En début de
semaine, les consultations politiques ont débuté autour du projet d'amendement
de la Constitution
charpentée, cette fois-ci, aux récentes données du fonctionnement des
institutions ainsi que des faits d'actualité a l'échelle du monde arabe.
Ces prises de
contact ont concerné les partis politiques, quelques personnalités nationales
et des composantes de ladite société civile, d'une part et, en face, le panel
composé du président du sénat, un représentant du président de la République,
porte-parole du groupe, ainsi qu'un général conseiller a la présidence, d'autre
part Ceci pour la forme. En ce qui concerne le contenu du programme des
consultations, plus ou moins définies à l'exception, a-t-on appris, qu'elles s'inscrivent
dans le renouveau des institutions face aux enjeux et défis actuels
susceptibles, pour quelques-uns, qu'ils aient a l'avenir d'autres aspects.
En effet, les
prochaines décennies s'annoncent houleuses pour les pays ne cessant d'opter en
faveur des replâtrages constitutionnels au lieu de prendre en charge résolument
les priorités, actuelles et d'avenir, liées à la bonne gouvernance et la
liberté, dans toutes ses manifestations, en train de faire presser le pas aux
retardataires risquant de rater le train (1) menant dans la voie du progrès
L'
UN CONSTAMMENT EN FACE DE L'AUTRE
A propos de voie,
un fait d'actualité internationale mérite qu'il soit abordé. Il s'agit du
discours, jeudi passé, du président des USA qui s'adresser a l'intention du
Monde arabe, coïncidant, chez nous, avec le coup d'envoi des consultations
ci-dessus mentionnées. Cette intervention, du Président des USA, concerne
notamment les jeunes des pays arabes en train de vivre, directement ou
indirectement, au rythme des révolutions prometteuses et qui, d'après M. Obama, méritent qu'elles soient respectées et prises en
considération voire encouragées. A ce sujet, il n'a pas hésité de les comparer
à celles de la liberté des USA démarrant de Boston le 5 mars 1770.
Cette emphase a
agacé M. Benyamin Netanyahu, chef de gouvernement israélien visitant les USA 24
heures après le discours, sur l'éventuel compromis avec les palestiniens
espérant quant a eux dévoiler, auprès de M. Obama, la
mauvaise volonté d'Israël qui s'est habitué à raisonner à l'ancien tempo. A
l'image des dirigeants arabes quand ils parlent des reformes et du danger alibi
d'Al-Kaida pour camoufler leurs écarts de
gouvernance.
Pourtant, les
temps ont changé pour tous a l'exception de quelques pays arabes soi-disant
choyés par les USA et compagnies en apparence seulement car ils changent de
positon via Israël qui, pour sa part, s'entête à ne pas vouloir changer de
comportement et, donc, continue d'agir comme il l'entend. Et, il signe et
persiste auprès des membres du Congres US gagnés aux thèses d'Israël.
En effet,
l'administration des USA est inflexible lorsqu'il s'agit des intérêts d'Israël.
A ce sujet, M. Netanyahu exige que le fait accompli, des constructions des
colonies juives dans les territoires occupés depuis 1967, estimées à 300 000
foyers, soit avalisé. Cette annonce est faite dans le but de scruter au moindre
détail la structure mentale de l'actuel locataire de la Maison Blanche. Et
de ses ambitions pour un deuxième mandat présidentiel. Au moindre détail. La preuve,
lors de son deuxième discours volte-face, dimanche passé, devant ledit congrès
l'acclamant longuement, il s'est rétracté en corrigeant sa déclaration relative
à cette histoire des territoires occupés après 1967. A l'évidence, M. Obama, s'est rangé à côté des visées d'Israël.
En plus, M.
Benyamin Netanyahu bénéficierait d'une rallonge financière considérable, sans
compter le soutien, politique et militaire, indéfectible à Israël contre
l'Iran, entre autres, intervenue curieusement au moment ou des dizaines de
milliards de dollars déposés aux USA, entre autres coffres «discrets», à côté
des «fonds souverains» ainsi camouflés par les dirigeants égyptien, libyen,
tunisien, voire syrien et yéménite etc. Ces dépôts «toxiques» ont été
séquestrés par la «légalité» de la finance internationale. Au fait, qui
supervise la richesse internationale ? Pauvres de nous.
LES GOUVERNANTS ARABES
EI LEURS PEUPLES SONT-ILS REELEMENT FACE A FACE ?
C'est à partir de
ce postulat, qu'il serait pertinent d'essayer de penser et percer la
problématique afin de savoir d'abord qu'elles seraient les causes du
dysfonctionnement actuel des institutions dans le monde arabe. En principe, la
majorité des observateurs s'accordent pour dire que la plupart des régimes
arabes flirtent, afin qu elles perdurent en dépit du bon sens plus ou moins
affiché par les peuples, avec le clientélisme et ses dérivations en tous genres
dont le fléau de l'autoritarisme conjugué au goût maladif de se sentir
invincible voire cuirassé et prédestiné aux hautes missions célestes. Au prix
de laisser la majorité des pays arabes se désagréger. Comme cela est en train
de se dérouler en Libye, Syrie… et surtout au Yémen à la merci d'une vielle et
entêtée dictature impénitente engouffrant le Yémen de plus en plus dans une
guerre civile monstrueuse. A Force, que les haines se durcissent où qu'elles
soient comprimées dans des réformettes itératives, les foules n'auraient plus
peur de la mort
Les pays du
Golfe, notamment Qatar, ont essayé de le faire raisonner. Vainement, puisque le
président Yéménite reste inflexible et s'accroche, avec acharnement, aux règles
de Sa Constitution au fond non respectée par lui-même. Dimanche passé, il a
poussé ses «fidèles» à saboter les bons offices des pays du golfe qui ont
suspendu dimanche soir leur projet d'entente avec les protagonistes du
mouvement contestataire.
Chez-nous, tout
semble baigner dans l'huile puisque le programme des reformes est bien ficelé
ont-ils affirmés les initiateurs. D'après eux, les élections, afin d'adopter la
nouvelle Constitution se feront dés la prochaine rentrée politique automnale.
En attendant, d'après notre point de vu, il serait pertinent de lancer dés
maintenant des mesures draconiennes afin de dynamiser le fonctionnement des
institutions à tous les niveaux voire, le cas échéant, suspendrent
quelques-unes.
Par exemple,
dissoudre les deux chambres législatives ; désigner un gouvernement de
transition en dehors des fameux équilibres partisans ; promulguer des
ordonnances en matière d'assainissement de toutes les affaires internes et
externes ; instaurer une ambiance au tréfonds des familles algériennes ;
afficher médiatiquement une franche volonté du changement tant au niveau des
comportements et les actes ; etc. En somme une révolution avant l'heure afin
d'éviter le grand chamboulement généralisé et ses conséquences imprévisibles.
En un mot, être (ou ne pas être) au rendez-vous de l'Histoire (1)
Donc, ce n'est
pas seulement par les textes, fussent-ils parfaitement réformateurs mais par
l'action persévérante qu'on relève les défis. Différer, toute action de
salubrité publique après la
Constitution, cela s'apparente à vivre le jour au jour. Et a
côté de la plaque. En d'autres termes, du tâtonnement et de l'imprévoyance
pure. D'autant, lorsqu'il y a mélange des enjeux, d'ordre constitutionnel, avec
ceux sociaux, économiques, culturels Certes, actuellement, tous les pays arabes
rencontrent des problèmes de gouvernance. Le bon sens commande de les avouer à
côté des bonnes choses.
ALORS UN REGIME PRESIDENTIEL
OU PARLEMENTAIRE ?
D'emblée, il y a
lieu d'avouer que le régime parlementaire exige un haut niveau de conscience
collective dont, malheureusement, le monde arabe en est dépourvu, a l'exception
de quelques pays dont l'Algérie , pour le moment par rapport a Israël qui l'a
adopté a sa manière. Et ça marche à merveille. Donc, en ce qui nous concerne,
aucun Etat arabe ne pourrait l'initier. A ce propos, des membres influents,
d'un parti sa prévalant pourtant d'être majoritaire dans les assemblées soi-disant
élues, craignent ce régime.
Mais quel parti
politique, ou régime, qui oserait scier la branche sur laquelle il est juché
d'autant que personne ne pourrait redresser à la racine un arbre incliné. En
réalité, jusqu'à ce jour, aucun pays arabe n'a fonctionné sur la base ni de
l'un ni de l'autre des régimes. Ils tâtonnent selon la volonté du pouvoir en
place, tergiversent et combinent selon les rapports de force en présence, tout
en gagnant du temps Aussi, il serait impossible d'avoir l'assentiment de l'ensemble
des élites autour d'une Constitution.
Par contre, ce
qui est dangereux, c'est que ces projets génèrent la zizanie dans la majorité
des rangs du peuple. Et la, un jour ou l'autre, tout le pays serait dans
l'impasse et le seul moyen de résoudre ce blocage serait de changer de chemin
des culs-de-sac. D'avance et une fois pour toutes. A ce propos, ce qui se passe
depuis plus de cinq mois, dans les républiques arabes, confirme que les
institutions qu'elles ont générées, depuis un demi-siècle, sont au niveau le
plus élevé de déliquescence. A ce propos, les dirigeants arabes se trouvent
dans l'Å“il du cyclone. Ainsi, a titre indicatif, deux se sont fait hara-kiri
(Tunisie et Egypte) ; les autres font plonger leurs peuples dans la guerre
civile (Irak, Soudan, Somalie, Yémen, Libye, Syrie…). Tous ces pays ont un
régime présidentiel populiste hérité d'un autre non moins verrouillé et
dictatorial, et ainsi de suite selon les conjonctures du moment, depuis plus
d'un demi-siècle voire plus pour quelques-uns
En ce qui
concerne les monarchies, nous comptons trois, du moins jusqu'à l'heure
actuelle, en train d'être parcourues par les agitations. A savoir, Maroc,
Jordanie, Bahrayn. A l'évidence, lesdits régimes royalistes sont moins atteints
par les rapides bouleversements que les républiques. Cela a plusieurs
explications En plus, a titre d'exemple, le royaume marocain se dirige, bon gré
mal gré le roi (affichant de bonnes dispositions) et du maghzen (tout a fait le
contraire), résolument vers la monarchie parlementaire. La Jordanie n'est pas loin
de cette voie Enfin, bonne chance à tous les braves gens courageux et soucieux
uniquement de l'intérêt et l'avenir de leurs pays.
NOTE :
(1) Le défunt
président, Houari Boumediene, aimait comparer les choses et les êtres. Il
disait : Quel drôle de train transportant ce genre de personnes. Dhak train Djab dhak elrachi
(2) Farouchement
opposés à la politique menée par le général de Gaulle en faveur de
l'autodétermination de l'Algérie (approuvée par référendum le 8 janvier 1961)
et à l'ouverture, fin mars, des négociations d'Évian avec le FLN, les
défenseurs de l'Algérie Française (OAS etc.), que le général rapproche a des
braillards, prirent le pouvoir en Algérie dans la nuit du 21 au 22 Avril 1961.
Le lendemain, à Paris, le Général de Gaule assuma les pleins pouvoirs et invita
les Français à contrecarrer le Putsch. Il lança alors son fameux et pathétique
appel : Français, Françaises, Aidez-moi ! Lui, l'homme du 18 juin. Et ils l'ont
aidé !
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Posté Le : 26/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Brahimi
Source : www.lequotidien-oran.com