La forte croissance chinoise inquiète les dirigeants
Tous les indicateurs confirment la surchauffe de la croissance de la Chine : un taux de 11,1% pour ce premier trimestre, en principe synonyme d?excellente santé. Sauf que cette embellie est ternie par une inflation qui a atteint, en mars, 3,3%, calculée sur un an, ce qui revient à dire que la progression de la croissance est moins le fait des exportations et des investissements et qu?elle est générée davantage par la demande intérieure. C?est à l?évidence ce facteur qui est source d?inquiétude pour les pouvoirs publics, ensemble gouvernement et dirigeants du parti communiste. En effet, les données de l?inflation pour lesquelles les prévisions officielles avaient prédit 3% pour l?ensemble de l?année 2007 contre 1,5% en 2006, affichent une progression qui les situe à 2,2% en janvier et 2,7% en février et, pour mars dernier, les prix se sont envolés à raison de 3,3%, un niveau jamais atteint depuis plus de deux ans. Aucune explication rationnelle à cette inquiétante progression, sauf que pour janvier et février, l?on s?accorde à en attribuer au faste des fêtes? du nouvel an chinois. D?aucuns parlent ouvertement d?échec du gouvernement qui, soucieux d?asseoir une équité sociale, s?est laissé dépasser par les réalités du marché interne : il est démenti par les statistiques officielles selon lesquelles la progression de l?inflation résulte de la hausse des prix des produits alimentaires. On s?interroge sérieusement sur les capacités réelles du gouvernement dont la marge de man?uvre est étroite pour agir positivement, ne serait-ce que pour limiter les dégâts. Une chose est sûre : la surchauffe inquiète les dirigeants du parti unique qui ne sont nullement rassurés par les propos du premier ministre Wen Jiabao qui vient de déclarer : « Nous ferons tout ce que nous pourrons pour maintenir la stabilité du niveau général des prix. » Les origines du mal sont identifiées Ce sont pour l?essentiel, la surliquidité des entreprises dont les banques étatiques, la course effrénée en direction d?investissements industriels ou immobiliers colossaux, sans parler de l?invasion massive de devises susceptible de briser les remparts implantés par la Banque centrale. Reste l?action en direction de la consommation, facteur passible de déflation, une solution impopulaire rejetée par le parti, la croissance étant le maître-mot et la base de son action fondamentale. Il y a aussi l?offensive classique susceptible de peser sur l?arsenal monétaire, mais hélas, sans effet sur la réalité au quotidien : en un an, le taux directeur a été relevé trois fois et les réserves bancaires obligataires ont été rehaussées six fois sans effet positif sur l?accélération du crédit, des investissements et des exportations. D?autant qu?il faut assurer une croissance solide avec une harmonie sociale à même d?éviter des tensions populaires déjà réalité sur le terrain. Un vrai casse-tête?
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Posté Le : 30/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Hadj-Ali
Source : www.elwatan.com