Algérie

Fabius: un cas d'école'



Fabius: un cas d'école'
S'il y eut un «diplomate» qui marque de manière négative les relations internationales, c'est bien le chef de la diplomatie française: Laurent Fabius. Revenu miraculeusement au-devant de la scène politique française au lendemain de l'accession de François Hollande à la tête de l'Etat français, Fabius s'essaya à prendre la revanche sur le sort qui lui a été contraire ces dernières années et se refaire une notoriété, si ce n'est une virginité politique sur le dos de la Syrie et du peuple syrien. La Syrie a été de fait «le» tremplin dans son incursion dans la cour des grands. En diplomatie il y a des règles et la toute première d'entre elles, c'est de faire le maximum, jusqu'à épuisement de toutes les possibilités, afin de préserver la paix et de prévenir de la guerre par des moyens pacifiques et la médiation. Or, dès son retour aux affaires, en mai 2012, Laurent Fabius, épousant les logorrhées langagières de l'ex-président Nicolas Sarkozy, reprit à son compte la croisade anti-syrienne se faisant le héraut de la guerre dans ce pays, terre de la civilisation humaine. Cela étant, ses déclarations choquantes qui frisaient le ridicule quand ce n'est pas l'ignominie, n'avaient rien de diplomatiques et indisposèrent y compris, ses collègues américain, John Kerry, et britannique, William Hague. Ce qui est étrange, c'est pourquoi le président Hollande - sous la Ve République, la politique étrangère relève des prérogatives de la présidence française - ne recadra pas son ministre et ne se soit pas démarqué de ses outrances de langage, surtout lorsque Fabius s'est laissé aller à proférer des énormités qui n'honorent en rien la France, qui dans une déclaration à la presse (en Turquie) affirma que le président syrien Bachar Al Assad «ne mérite pas de vivre». Il n' y a pas de grands hommes sans vertu et sans respect des droits et de la personne. Tout homme politique doit en être imprégné, a fortiori un diplomate. C'est surtout la diplomatie française qui est ainsi traînée dans l'opprobre par un homme politique qui n'a pas su raison garder. De fait, Laurent Fabius qui disparut durant des lustres de la scène politique française, trouva dans son accession à la chefferie de la diplomatie française l'occasion de revenir au premier plan et de faire oublier ses cuisants échecs politiques, comme le camouflet infligé par Jacques Chirac dans un débat qui resta fameux, ses frasques au congrès du PS à Rennes ou encore ses reniements idéologiques qui le firent passer à la trappe... Bien plus, lors de la campagne présidentielle de 2012, Fabius n'a jamais cru aux chances de François Hollande et il le fit savoir. Pour lui, la candidature de l'ex-Premier secrétaire du PS n'était qu'un leurre préparant la voie à Strauss-Kahn et à Martine Aubry. Et Fabius de s'exclamer: «Franchement, vous imaginez Hollande président de la République' On rêve!». Propos rapportés à l'époque par la presse française. Or, c'est ce même Hollande qui lui remet les pieds dans l'étrier. Ah! Quand on aime... Ceci, pour situer l'envergure du personnage et son épaisseur politique. De fait, la crise syrienne va lui donner l'occasion de ressusciter alors qu'il était politiquement mort en France. Allant à l'encontre de l'abécédaire de la diplomatie, Fabius s'est, a contrario, signalé par un langage violent et extrême sur le dossier syrien, poussant à la guerre et au crime. Il aura surtout réussi à mettre la France en position fausse et à gêner ses partenaires occidentaux. Alors que la situation se calmait, Fabius continuait à s'agiter se distinguant en proposant au nom de la France une résolution contraignante sous le chapitre VII - qui aurait permis des frappes contre la Syrie - ne se rendant pas compte que les choses avaient évolué et que les «vrais» grands sont déjà passés à une autre étape de leur bras de fer par Syrie interposée. Il est même à se demander si le chef de la diplomatie française a correctement analysé et traduit les derniers développements de la crise syrienne et l'accord russo-américain sur les armes chimiques syriennes qui est de fait un «modus vivendis» sur le Moyen-Orient entre les deux superpuissances. Cela, outre le fait que le président Assad est redevenu l'interlocuteur incontournable pour tout ce qui concerne le devenir de la Syrie. Aussi, il serait tout profit à M.Fabius de méditer ces fortes paroles de Lord Palmerston qui, du haut de la tribune du Parlement britannique, assurait: «Il serait bien étroit de supposer que tel ou tel pays doit être vu comme un allié ou un ennemi éternel... nous n'avons pas d'allié éternel, pas plus que d'ennemi perpétuel. Nos intérêts, eux, sont éternels et perpétuels, et nous avons le devoir d'y veiller.»


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