Algérie

Face à l'extrême-droite



Face à l'extrême-droite
Pour la première fois, un président français, à savoir François Hollande, a marqué l'année 2014 par une série de jalons reconnaissant la réalité de la politique d'immigration liée au fait colonial.Par son dernier discours sur l'immigration lors des v?ux de fin d'année, le chef de l'Etat français a achevé une année au cours de laquelle il a défriché le terrain, faisant entrer son pays dans un début de reconnaissance des faits colonial et migratoire. Le 31 décembre, dans le décor sobre de son bureau, derrière sa table de travail débarrassée de tout document, François Hollande, dans un discours de 9 minutes, a fortement insisté sur l'étouffement moral que fait subir à la France la mouvance d'extrême-droite, porteuse d'exclusion, de haine et de ranc?ur.Ainsi, François Hollande s'est posé comme rempart contre la politique de rejet que les partis de droite semblent approuver dans la course électorale aux sièges, alors que l'année 2015 sera celle du renouvellement complet des instances départementales et régionales. A ceux qui voudraient accabler les étrangers, il est précis.«La France, ce n'est pas une nostalgie, c'est une espérance», estime-t-il avant de fustiger les regards archaïques : «Ce combat, je le mènerai jusqu'au bout, contre les conservatismes ? et ils sont nombreux ?, contre les populismes ? et ils sont dangereux. Face au chômage, c'est en faisant preuve d'initiative que nous réussirons et non en nous figeant ou en nous isolant du reste du monde. Ecartons les discours qui trompent et qui abusent le peuple.»Et aussi, «devant les menaces qui montent et qui inquiètent, qui s'appellent terrorisme, communautarisme, fondamentalisme, ce n'est pas en nous divisant, en stigmatisant une religion, en cédant à la peur que nous nous protégerons, c'est en défendant fermement nos règles communes : la laïcité, l'ordre républicain, la sécurité des personnes, la dignité de la femme. C'est quand la France oublie ces principes qu'elle se perd, qu'elle se noie. Là est le déclin, le seul qui nous menace, c'est celui de l'abandon».En inaugurant la Cité de l'immigration, le président Hollande avait placé haut le curseur : «L'immigration fut à la fois le produit de nos propres nécessités, de nos propres besoins, j'entends par là ceux de la France, et en même temps des convulsions de l'histoire, qui ont fait que des femmes et des hommes sont partis de très loin pour venir s'établir ici.»«La décolonisation poussa des populations, jusque-là intimement liées à la France, à venir y travailler. (?) Elles avaient le droit parce que l'histoire leur rappelait le rôle qui avait été celui des plus anciens, ce qu'on appelait les troupes coloniales, et qui étaient venues sauver la France. Ces troupes venaient de partout. Parmi les Poilus de 14-18, on comptait ainsi 180 000 Algériens, 60 000 Tunisiens,37 000 Marocains, 134 000 soldats d'Afrique noire, 34 000 Malgaches. C'était l'empire qui était venu sauver la France.»Le président français remettait là sur la table les thèmes déjà développés en 2014 lors des discours d'anniversaires des Première et Seconde Guerres mondiales. A quinze ans du bicentenaire de la colonisation brutale de l'Algérie, c'est un juste retour des choses, tardif mais bienvenu.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)