responsabilités et de concevoir un système d'information efficace, fonctionnant sur le principe de réseaux afin de discerner les centres de coûts en temps réel.
En conclusion, du point de vue géostratégique, contrairement aux supputations de certains esprits malveillants, il n'y aura pas de conflits armés entre la Russie et l'Occident, où tout le monde y perdrait. Pour l'Algérie, qui doit défendre ses propres intérêts, n'existant pas de sentiments dans les relations internationales, il faut éviter les erreurs du passé, de l'utopie de la rente éternelle, l'objectif stratégique, profiter de cette manne pour diversifier l'économie supposant de profondes réformes structurelles et devant accélérer la transition énergétique, le Mix énergétique, combinant l'efficacité énergétique, le développement des énergies traditionnelles, les énergies renouvelables et surtout une plus grande rigueur dans l'allocation des ressources financières. L'Algérie a engrangé en devises plus de 1.100 milliards de dollars entre 2000/2021, dont plus de 98% provenant de Sonatrach , avec des dépenses, sans compter la partie dinars, un montant d'importation en biens et services de plus de 1.055 milliards de dollars. Et pourtant les impacts sont mitigés, un taux de croissance dérisoire, faute de vision stratégique amplifiée par la corruption et la mauvaise gestion. Car, la bonne gouvernance et la valorisation du savoir sont les piliers du développement du XXIème siècle.
*Professeur des universités, expert international - Expert International -professeur d'Université en management - docteur d' Etat en gestion (1974) -Expert-comptable diplômé de l'Institut supérieur de gestion de Lille-France (1973) directeur général des études économiques et premier conseiller (magistrat) à la cour des Comptes 1980/1983- Directeur d'Etudes -Ministères Energie/Sonatrach 1974/1979-1990/1996-2000/2007-2013/2015
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Posté Le : 03/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abderrahmane Mebtoul
Source : www.lequotidien-oran.com