Face à l’ampleur de la réprobation internationale

Maliki critiqué pour l’exécution de Saddam Hussein Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a dénoncé samedi les pays ayant critiqué l’exécution controversée de l’ancien président Saddam Hussein, alors que les Etats-Unis ont confirmé l’enlèvement d’un Américain, dont les deux collaborateurs irakiens ont été assassinés. «Nous considérons l’exécution du dictateur Saddam Hussein comme une affaire interne qui ne concerne que les Irakiens», a déclaré hier Maliki dans sa première réaction publique à l’exécution de Saddam Hussein, il y a une semaine. «L’exécution du despote n’était pas une décision politique, comme l’affirment les ennemis du peuple irakien. Cette décision a été appliquée après un juste procès, que le dictateur ne méritait pas», a hurlé le chef de gouvernement fantoche. Maliki a violemment «rejeté et condamné les réactions, officielles ou au travers des médias, de certains gouvernements». L’Irak pourrait «revoir» ses relations avec ces Etats qui ont «interféré dans les affaires internes de l’Irak» et «fait un affront aux familles des victimes», a-t-il menacé. «Nous continuerons à appliquer la justice contre ceux qui ont abusé le peuple irakien et qui ont le sang d’innocents sur les mains», a ajouté le Premier ministre. Concernant l’exécution du demi-frère de Saddam Hussein, l’ancien chef des services de renseignement Barzan al-Tikriti, et de l’ancien président du tribunal révolutionnaire Awad al-Bandar, et selon un député chiite proche du Premier ministre irakien, «aucune décision n’a encore été prise». Les observateurs s’accordent à dire que la sentence sera exécutée aujourd’hui matin. Une vidéo accusatrice Une vidéo pirate de la mort de l’ancien raïs, diffusée sur internet, a suscité l’indignation au sein de la communauté internationale, en particulier dans les pays arabes. Cette vidéo, réalisée avec un téléphone portable, révélait notamment que l’ancien président a été insulté, pris à partie par plusieurs témoins et sa dépouille «frappée à coups de pieds». Le président américain George W. Bush lui-même avait estimé jeudi que l’exécution de Saddam aurait dû être menée de «manière plus digne».