Sortir dans les rues pour affronter ses concitoyens, au risque de donner la mort, est un acte qui relève d'une autre ère, et non de la modernité, car l'Etat républicain a balisé, par ses lois et leur application implacable, les frontières qui séparent la citoyenneté de la non-citoyenneté.Le chômage, la mal-vie, l'oisiveté, ce sont des fléaux sociaux qui minent la cohésion intercommunautaire, alors que le traditionalisme excessif, la religiosité dévote non assumée par les jeunes, le refus de quelques aspects de la modernité susceptibles d'intégrer la jeunesse à une certaine universalité, aggravent la situation et doublent le malaise social lié aux attentes socio-économiques d'une inquisition obstinée qui rend impossible toute vie libérée des carcans de la tradition en dehors du choix de l'auto-bannissement. Ce n'est certainement pas la visite d'une journée qui permettra à un ministre, même s'il avait une perception très aiguë des réalités profondes de nos terroirs, de s'attaquer à une question aussi complexe, dont d'ailleurs les réponses économiques et de projets infrastructurels de portée multisectorielle constituent une partie de la réponse. Mais il faut parier sur l'audace des sages de cette région qui trouveront certainement les mots qui traduiront le message fort dont deux communautés toutes deux algériennes, ont cruellement besoin pour cesser de se croire au Moyen-âge et de se mettre au diapason des enjeux de l'heure qui se posent à leur wilaya en particulier et à toute l'Algérie en général. Le reste, c'est-à-dire les écoles, l'eau, les routes, les infrastructures socio-sanitaires, les zones industrielle et d'activités, les espaces de loisirs, de villégiature, etc., c'est une affaire de moyens financiers aujourd'hui disponibles et objet d'une générosité inédite des pouvoirs publics. Il s'agit pour les populations locales d'être à la hauteur de ces acquis. La modernité, le vrai progrès sont ce prix.
Posté Le : 08/07/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A R
Source : www.lnr-dz.com