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Extrémisme



Extrémisme
Mardi dernier, dans la citée universitaire de Chapel Hill en Caroline du Nord, Craig Stephen Hicks, un homme de 46 ans, n'a pas hésité à abattre froidement trois étudiants de la fac de médecine, avant de se rendre à la police. Nombreux sont ceux qui lient cet incident à l'islamophobie.Il s'appelait Shaddy Barakat, 23 ans, avec sa femme de 21 ans et sa belle-s?ur de 19 ans, Yusor et Razan Mohammad, ce sont les trois musulmans lâchement assassinés avec des balles dans la tête, dans la nuit de mardi dernier. Le tueur qui s'appelle Craig Stephen Hicks, athée et âgé de 46 ans, semble assumer son acte, puisqu'il s'est rendu lui-même au poste de police. Les habitants du quartier Chapel Hill se disent choqués par cet incident, car habituellement «c'est un quartier vraiment calme, avec beaucoup d'étudiants, de jeunes professionnels et des familles», s'étonne une voisine, selon la presse locale.Les victimes étaient des étudiants en médecine, Shaddy était à la faculté dentaire. Avec sa femme, il s'était engagé dans la santé dentaire en fournissant des soins et des provisions aux personnes vivant aux Etats-Unis et au Moyen-Orient. La victime avait aussi lancé une campagne d'actions caritatives qui a permis de collecter 20 000 dollars jusqu'à ce mercredi matin.En plus de son engagement comme bénévole dans une association fournissant des soins dentaires aux enfants syriens réfugiés en Turquie, il s'exprimait régulièrement sur Twitter sur le conflit israélo-palestinien. «C'est vraiment triste d'entendre des gens dire que nous devrions ?tuer les juifs? ou ?tuer les Palestiniens?. Comme si cela allait changer quelque chose», ceci avait fait sa réputation d'humaniste au sein du campus. L'assassin, Craig Stephen Hicks, affichait son anti-religiosité avec fierté. Il exprimait d'ailleurs sa haine envers l'islam sur son compte facebook sans gêne.Islamophobe«Etant donné les énormes dégâts que votre religion a fait dans ce monde, je dirais que j'ai non seulement le droit, mais aussi le devoir de l'insulter», rapportent les différents sites d'information. Selon la police, «le criminel a été incarcéré à la prison de Durham, après s'être rendu par lui-même au commissariat de la ville». Ainsi, différents scénarios ont été établis concernant les motifs de son acte barbare, selon la presse locale, des querelles entre le meurtrier et ses victimes étaient récurrentes. Cependant, la plupart des explications, soutiennent que cette folie est due à un acte islamophobe, après la montée de la rancune contre les musulmans due à la couverture médiatique sur le bouleversement que connaît la scène internationale.A noter que le Comité anti-discrimination américano-arabe (ADC) s'est exprimé sur la question dans un communiqué : «Cet assassinat insensé est le résultat de la rhétorique de haine et de la propagation d'un sentiment anti-arabe et islamophobe.» Le père des deux victimes a aussi défini ce meurtre d'acte islamophobe puisque, selon lui, «ses filles ainsi que son gendre étaient des personnes de paix, qui s'éloignent toujours des problèmes».Par ailleurs, des appels au calme ont été lancé : «c'est le temps du deuil et aussi une occasion pour appeler à l'harmonie et à la paix» à déclaré hier à Mohamed El Gamal, responsable de l'association islamique de la ville proche de Raleigh. Selon lui, «la mort des trois musulmans ne doit pas être traitée comme un problème musulman, mais comme un problème américain».Médias«Si l'acte barbare est choquant, le silence lâche des médias est récurent», s'indignent les internautes sur les réseaux sociaux. Le retard des médias américains, habituellement prompts à faire des breaking news, a été qualifié de complicité et de haine envers les musulmans. D'après les commentaires sur les réseaux sociaux, cette affaire a connu un sous-traitement médiatique, contrairement à la fusillade de Charlie Hebdo. Des hashtags, #ChapelHillShooting ou #MuslimLivesMatter, ont envahi les réseaux sociaux. Sur facebook, un groupe a été dédié aux trois victimes, intitulé «Our three winners», l'espace est utilisé pour rendre hommage aux «martyrs de la médiocrité humaine».Et suite au silence assourdissant des responsables internationaux, des musulmans ont appelé sur la toile les Occidentaux à demander des excuses et à se justifier avec des hashtags #NotInMyName comme c'était le cas pour les musulmans. Par ailleurs, le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, a dénoncé, hier, une «campagne sauvage» à l'encontre de musulmans dans des pays occidentaux, évoquant le triple meurtre de Chapel Hill a ou encore celui d'un Marocain le mois dernier en France.




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