Algérie

Extradition de Khalifa: La justice britannique tranche aujourd'hui



C'est, aujourd'hui, que Timothy Workman, le juge du tribunal de Westminster, à Londres, chargé de l'examen dans le fond de la demande d'extradition de Abdelmoumen Khalifa vers l'Algérie, annoncera sa décision et ce deux jours après que l'instruction menée par le tribunal de Nanterre sur la vente des 13 avions-taxis, achetés par Khalifa Airways auprès du groupe EADS, vient d'être achevée avec la mise en examen de plusieurs personnes. Avant de rendre son verdict, le juge Workman aura examiné le dossier fourni par la justice algérienne englobant les principales charges retenues contre Rafik Abdelmoumen Khalifa notamment le transfert de colossales sommes d'argent prises des différentes agences d'El Khalifa Bank sur son ordre ainsi que d'importants fonds en devises sous le couvert de diverses transactions pour acquérir des biens. Ces transactions lui ont permis notamment l'achat de la villa de Cannes, 13 avions-taxis pour son ex-compagnie aérienne, de stations de dessalement de l'eau de mer, en passant par l'acquisition d'une banque et d'une société de travaux publics allemandes et dont les actifs ne se trouvent nulle part sur les documents ni de Khalifa Airways ni d'El Khalifa Bank. Lors des audiences, les avocats de l'ex-milliardaire ont plaidé l'absence de la responsabilité personnelle de leur client qui, pourtant, était le principal propriétaire du groupe, et iront jusqu'à mettre en avant les risques de torture encourus par leur client en cas de son extradition. Cet « argument » a constitué leur ligne de défense pendant toute la durée des débats qui avaient commencé en mars 2008. Du côté de la justice algérienne, l'optimisme règne quant à une décision d'extradition.

Il est à rappeler que les auditions portant sur l'extradition de l'ancien milliardaire ont débuté le 11 mars 2008, sept mois après le dépôt de la demande le concernant par le gouvernement algérien auprès de son homologue britannique et un peu plus d'un an et demi après la signature de la convention d'extradition entre les deux Etats. D'emblée, le juge Timothy Workman avait admis que l'affaire était complexe. Le magistrat, connu pour avoir tranché des cas d'extradition très sensibles, est à la fois rigoureux et inflexible. Pour le cas Khalifa, les débats de fond étaient très intenses. Un des avocats de la défense, Me Ben Branden, avant même l'entame des débats de fond, exposait à la presse les trois raisons pour lesquelles le juge n'accepterait jamais de transférer Khelifa en Algérie. L'avocat avait qualifié les accusations d'escroquerie portées contre l'ancien milliardaire de machination politique. Le débat autour de toutes ces questions a commencé après la validation par le magistrat, dans la forme, de la demande d'extradition. Pour la partie algérienne, cette acceptation sonnait comme un premier succès. Sur le fond, Julian Knowles, avocat de la partie civile, s'est employé à convaincre le tribunal de la justesse des faits contenus dans le dossier d'accusation et à démontrer que l'affaire relève uniquement d'un crime économique et ne comporte aucune trace de manipulation politique. A rappeler enfin que l'ancien patron de l'ex-groupe Khalifa s'est réfugié depuis 2003, en Grande-Bretagne, et a été condamné par contumace en 2007 par le tribunal criminel de Blida à la prison à perpétuité.




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