Face à l'agression sioniste: Le Hezbollah mène sa plus grande attaque sur Haïfa

Mardi, 368e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie sioniste s'est élevé à 41.965 martyrs et 97.590 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de l'enclave qui rappelle toujours que les restes d'au moins 10.000 autres martyrs sont encore sous les décombres. La même source a ajouté que l'armée d'occupation a commis 8 massacres, faisant 56 martyrs et 278 blessés, durant les précédentes 24 heures.

Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué hier qu'en une année, depuis le 7 octobre 2023, le nombre de victimes à Ghaza (martyrs et blessés) représente « 6% de l'ensemble de la population de l'enclave ». L'Organisation a affirmé avoir enregistré « 36 attaques contre des établissements de santé » et qu'environ « un millier de membres de personnels de santé ont été tués », depuis la même date.

Hier aussi, le ministère de la Santé a lancé le « dernier appel » avant « l'arrêt total des hôpitaux dans les gouvernorats de Ghaza et du nord de l'enclave, en raison du manque de carburant ». « Nous appelons toutes les institutions concernées à agir rapidement pour apporter le carburant nécessaire au fonctionnement des générateurs dans les établissements de santé », ajoute le ministère

L'armée génocidaire d'Israël maintient le rythme de ses massacres contre les civils à Ghaza et au Liban, et continue également de cibler les établissements de santé. Hier, les environs immédiats de l'hôpital Kamel Adwan, dans le nord de Ghaza, ont été ciblés par plusieurs raids aériens, tout en appelant les populations des régions du nord à évacuer vers des « couloirs sécurisés ».

De son côté, le ministère de l'Intérieur de la bande de Ghaza a renouvelé ses appels aux populations des régions du nord afin de « ne pas répondre aux menaces d'évacuation ». « L'occupation s'efforce de tromper les citoyens en prétendant qu'il existe des couloirs sûrs et des zones de déplacement, ce qui s'est avéré faux ». En effet, depuis le début de l'agression contre Ghaza, l'armée sioniste a commis des dizaines de massacres contre des personnes déplacées dans les « safe zone » qu'elle leur avait pourtant désignées. Les bombardements israéliens de mardi, depuis l'aube jusqu'à 13h, ont fait 43 martyrs et des dizaines de blessés, sur différentes zones de Ghaza, ont indiqué des sources médicales à Al Jazeera. De violents bombardements ont ciblé hier le camp de réfugiés de Jabaliya et Beit Lahia (au nord), le camps d'al-Bureij et de Nuseirat (dans le centre de Ghaza), ainsi que Rafah, al-Maghazi et Khan Younes (au sud).

Quant à la résistance palestinienne, ses factions ont annoncé hier de nombreuses opérations, y compris dans les zones très bombardées par l'aviation sioniste. Les Brigades al-Qassam ont déclaré trois opérations à Jabaliya : « déclenchement d'un engin explosif contre un véhicule de transport de troupes israélien près du siège de la Fondation Beytna » et le ciblage d'un char «Merkava 4» avec un engin de choc ainsi qu'un accrochage de leurs combattants avec une «force spéciale israélienne » dans la «zone du bloc 2 du camp de Jabaliya» et d'avoir réussi à «tuer et blesser les membres de cette force». Dans la ville de Ghaza, Al-Qassam a annoncé « l'élimination d'un soldat sioniste dans la région d'Al-Tawam » et d'avoir ciblé la « force de secours qui est arrivée sur place par un engin explosif, tuant et blessant ses membres». De leur côté, les Brigades Al-Qods et les Brigades Al-Nasser Salah Eddine, ont annoncé le bombardement du «quartier général de commandement et de contrôle de l'armée israélienne à Juhr al-Dik, dans le centre de la bande de Ghaza ».

Plus d'une centaine de missiles sur Haïfa

Au Liban, l'armée sioniste a lourdement bombardé les villes d'al-Khiam, de Kafr Shuba, de Sela et d'Arzoun, au sud du Liban, ainsi que plusieurs raids sur la banlieue sud de la capitale Beyrouth. L'armée israélienne a également annoncé avoir convoqué une division militaire (la 146e) supplémentaire pour rejoindre l'opération terrestre dans le sud du Liban.

Par ailleurs, la résistance libanaise a mené de nombreuses attaques contre plusieurs villes du nord de la Palestine occupée, particulièrement la ville portuaire de Haïfa, ainsi que la capitale Tel-Aviv.

Dès la nuit de lundi à mardi, le Hezbollah a annoncé avoir tiré « un missile sur la base de Glilot de l'unité de renseignement militaire 8200, dans la banlieue de Tel-Aviv », ainsi que « plusieurs missiles contre un rassemblement des forces d'occupation dans la colonie de Shlomi » et un autre « à proximité du site d'Al-Marj ».

Trois autres sites militaires israéliens ont été bombardés hier par le Hezbollah par des missiles visant : « la position d'artillerie de l'occupation israélienne à Dishon », « un rassemblement des forces d'occupation à proximité de la colonie de Yaroun », et « un rassemblement des forces israéliennes à Dalton ».

Le Hezbollah a déclaré avoir bombardé «un rassemblement de forces ennemies israéliennes sur le site d'Al-Baghdadi avec un essaim de drones d'attaque et avoir touché leurs cibles avec précision».

Mais le gros des attaques d'hier du Hezbollah ont ciblé la ville de Haïfa visée par au moins « 105 missiles » et 30 autres vers la ville de Tibériade, de l'aveu de l'armée israélienne. Selon Al Jazeera, le maire de la municipalité de Haïfa a déclaré avoir « demandé l'évacuation des usines chimiques de la baie de Haïfa » où « un bâtiment a été endommagé dans la région ».

La 12e chaine israélienne a confirmé qu'un « immeuble à plusieurs étages a été touché à Kiryat Yam, dans la baie de Haïfa », faisant « 12 blessés », selon la même source citée par Al Jazeera.

Naim Qassem: «Déluge d'Al-Aqsa» est un «début de changement au Moyen-Orient»

Dans une deuxième intervention télévisée, depuis l'assassinat de Hassan Nasrallah, le Secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré, mardi, que l'opération «Déluge d'Al-Aqsa» «est un événement exceptionnel et le début d'un changement dans la face du Moyen-Orient».«Je ne peux pas décrire notre situation sans notre défunt Secrétaire général, mais nous sommes inspirés par sa force», a commencé par dire Naim Qassem, ajoutant que la résistance libanaise « ne craint pas la pression de l'ennemi sioniste et ni celle de ses alliés occidentaux ».

«L'objectif de l'occupation avant le «Déluge d'Al-Aqsa» était de mettre fin à la résistance et d'anéantir le peuple palestinien. Israël veut soumettre tous les pays voisins ainsi que les pays et peuples de la région à sa politique », dit-il encore, rappelant les multiples déclarations de Netanyahu « qu'il souhaitait un nouveau Moyen-Orient ».

« Ce que fait l'ennemi, ce n'est pas combattre, mais tuer des personnes et des peuples libres. Et sans le soutien américain, l'agression israélienne aurait cessé en un mois », a poursuivi Naim Qassem, pour qui « la résistance à Ghaza est légendaire pour sa fermeté ».

Concernant « la guerre menée par l'ennemi » contre le Liban, le SG adjoint du Hezbollah affirme qu'elle « n'affectera pas notre volonté et notre détermination d'y faire face ». « Les colonies du nord sont à portée de nos missiles et nos capacités sont bonnes. Nos combattants sont déterminés et nos opérations se sont multipliées, tout comme la douleur de l'ennemi ».

Comme pour rappeler le défi lancé par Hassan Nasrallah, lors son dernier discours, Naim Qassem affirme que les colons ne pourront pas revenir vers le nord de la Palestine occupée. « Netanyahu dit qu'il ramènera les colons du nord, et nous lui disons que nous en déplacerons un nombre bien plus important ».

Par ailleurs, Naim Qassem affirme que le Hezbollah « soutient la démarche politique du président de l'Assemblée Nabih Berri sous le titre de cessez-le-feu », avant de rappeler : « Il n'y a aucune place pour une quelconque discussion avant un cessez-le-feu ». Concernant la situation interne du Hezbollah, Naim Qassem affirme : « Nous avons surmonté les coups douloureux qui ont frappé le parti. (...) Il n'y a pas de poste vacant dans nos rangs, ils ont tous été pourvus. Nous achèverons l'élection du Secrétaire général conformément aux mécanismes organisationnels, et nous l'annoncerons en temps utile », dit-il. Le SG adjoint du Hezbollah conclut son intervention par dire que la résistance libanaise « est ferme sur le terrain » et qu'elle « ne demandera aucune solution ». « Nous infligerons de lourdes pertes à l'ennemi israélien, ce qui pourrait être un prélude à la fin de la guerre », affirme encore Naim Qassem.