Face aux promotions Lacoste et «Couscous»

Réalité n Mais indépendamment de ces grosses fortunes montées à la sueur de leur front, les Algériens lambda avaient-ils une chance de grimper sur l'échelle sociale et de réussir malgré les embûches, de toutes sortes, dressées sur leur chemin par les occupants 'L'occupation de l'Algérie pendant plus de 132 ans a certes permis à des colons sans le sou de monter de véritables fortunes, dont les restes transférés ailleurs sont aujourd'hui gérés par leurs petits-enfants en Italie, en Corse, en France et même en Amérique latine.Dans cette colonisation, les indigènes avaient évidemment très peu de place.Pourtant, des musulmans servis par leurs relais ou une bosse exceptionnelle des affaires vont montrer eux aussi peurs propres affaires et des affaires florissantes.Nous citerons, entre autres, les huileries de Tamzali, les transports de Bekhaira, les limonades de Hamoud Boualem et bien d'autres encore.Mais indépendamment de ces grosses fortunes montées à la sueur de leur front, les Algériens lambda avaient-ils une chance de grimper sur l'échelle sociale et de réussir malgré les embû-ches, de toutes sortes, dressées sur leur chemin par les occupants?'Ils n'avaient pas la moindre chance de monter plus haut que leur escabeau.Pourtant des Algériens vont se faire un plaisir de monter au firmament de la réussite grâce à leurs appuis et à leur fric.Alors posons-nous la question sincèrement, sans honte et sans rougir : jusqu'où pouvait aller un Algérien dans son escalade de l'échelle sociale au temps de la colonisation ' Généralement, il piétinait sur place et l'administration coloniale trouvait toujours un moyen pour le dissuader de continuer à monter plus haut.Comment 'Elle avait à sa disposition une batterie de mesures qu'elle avait tout spécialement concoctée à cet usage et à cet effet.Il fallait d'abord que ses impôts ou ceux de sa famille soient à jour, qu'il ait un certificat de comportement vierge et surtout qu'il n'ait eu jamais à faire au fisc ou à la justice et de préférence avoir dans sa lignée un ou plusieurs combattants de la Première Guerre mondiale tombés au champ d'honneur et naturellement la nationalité française.En fait, les embûches commencent dès l'école primaire et l'examen de 6e.La France avait fait de cet examen un concours pour éliminer le maximum d'indigents, autrement dit les musulmans.Pire, dans les Hauts-Plateaux, l'académie de Tiaret avait exigé des élèves musulmans de se munir d'un certificat médical attestant qu'ils n'étaient atteints d'aucune maladie et prévenir une éventuelle contamination des petits Européens le jour des épreuves.Les autres échéances scolaires n'étaient pas exemptes de coups tordus décidés et inventés par une administration incapable de se renouveler.