Algérie

Face au spectre de la guerre civile après le retrait de l'Otan



Face au spectre de la guerre civile après le retrait de l'Otan
Les talibans ont résisté au déluge de feu et les armes pullulent à l'approche du départ d'Afghanistan des soldats de l'Otan. Le spectre d'une guerre civile plus sanglante encore que celle ayant suivi le retrait des Soviétiques se fait de plus en plus menaçant.
Le dernier des 33 000 Américains déployés en renfort, il y a trois ans, a quitté le pays fin septembre, laissant sur place 68 000 hommes qui devront quitter le pays à la fin 2014, de même que les quelque 40 000 autres soldats de la coalition. Certains spécialistes de l'Afghanistan s'alarment des conséquences de ce retrait, estimant que le gouvernement du président Hamid Karzaï, compte tenu de ses moyens financiers, militaires et humains limités, sera balayé à la première offensive des insurgés. «Je pense que la chute du gouvernement n'est qu'une question de temps. Ça ne fait aucun doute. En 2014, 2015, c'est le chaos et la violence qui régneront à Kaboul», met en garde Candace Rondeaux, du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG). Pire, la «fracture» observée dans les années 1990 après le départ de l'Armée rouge soviétique et la prise de pouvoir par les talibans (1996-2001) «sera aggravée par le fait qu'il y a plus d'armes en circulation dans le pays et plus de raisons favorisant une plus grande brutalité», estime-t-elle. Dans un rapport de la fondation Carnegie pour la paix intitulé «Dans l'attente des talibans en Afghanistan», le Français Gilles Dorronsoro prévoit lui aussi l'effondrement du gouvernement pro-occidental à Kaboul. «Après 2014, le niveau du soutien américain au régime afghan sera limité. Après une nouvelle phase de guerre civile, une victoire des talibans devrait suivre», avance-t-il. Le retrait des forces de la coalition, qui ont chassé les insurgés islamistes du pouvoir en novembre 2001, «se traduira automatiquement par une avancée des talibans, particulièrement dans l'est et le sud du pays», selon lui. Les Occidentaux affirment au contraire, pour justifier leur calendrier de désengagement, que les Afghans seront capables d'assurer leur sécurité après 2014. Cette assertion est «complètement irréaliste», tranche Candace Rondeaux, soulignant que les troupes afghanes se composent souvent de soldats illettrés et mal formés et que l'armée «ne dispose ni de moyens aériens, ni de capacité logistique, et ne montre aucune cohésion réelle». Les talibans en revanche ont à maintes fois prouvé leurs talents de stratèges: s'ils ont certes perdu du terrain dans le sud, ils ont multiplié les assassinats de hauts responsables, mené des attaques humiliantes pour l'ennemi et infiltré les forces de sécurité afghanes.


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