L'érosion du pouvoir d'achat de larges couches de la société renseigne sur la vulnérabilité qui s'abat sur les salariés de bas rangLes revendications se multiplient et la grogne enfle. Dans ces conditions sensibles, la logique veut que seul le dialogue doit l'emporter sur toute autre raison.
Depuis ces derniers jours, les produits de première nécessité connaissent une augmentation effarante en matière de prix. Cette tendance est quasiment laissée à des commerçants sans foi ni loi et plus particulièrement les grossistes qui excellent dans le jeu de la spéculation et le dérèglement des prix en régentant en maîtres absolus le marché. Ce qui fait défaut, c'est que les pouvoirs publics ont moult fois précisé qu'ils allaient opérer des visites d'inspection sur le terrain pour contrer ces agissements et ces pratiques déloyaux. Cette démarche qui ressemble à des ânonnements et des voeux pieux, n'a pas influé sur la réalité d'une mercuriale qui donne le tournis au citoyen lambda pris comme il faut par cet étau de la flambée vertigineuse des prix de produits de première nécessité.
L'érosion du pouvoir d'achat de larges couches de la société renseigne sur la vulnérabilité qui s'abat sur les salariés de bas rang et même sur ceux qui se reconnaissent dans une grille appartenant à un salaire moyen. Les conditions socio-économiques se heurtent à une volatilité avec comme soubassement la chute drastique des prix du pétrole.
Ce tableau montre on ne peut mieux que la crise est profonde. L'Algérie n'est pas le seul pays à subir cette situation de crise puisque des pays autrement plus nantis comme l'Arabie saoudite vivent une situation économique difficile induite par les effets de la dépression pétrolière.
En Algérie, ce sont surtout les secteurs pourvoyeurs d'emplois qui souffrent et l'on risque de voir le pouvoir d'achat des travailleurs s'éroder davantage. Les répercussions sur le plan social vont se faire sentir avec persistance si les canaux du dialogue et de la concertation ne se mettent pas en branle pour tempérer les ardeurs et essayer d'alléger le fardeau quant aux conséquences de la crise sur le plan social. Les syndicats autonomes qui se sont organisés au sein d'une structure fédérant leurs activités, prévoient une série de grèves pour exprimer des revendications d'ordre corporatistes. La scène sociale est en ébullition et les solutions tardent à voir le jour quant aux problèmes de fond que traversent certains secteurs comme la Fonction publique. Les revendications se multiplient et la grogne enfle. Dans cette perspective, la logique veut que seul le dialogue doit l'emporter sur toute autre raison. Cette vertu est un levier susceptible de dissiper les dissensions et les frictions pour mettre en place une pratique en mesure d'absorber les tensions qui sont le produit d'une situation intimement liée aux nouvelles mesures prises par les pouvoirs publics pour faire face à la crise financière des plus délicates que traverse le pays.
Le mécontentement se lit à travers des sit-in et des rassemblements qui sont enregistrés ici et là, ce qui explique que la crise commence à produire ses effets qui annoncent le début d'une situation en rapport avec les mesures qui découlent de cette dernière. L'urgence est de réfléchir sur les voies et moyens qui puissent amener les acteurs sociaux et les protagonistes politiques à leur tête l'Exécutif pour enclencher l'amorce d'un processus de dialogue social responsable dans la perspective de trouver des issues salvatrices sur fond d'un compromis qui évitera au pays un scénario qui pourrait le faire sombrer dans l'aventurisme et l'instabilité.
Les enjeux sont tellement profonds et de taille, la maîtrise de l'espace et du front social sur le plan politique, exige que la prudence et la retenue soient les maîtres- mots des patriotes qui président à la destinée du pays. Ouvrir les canaux du dialogue et de l'écoute quant aux préoccupations légitimes des citoyens et des acteurs sociaux par rapport aux questions liées à leurs conditions socioprofessionnelles.
La négociation est l'outil le plus idoine et le plus correct pour engager une dynamique par rapport aux questions sociales avec une flexibilité politique digne de ce nom pour donner des gages aux mécontents et aux démunis qui se sentent aujourd'hui livrés à eux-mêmes.
La négociation et le dialogue sont les vertus d'un Etat soucieux de l'intérêt national, il ne faut pas tourner le dos à une réalité saillante si on veut remédier à la situation. L'urgence réside dans l'implication des forces vives du pays dans ce sursaut salvateur sans exclure aucun acteur.
Les syndicats autonomes sont une réalité objective, ils existent par la force de la loi et aussi par la force des luttes qu'ils mènent pour l'amélioration de leur situation socioprofessionnelle. Il est dans l'intérêt des pouvoirs publics, pour ne pas dire dans leur obligation, étant donné qu'ils incarnent la force de l'Etat d'ouvrir les canaux du dialogue et de la concertation avec tous les partenaires sociaux pour anéantir toutes les velléités de l'éclatement du corps social et de sa dislocation.
Les retombées politiques seront lourdement ressenties et leurs conséquences pourraient prendre une ampleur politique plus aiguë et plus extrême.
Dialoguons alors!!!
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Posté Le : 08/01/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hocine NEFFAH
Source : www.lexpressiondz.com