Algérie

Face aux frondeurs du parti



Aït Ahmed vole au secours de la direction du FFS Après les turbulences provoquées par l’action des cadres du FFS ayant contesté la légitimité de la direction d’Alger, cette même direction a organisé, hier, un point de presse. L’occasion de faire le point, après la tenue du Conseil national, jeudi, sur la situation politi-que du pays. S’agissant précisément de la fronde des membres du Conseil national qualifiée d’ailleurs de «tentative de putch», Amar Laskri donne lecture d’une lettre de Hocine Aït Ahmed, dans laquelle il n’y va pas de main morte contre les concernés.Le président du FFS regrette la tentative de «brader le capital politique du parti en l’engluant dans des luttes de personnes et dans la surenchère médiatiquement téléguidée». Tout en condamnant l’action des dissidents, le leader du FFS recommande cependant à son premier secrétaire d’avoir la main légère et d’éviter les purges et de surtout récupérer ceux qui sont entraînés dans le mouvement de dissidence. Ali Laskri a, alors, certifié, aux journalistes, qu’il n’y aura pas d’exclusion, mais que des sanctions fermes seront prises contre les insubordonnés, dont les élus «qui ont exploité leur mission de mandataire à des fins personnelles». Cette affaire close, Ali Laskri s’est ensuite livré aux traditionnelles récriminations contre le pouvoir, un discours ayant l’air d’un déjà entendu. Suite à quoi, Laskri a livré son appréciation sur le procès en cours de la caisse principale de Khalifa Bank et a tenu à remettre quelques pendules à l’heure du dernier épisode de fronde dans les rangs des militants et élus du parti. Déjà dans sa résolution politique, le Conseil national a estimé que «la transformation de l’affaire Khalifa -une affaire éminemment politique- en une supercherie judiciaire, est la preuve flagrante de la complicité, de la responsabilité et de la persistance de la politique maffieuse des décideurs». Les deux membres du secrétariat national, susmentionnés, ont confirmé ce verdict. «L’affaire Khalifa devrait être le procès du régime. Pourquoi les autorités nationales ont-elles laissé faire (l’essor de l’empire financier éponyme, ndlr). Dans ce cas là, elles sont autant responsables», a noté Ali Laskri. «On a réduit une affaire, qui relève de la Haute trahison, à un procès d’hôtesses de l’air, de sportifs et de gardes du corps», a surenchéri Karim Tabbou. A propos du retard accusé dans l’organisation du 4ème congrès du parti, Ali Laskri a affirmé que la direction le prépare. «Jusqu’à présent, toutes les conditions n’étaient pas réunies pour le tenir dans les délais statutaires». Concernant la proposition du chef de gouvernement de jumeler deux rendez-vous électoraux (les législatives et les locales, par exemple), Karim Tabbou a soutenu que depuis l’élection présidentielle de 2004, «le pays fonctionne par effet d’annonce, afin de faire diversion». Il a ajouté que les partis politiques «sont réduits à ne concevoir la politique que dans le moule électoral». Faut-il comprendre que le parti de Hocine Aït Ahmed va encore boycotter ces législatives?


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