Algérie

FACE À LA PEUR



FACE À LA PEUR
Depuis l?explosion de violences et la «guerre des couteaux», les réseaux sociaux palestiniens constituent, pour les militaires israéliens, une nouvelle priorité : «Contrairement aux intifadas de 1987 et 2000, les jeunes Palestiniens n'obéissent pas à un commandement central.Ils sont encouragés à passer à l'action par des vidéos et des messages postés sur YouTube, Facebook, Twitter», explique un officier. Selon lui, dans le passé, les commandants sur le terrain avaient reçu ordre d?arrêter ou d?éliminer les cadres et militants à Naplouse, Jenine ou Hébron, hauts lieux de la contestation. «Aujourd'hui, nous faisons face à un défi plus complexe», admet-il. Les responsables du Shin Beth et de l'armée ont constaté l'énorme impact des nouveaux moyens de communication et parmi leurs missions figure l'examen des messages émis en vue de repérer les jeunes prêts à sacrifier leur vie en commettant des attentats à l?arme blanche : plusieurs auteurs de ces agressions avaient posté des messages annonçant leur désir de devenir «chahid» (martyrs). Mais ces recherches sont devenues de plus en plus difficiles, en raison de la diffusion «exponentielle» des messages. Parmi les moyens qui sont utilisés figurent la suppression des vidéos appelant à la violence, une accélération des procédures permettant d'identifier les activistes considérés comme les plus populaires et les plus dangereux. Selon les responsables d'Aman, dont dépend l'unité d'élite 8 200, spécialisée dans le cyber-espace, les militaires de cette unité, «sans doute les meilleurs au monde», planchent sur de nouveaux algorithmes. Mais les mêmes responsables ne se font pas d'illusion. Il serait possible d'endiguer le phénomène, mais pas de l'éliminer. Pour la répression plus «traditionnelle», l'état-major s?est opposé à un bouclage total de la Cisjordanie, qui empêcherait 60 000 Palestiniens de venir travailler chaque jour en Israël. «Un travailleur du bâtiment que l'on empêcherait de venir gagner sa vie dans un chantier à Tel-Aviv exprimerait ses frustrations en participant aux manifestations et aux affrontements avec nos soldats», ajoute l'officier. Le bouclage préconisé par des ministres d'extrême droite du Foyer Juif, un parti ultra-nationaliste, ne «ferait qu'alimenter le terrorisme», poursuit l'officier. Enfin, à propos de la coopération entre services de sécurité israéliens et de l'Autorité palestinienne, les militaires estiment qu'elle se poursuit, bien que des «fissures soient apparues ces derniers temps». «Nous constatons malgré tout que les policiers palestiniens inter viennent beaucoup moins aux principaux barrages routiers pour éloigner les émeutiers», constate un officier. Rappelant toutefois qu'en 2000, ces mêmes policiers avaient tourné leurs armes contre les soldats israéliens, ce qui n'a pas été le cas pour le moment. Enfin, pour ce qui concerne les extrémistes juifs se livrant à des agressions anti-Palestiniens, l'armée et le Shin Beth se déclarent résolus à faire preuve de la plus «extrême fermeté». Des attentats contre des civils palestiniens, comme celui qui a coûté la vie, en juillet, à un couple et à leur bébé, ou les saccages de lieux saints musulmans ou chrétiens constitueraient le pire des scénarios. La section du Shin Beth spécialisée dans la lutte contre les extrémistes juifs a obtenu des renforts et du matériel de surveillance. Mais les auteurs de cet incendie criminel n'ont toujours été arrêtés, alors que le Shin Beth fait preuve de beaucoup plus de diligence contre des «terroristes» palestiniens.




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