Face à la réprobation grandissante dans le monde

Bush refuse de «plier bagage» et préconise la patience Le président G.W. Bush a appelé lundi les Américains à la patience et a déclaré que le moment n’était pas venu de «plier bagage et de rentrer à la maison», face à une réprobation sans cesse grandissante de la guerre engagée en Irak, il y a quatre ans. Dans une déclaration de quelques minutes, M. Bush a dit qu’il faudrait «des mois» pour que sa nouvelle stratégie irakienne porte ses fruits. Il a reconnu que le combat était «difficile», mais réclamé «courage et détermination» des Américains. «Devant les défis existant en Irak, conclure que notre meilleure option serait de plier bagage et de rentrer à la maison serait tentant (...) mais je crois que les conséquences seraient dévastatrices pour la sécurité américaine», a dit M. Bush face aux tentatives de ses adversaires démocrates, désormais majoritaires au Congrès, de hâter un retrait. Selon un sondage réalisé pour la chaîne CNN, 70% des Américains sont contre la guerre. Ils étaient moins de 30% juste après le début des hostilités. Ce morbide anniversaire coïncide pour M. Bush avec une épreuve de force avec le Congrès. La Chambre des représentants ouvre mercredi un débat sur un collectif budgétaire finançant les opérations militaires en Irak et en Afghanistan. Les démocrates veulent assortir la loi d’un calendrier de retrait d’ici à l’automne 2008. Le texte qu’entendent voter les démocrates s’apparente à la «recette de l’échec», a dit le porte-parole de la Maison-Blanche Tony Snow, et, «tel qu’il est actuellement formulé, le président y opposerait son veto». Bush a de nouveau appelé l’opinion à laisser au plan, annoncé le 10 janvier et considéré par beaucoup comme celui de la dernière chance, le temps de fonctionner. Une erreur, sauf pour Bush Toutes les enquêtes d’opinion indiquent qu’une majorité d’Américains voudraient voir leurs troupes rentrer immédiatement ou dans l’année. La plupart estiment aussi que la guerre était une erreur. Seule l’administration continue à défendre la décision d’attaquer l’Irak. «J’espère que George W. Bush finira cette guerre», a déclaré la sénatrice Hillary Clinton, favorite des sondages pour l’investiture démocrate à la présidentielle de 2008. «S’il ne le fait pas quand je serai présidente moi je le ferai», a-t-elle promis. La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a rappelé que la politique «erronée» de M. Bush en Irak avait été rejetée par les Américains quand le parti présidentiel a perdu les élections parlementaires de novembre. «Et elle sera rejetée par le Congrès», a-t-elle ajouté.