Algérie

Face à la crise financière due à la chute des prix du pétrole : Les réformes nécessitent du temps pour donner des résultats



Dossier réalisé par : Saïd B.
L'Algérie s'est retrouvée menacée, ces dernières années, par l'impact brutal de la chute des prix des hydrocarbures sur le marché mondial.
Suite aux orientations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, l'Algérie a mis en place une démarche qui lui permettra de surmonter cette crise financière et de ne pas exposer le bien-être social et l'économie du pays à une grave régression.

Cette crise financière engendrée par la chute des prix du pétrole a fait que les entreprises constatent la baisse des investissements publics ou les retards dans le paiement des entreprises ayant fourni des prestations à l'Etat et ses démembrements, sans oublier la baisse de la disponibilité du crédit bancaire pour les projets d'investissements.
Comme solution financière les pouvoirs publics ont décidé désormais d'avoir recours par le Trésor public à l'emprunt auprès de la Banque d'Algérie comme le permet si bien la Loi sur la monnaie et le crédit.
En d'autres termes, il faut bien des réformes. Et pour réussir les reformes, il faudrait l'apport de tous.
Ce qui a expliqué cet appel du président de la République lors du Conseil des ministres de septembre dernier, aux partenaires économiques et sociaux pour mobiliser toutes les énergies et créer de nouvelles ressources complétant celles du pétrole, et ce, en vue de préserver à long terme l'indépendance financière de l'Algérie et sa souveraineté sur le plan économique".
La réponse est tout de suite venue, notamment de la part de l'UGTA et de l'ensemble des organisations patronales privées et publiques.

Des décisions pour la relance économique
Le gouvernement a pris donc une série de décisions pour la relance économique et, particulièrement, en faveur des entreprises locales. Parmi ses décisions, on notera celle de la relance de l'investissement public à travers un budget d'équipement de plus de 4.000 milliards DA en 2018, en hausse de 1.000 milliards DA comparativement à 2017. Ces dépenses publiques comporteront, entre autres, plus de 250 milliards DA destinés directement au développement local, ainsi que plus de 260 milliards DA destinés à la bonification des taux d'intérêts.
De plus, il y a la remise en activité du Programme de soutien à l'agriculture décidé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en 2009, mais qui a été contrarié par la crise financière. Il y a aussi l'allègement, au niveau des banques, du poids des créances détenues sur l'Etat par des organismes économiques (Sonatrach, Sonelgaz...), ainsi que du poids du financement du logement promotionnel. Ce qui permettra donc de rendre disponibles, de nouveau, des "montants très importants de liquidités" pour les crédits bancaires à l'investissement.
Il y a aussi la réactivation du Fonds national de l'investissement (FNI) pour accompagner les investissements majeurs, et le maintien de l'ensemble des mesures de soutien à l'investissement et de bonification des crédits bancaires à l'investissement.
Il ne faut pas non plus oublier le projet de la réalisation, dans un délai maximum d'une (1) année, de 50 nouvelles zones industrielles sous la responsabilité directe des walis auprès desquels l'opération sera réalisée d'une manière décentralisée.
Et plus important, le gouvernement a mis en place des mesures de sauvegarde du marché national pour réduire le volume des importations et préserver les réserves de change et permettre à la production nationale et à l'entreprise algérienne de se réapproprier le marché local.
Encore faut-il noter que la situation financière et économique que vit le pays suite à la chute des prix du pétrole dans les marchés internationaux a donc conduit à une sévère réduction des revenus du pays amenant le gouvernement à recourir au financement non conventionnel comme solution pour réaliser l'équilibre du budget de l'Etat.
Le recours au financement non conventionnel est accompagné en outre par un programme de réformes structurelles économiques et budgétaires en vue d'aboutir au rétablissement des équilibres du budget de l'Etat et de la balance des paiements au terme des cinq années prévues par le projet de loi.
L'Etat poursuit également l'application du nouveau modèle de croissance économique en sus d'une mobilisation des ressources internes, une rationalisation des dépenses, une amélioration de la programmation du budget et du recouvrement fiscal, l'élargissement de l'assiette fiscale, la généralisation du E-paiement, l'introduction de nouveaux produits bancaires dits produits islamiques et le développement des produits d'assurance.
L'Algérie a recouru au financement intérieur au lieu de l'endettement extérieur pour éviter les conséquences du recours aux institutions monétaires internationales, tel que fut le cas durant les années 90".
L'augmentation des prix
L'application de la Loi de finances 2018 a entraîné une augmentation de prix des produits de large consommation. Cela a concerné les carburants et les tabacs sans oublier les transports. Le litre d'essence sans plomb et super à la pompe connaît une hausse d'environ 6 DA, soit respectivement 41,28 DA et 41,67 DA. Le litre d'essence normale connaît le même niveau de hausse et passe à 38,64 DA. Le litre de gasoil grimpe à 22,80 DA, soit une augmentation de 2 DA.
Un mécanisme de compensation des prix a été institué en faveur des secteurs de l'agriculture et de la pêche (compensation à la hausse du prix du gasoil utilisé par les pêcheurs et les agriculteurs).
De plus, le prix du paquet de cigarettes ou de la boîte à chiquer subit une augmentation de 10% au titre de l'augmentation de la taxe intérieure de consommation (TIC). Selon le législateur, cette mesure est destinée à lutter contre la consommation du tabac pour des raisons de santé publique et du coût très élevé de la prise en charge par l'état des maladies dues au tabagisme. Ainsi, à titre d'exemple, le prix du paquet de cigarettes Malboro, fabriqué par la Staem, connaît une augmentation qui avoisine les 11 DA.
Les prix des produits à l'importation considérés comme de seconde nécessité sont également touchés via deux prélèvements : la TIC et le droit de douane.
Une TIC de 30% frappe les produits informatiques et électroniques en 2018 : modems, décodeurs, ordinateurs comportant une centrale de traitement, un clavier, une souris et un moniteur, avertisseurs électriques pour la protection contre le vol.
Or, bien avant le 1er janvier, des commerçants ou distributeurs de ces produits avaient anticipé cette hausse en infraction flagrante des règlements.
Cette hausse des taxes pour certains produits informatiques et électroniques, a rendu ces produits plus chers. Le pouvoir d'achat des citoyens est bien touché en dépit du fait que les tarifs de l'électricité, du gaz, de l'eau n'ont pas augmenté cette année et c'est de même pour les produits subventionnés : le lait en sachet, le pain, le sucre et l'huile.

Des chiffres de l'ONS
Par ailleurs, l'évolution des prix à la consommation en rythme annuel a été de 5,2% jusqu'à janvier 2018, selon les chiffres de l`Office national des statistiques (ONS).
L'évolution des prix à la consommation en rythme annuel jusqu'à janvier 2018 est le taux d'inflation moyen annuel calculé en tenant compte des 12 mois allant de février 2017 à janvier 2018 par rapport à la période allant de février 2016 à janvier 2017. Quant à la variation mensuelle des prix à la consommation en janvier 2018, qui est l`indice brut des prix à la consommation en janvier 2018 par rapport à décembre 2017, elle a été de 0,5%. Le prix des produits alimentaires industriels (agroalimentaires), ont grimpé de 0,5%, entraînés par l'augmentation des prix de certains produits dont essentiellement les laits, fromages et dérivés (+1,4%) et les fruits secs (+2%).
Concernant les prix des produits manufacturés, ils ont connu une hausse de 1,6% générée par le relèvement des prix de certains produits, principalement les carburants avec une augmentation de 17%, et les tabacs, allumettes et articles de tabagie dont les prix ont haussé de 10,6%.
La tendance haussière des prix a également concerné les services (+1,8%) due essentiellement à la hausse des tarifs de transport (+6,7%). Par groupe de biens et services, l'augmentation des prix a touché les meubles et articles d'ameublement (+0,3%), les transports et communication (+3,2%), l'éducation, culture et loisirs (+0,6%) et le Divers (+3,3%), tandis que le reste s'est caractérisé par des stagnations.
Enfin à noter pour rappel que la Loi de finances 2018 prévoit une inflation de 5,5%.
L'économie du pays est très dépendante des hydrocarbures est il se trouve donc que les remèdes sont connus : il faut diversifier l'économie ; relancer l'industrie ; améliorer le climat des affaires ; développer les secteurs du tourisme et de l'agriculture, mieux former les cadres dirigeants ; cibler les subventions ; cesser le gaspillage des ressources énergétiques et financières, etc. Et il faut reconnaître aussi que ces mesures nécessitent du temps pour être mises en ?uvre et surtout plusieurs années pour donner des résultats.


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