Face aux scandales politico-financiers et à la chasse aux Roms : Le Sarkogate de la déviance intégrale

Tout va de mal en pis. Au plus bas des sondages, Sarkozy est sérieusement menacé par son rival de l'UMP, Dominique De Villepin, dans la course à la candidature aux primaires. Dans tous les cas de figure, il est donné battu par la gauche. Il reste pour le moins significatif que le président français, après avoir perdu de son aura et de sa crédibilité, est toujours dans les bonnes grâces de l'extrême-droite satisfaite plus que de raison de la politique xénophobe et raciste qui a ciblé la communauté maghrébine et les Roms. A deux ans des présidentielles, la démarche sarkozienne, amarrée au lepénisme et en perte de soutien dans les médias qui lui étaient largement et globalement acquis, s'interprète comme une forme pernicieuse de déviance morale et politique de la République en danger de délitement. La crise des valeurs républicaines est le fait d'une vision discriminatoire, initiée par le traitement au Kärcher des banlieux en feu de la 3e génération des beurs et conclu par la chasse indigne des Roms intégrés depuis 1.000 ans. C'est que la «Â préférence identitaire » se conçoit dans l'exclusion qui prône l'islamophobie ambiante et l'esprit communautariste réducteur qui mine les fondements de la République de l'égalité citoyenne. Elle est la négation intégrale des valeurs universelles des droits de l'homme dont la France se présente en porte étendart et du modèle d'intégration qui a fait son âge d'or lors des «Â 3 glorieuses ».A bout de souffle, le Sarkozysme se décline en série noire de scandales politico-financiers et de graves accusations d'espionnage mettant en cause les sphères influentes de l'Etat, comme l'a révélé la cabale «Â Le Monde ». Au commencement : juste une affaire Woerth qui devient Bettencourt pour finir en Sarkogate, associant tous les ingrédients du conflit d'intérêts, du trafic d'influence et du financement illégal du parti au pouvoir. Sur la sellette, le président Sarkozy est attaqué sur tous les fronts : l'opposition socialiste dénonçant l'incurie et le «Â spectacle de dévoiement » de l'Etat, son rival de droite, Dominique de Villepin, stigmatisant le «Â cafouillage » de l'exécutif qui ne parle plus de la même voix, comme le montre l'épisode tumultueux de la circulaire de l'Intérieur, la violation des principes d'«impartialité de l'Etat», du «secret de l'instruction» et du «secret des sources». La déliquescence a atteint son paroxysme dans le virage sécuritaire amorcé par Sarkozy qui s'est traduit par la chasse aux Roms de Bulgarie et de Roumanie. Malgré la dénégation et le sentiment de réprobation générale, en France et dans toute l'Europe, le processus de démantèlement se poursuit, avec l'expulsion de 69 Roms embarqués de l'aéroport de Marseille-Provence à  destination de Bucarest. Plus d'un millier de Roms ont été à  ce jour chassés de France. Dans une pétition «touche pas à  ma nation, publiée par «Libération» et signée par des artistes et des intellectuels et des hommes politiques, il est dénoncé une «atteinte intolérable aux principes constitutifs de la Nation». Ce mouvement de contestation s'est cristallisé au sein du Parlement européen, appelant à  la cessation des expulsions massives, et de la commission européenne menaçant Paris de poursuites devant la Cour de justice pour non-respect de la législation de l'Union européenne. Au final, la déviance intégrale dans sa forme la plus significative : la terre d'asile et des droits de l'homme attaquée sur la question des droits de l'homme et de la libre circulation des personnes.