Alors qu'il attend que la Haute cour britannique tranche sur l'appel
interjeté par ses avocats contre la décision d'extradition vers l'Algérie, le
volet «français» de l'affaire Rafik Khalifa vient de connaître du nouveau. La
chambre de l'instruction de Versailles a en effet confirmé, le 1er octobre
dernier, le renvoi du météorite de la finance et du transport aérien algérien,
Rafik Khalifa, devant le tribunal correctionnel de Nanterre. L'ancien patron de
Khalifa Bank et Khalifa Airways, condamné en Algérie à la réclusion à
perpétuité à l'issue du procès de Blida en mars 2007, avait été renvoyé en mars
dernier devant le tribunal de Nanterre pour des délits financiers par une juge
d'instruction avant que le parquet ne fasse appel de cette décision quelques
jours plus tard. Le parquet de Nanterre avait contesté en effet les chefs
d'accusation de banqueroute et avait argué qu'ils ne pouvaient être poursuivis
car les sociétés visées n'avaient pas de personnalité morale propre en France.
Le parquet estimait en outre qu'aucun des autres faits visés n'était du ressort
du tribunal de Nanterre. La chambre d'instruction a, de ce fait, suivi la juge
en confirmant les chefs d'accusation de banqueroute et de détournement de fonds
contre Khalifa et onze autres personnes, dont l'ex-épouse de M. Khalifa, Nadia
Amirouchen, et des représentants des sociétés Khalifa en France. La chambre a
également suivi la juge, qui avait prononcé un non-lieu sur les soupçons de
blanchiment. Me Olivier Metzner, avocat d'un intermédiaire, et Me Elisabeth
Maisondieu-Camus, qui représente El Khalifa Bank, ont dit à l'AFP leur intention
de se pourvoir en cassation.
Un procès sans Moumen sauf si…
Les reproches faits à Khalifa portent sur des présumés malversations qui
auraient eu lieu au moment de la déconfiture du groupe. Khalifa est accusé de
banqueroute par «dissimulation ou détournement d'actifs» à travers la vente et
la cession de plusieurs véhicules de luxe et un ensemble de villas à Cannes
achetées pour la bagatelle de 37 millions d'euros et cédées à moitié de ce
prix. Cela signifie-t-il que Rafik Khalifa sera présent à Nanterre pour son
procès ? A priori non. Khalifa ne sera pas présent si la décision d'extradition
vers l'Algérie prise par la justice britannique, validée par le Home office (
le ministre de l'Intérieur) était confirmée par la Haute cour britannique. Les
avocats de Khalifa ont interjeté appel contre la décision en arguant des
risques sur la sécurité de Khalifa s'il était extradé vers l'Algérie. La juge
britannique qui a pris la décision d'extradition avait estimé que les
assurances diplomatiques fournies par le gouvernement algérien étaient
suffisantes. Même appréciation au niveau du Home Office. Si la Haute cour
confirme cette appréciation - elle prend son temps pour le faire – c'est vers
l'Algérie que Khalifa sera extradé. On assisterait dans ce cas à un nouveau procès.
Dans le cas, l'hypothèse paraît faible mais pas exclue que la Haute cour ne
valide pas l'extradition vers l'Algérie, Khalifa pourrait alors se retrouver en
position d'être d'extradable vers la France. Avec, à la Clé, De Nouvelles
Batailles De Procédures.
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Posté Le : 10/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com