Algérie

Face aux nouvelles mutations mondiales, l'Algérie doit avoir une vision stratégique



Face aux nouvelles mutations mondiales, l'Algérie doit avoir une vision stratégique
Les dernières mesures au niveau du Conseil des ministres restreint sont certes louables mais insuffisantes, décisions à court terme, devant les insérer au sein d'une vision stratégique de moyen et long terme, le monde ne nous attend pas, toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Evitons une vision tant de sinistrose car tout ce qui a été réalisé depuis l'indépendance politique n'est pas totalement négatif, mais également d'autosatisfaction source de névrose collective, devant être tout simplement réaliste, et privilégier les intérêts supérieurs du pays. l'Algérie peut relever les défis de cette crise multidimensionnelle, devant à la fois rétablir la morale de ceux qui dirigent la Cité, devant donner l'exemple et optimaliser durant ces quatre-cinq années , la crise risquant d'être de longue durée, l'utilisation des réserves de change qui risquent de fondre, si elles sont gaspillées, comme le beurre au soleil .Le débat stratégique qui doit avoir lieu, jamais abordé en Algérie avec sérénité, devant privilégier le dialogue politique, économique et social sans exclusive doit être le suivant : quel est le rôle de l'Etat dans le développement économique et social, l'efficacité des institutions à mettre en place , passant par une cohérence gouvernementale, et quelle place de l'Algérie en 2020/2030 au sein de la mondialisation irréversible car en ce XXIème siècle , les batailles économiques se remportent grâce à la bonne gouvernance et à la valorisation du savoir. Depuis ce conseil, nous assistons à une émeute d'hommes politiques, de ministres et de soi-disant experts, à de rares exception près comme ami Abdelhak Lamiri, qui s'autoproclame expert en hydrocarbures, se contredisant alors qu'ils affirmait il y a peu de temps le contraire, n'étant pas crédible aux yeux de la population qui a une mémoire. La majorité des responsables sachant uniquement dépenser et non gérer, étant responsables de la situation actuelle, veulent aujourd'hui donner le gage de l'efficacité au nom du patriotisme économique et invoquant comme toujours les directives du président de la République. Aussi, suite à mes précédentes contributions, sur ce sujet ((2008/2014 voir www.google.com), cette présente analyse des années 2015/2025-2030 qui devra donc concilier l'impératif de productivité et la cohérence sociale, les principes d'une société ouverte et le devoir de solidarité, en un mot l'efficacité et l'équité, impliquant les citoyens en un mot une société participative. Favoriser une croissance innovante au sein d'une économie ouverte Le patriotisme économique ne saurait s'assimiler au tout Etat, mais à un rôle plus accru de l'Etat régulateur , différence de taille pour toute politique économique fiable devant tenir compte de cette dure réalité, malgré la crise mondiale, d'une économie de plus en plus globalisée : favoriser l'efficacité économique pour une croissance durable reposant sur l'entreprise quelle soit publique ou privée dans une économie ouverte et son fondement le savoir tout en garantissant le principe d'équité, les politiques parleront de justice sociale. Aussi, je déplore qu'aucun débat public sérieux n'ait eu lieu sur le futur rôle de l'Etat en Algérie, débat indispensable pour éclairer la future politique économique et sociale. C'est une des explications fondamentales du changement périodique du cadre juridique des investissements , du manque de cohérence et de visibilité, du fait de la neutralisation des rapports de forces, la politique gouvernementale se trouvant ballottée entre deux forces sociales antagoniques, la logique rentière épaulé par les tenants de l'import (13 000 mais en réalité seulement 100 contrôlant plus de 80% du total) et de la sphère informelle malheureusement dominante et la logique entrepreneuriale minoritaire. Cela explique également que l'Algérie est dans cette interminable transition depuis 1986, ni économie de marché, ni économie administrée, expliquant les difficultés de la régulation, l'avancée des réformes étant inversement proportionnelle au cours du pétrole et du cours du dollar, les réformes depuis 1986 étant bloquées ou timidement faites avec incohérence lorsque que le cours s'élève. Une économie ouverte, la dure réalité, comme le montre l'actuelle crise mondiale ne signifie pas la fin du rôle de l'Etat régulateur car le marché a besoin d'être encadré. Aussi La nouvelle politique socio-économique algérienne devra reposer sur trois éléments fondamentaux complémentaires. Premièrement, elle doit tenir compte de l'adaptation aux mutations mondiales irréversibles. Les négociations futures avec l'Organisation mondiale du commerce et les Accords pour une zone de libre échange avec l'Europe applicable depuis le 01 septembre 2005, doivent se synchroniser aux avantages comparatifs des pays du Maghreb dans leur ensemble. Car je pense fermement que l'Algérie ne dispose pas d'autres alternatives que l'adaptation à la mondialisation dont les espaces euro-maghrébins, euro-africains et euro-méditerranéens constituent son espace naturel. Prétendre que la mondialisation aliène le développement du pays et les libertés c'est ignorer une évidence: sans insertion dans l'économie mondiale, l'Algérie serait bien davantage ballottée par les vents des marchés avec le risque d'une marginalisation croissante. La nouvelle politique économique doit être marquée par l'adaptation à l'universalisation de l'économie de marché, le commerce international n'étant pas un jeu à sommes nulles. L'ouverture peut être douloureuse à court terme car elle impose des changements mais elle est bénéfique à moyen et long terme, mais devant être conscient que cette ouverture sera combattue par des forces sociales rentières, devant donc permettre l'éclosion de forces sociales réformatrices nouvelles Deuxièmement, il y a lieu de garantir les grands équilibres macro-économiques par une monnaie stable et par la réduction des déficits publics, ces deux conditions, étant une condition nécessaire mais non suffisantes, évitant la hausse des prix sur des structures de monopoles inchangées, (l'économie de marché ne signifiant pas hausse des prix ce qui se passe actuellement), et donc aller vers les réformes institutionnelles et micro-économiques qui accusent un retard important au sein d'un monde de plus en plus interdépendant. Notamment la réforme de l'Etat, de la justice, de l'école (la mère des réformes qui conditionne le tout), de l'économie (surtout le système financier figé, lieu de distribution de la rente et favoriser un véritable marché du foncier), le tout devant être harmonisé avec de nouveaux systèmes de protection sociale qui doivent s'adapter, aller en cohérence et en mouvement s'intégrant à une économie dominée par le consommateur mondial et arbitrée par les marchés financiers. La compétition dans une économie globale fait que chacun a le monde pour marché et tous les consommateurs pour clients. La traduction d'un monde ordonné autour de la production est largement dépassée. Et l'introduction en lice de l'Inde et surtout de la Chine dans le commerce mondial représente une vraie révolution, caractéristique de l'unification des conditions de production dont la valeur ajoutée augmente mais dont les distances entre la production et la consommation diminuent avec là révolution dans le domaine du transport et des télécommunications. La libéralisation des mouvements de capitaux transgresse les frontières géographiques. Il y a lieu de revoir les concepts erronés de stratégie industrielle et d'imaginer une nouvelle politique de l'entreprise. Car à l'intérieur des entreprises se mettent en ?uvre de nouveaux modes d'organisation éloignés du taylorisme, des grosses sociétés avec leurs lourdeurs bureaucratiques, fondés sur le raccourcissement des chaînes hiérarchiques, sur l'amélioration de la qualification , sur l'implication des personnes, sur la décentralisation interne et la gestion prévisionnelle des compétences. Troisièmement, la mutation nécessaire des services publics marchands. La conception passée sur une superposition forte entre secteur public, entreprise publique, monopole, activité limitée du territoire national doit faire place à l'efficacité de gestion, à la concurrence des services collectifs. Si certaines infrastructures peuvent continuer à être gérées par des monopoles les services de transport, eau, électricité, téléphone vocal doivent être libéralisés. Ainsi la plupart des pays émergents sans compter les pays développés ont des services collectifs caractérisés par de très nombreux acteurs privés et publics, puisque le commerce, l'agriculture et l'industrie sont presque totalement privatisés. Cependant, pour éviter les effets pervers du marché, l'action régulatrice de l'Etat est nécessaire pour assurer la cohésion sociale. La nouvelle politique socio- économique en Algérie devra être marquée en ce début du XXI ième siècle par l'innovation, mais également éviter qu'une économie qui produit la richesse ne détruise les liens sociaux dans un univers où la plupart des structures d'encadrements, (familles, religion, syndicats) sont faibles surtout en Algérie où bon nombre d'organisations sont des appendices bureaucratiques sans impacts de mobilisation mais monnayant leurs soutiens contre une fraction de la rente pétrolière et gazière. (A suivre)




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